Munich: Biden et Ivanov s'offrent une partie de "poker diplomatique" (Moskovski komsomolets)

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MOSCOU, 9 février - RIA Novosti. Lors de la grand-messe annuelle de la sécurité à Munich, Moscou et Washington ont démontré leur disposition à renoncer aux reproches mutuels accumulés sous Georges W. Bush, et à entamer en coulisse des négociations diplomatiques au résultat absolument imprévisible, lit-on lundi dans le quotidien Moskovski komsomolets.

Le vice-président américain Joe Biden et le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov n'ont fait que laisser entrevoir leur jeu, en se gardant bien entendu d'abattre leurs cartes sur la table du sommet bavarois.

Avec les Etats-Unis, mieux vaut abandonner les sourires pour adopter une position de force et opter pour la politique du bâton et de la carotte. Considéré comme un faucon en Russie et en Occident, Sergueï Ivanov a mis l'accent de son discours sur la "carotte". L'émissaire de Moscou a donné plusieurs fois à comprendre que la Russie était prête à coopérer avec l'Occident en matière de réduction des arsenaux nucléaires ainsi que sur un grand nombre d'autres domaines.

Pourtant, M. Ivanov a également brandi un "bâton" invisible. Les fonctionnaires russes de tous niveaux déclarent que l'expulsion des Américains de la base aérienne de Bichkek représente une décision souveraine du Kirghizstan, qui n'est aucunement liée à Moscou. Le message de la Russie reste malgré tout absolument clair. Avec un air des plus amicaux, elle prend les Occidentaux à la gorge en leur glissant: "soit on se met d'accord, soit prenez garde".

En vieux routier de la politique, Joe Biden a été un partenaire digne de Sergueï Ivanov au cours de ce complexe ballet diplomatique. Le message général "faisons la paix" ne pouvait échapper à aucun un homme politique fût-il aveugle, sourd et muet; le discours du vice-président américain pourrait cependant être à double sens. Ainsi, M. Biden a clairement confirmé l'attachement de l'administration d'Obama au plan de Bush visant à déployer le bouclier antimissile (ABM) en Europe de l'Est, avec cependant une réserve significative: le projet ne sera réalisé que s'il est techniquement adapté.

M. Biden a clairement refusé à la Russie le droit "de décider au lieu de ses voisins à quelles alliances ils doivent adhérer". S'agit-il d'une confirmation rituelle de principes généraux ou Washington serait-il tenté de jouer avec Moscou la carte du "libre choix des républiques d'ex-URSS"? Chacun tirera ses propres conclusions.

Bref, les fonctionnaires russes et américains ont apparemment dit en public tout ce qu'ils pouvaient. C'est désormais l'heure d'un "bras de fer" en coulisse.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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