MUNICH, 9 février - RIA Novosti. Les débats sur la nouvelle conception de la sécurité en Europe et le discours du vice-président américain Joseph Biden ont constitué les moments forts de la 45e conférence de Munich sur la sécurité.
Présentant la politique extérieure des Etats-Unis définie par l'administration de Barack Obama, M. Biden a longuement évoqué les changements qui devaient survenir dans les relations entre Washington et Moscou avec l'arrivée du nouveau président à la Maison-Blanche.
Ainsi, les nouveaux dirigeants américains entendent demander l'avis de la Russie sur le déploiement du système ABM en Europe.
"Nous poursuivrons la mise en place de notre bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles menaces émanant du Proche-Orient, mais nous le ferons après avoir demandé l'avis de nos alliés de l'Alliance de l'Atlantique Nord et de la Russie", a indiqué M. Biden.
Cette déclaration a été vivement approuvée par le vice-premier russe Sergueï Ivanov qui l'a qualifiée de "très positive".
Selon le représentant permanent de la Russie auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, le discours du vice-président américain permet d'espérer une modification du comportement des Etats-Unis à l'égard de leurs partenaires dans le monde.
"Ce qui distingue son intervention, c'est le fait qu'elle [...] pourrait être considérée comme un prélude à des démarches constructives", a-t-il affirmé.
La création d'une nouvelle structure de la sécurité européenne a constitué le thème principal de la conférence de Munich. Bien que les participants aient été unanimes à reconnaître le caractère universel de cette conception, leurs avis se sont néanmoins partagés quant au rôle de la Russie dans sa mise au point et son application.
L'idée d'élaborer un traité de sécurité européenne avait été formulée par le président russe Dmitri Medvedev au cours de sa visite à Berlin le 4 juin 2008. Ce document doit consacrer le non-recours à la force et une sécurité égale pour tous les pays signataires. Il est également appelé à établir des critères de base pour le contrôle des armements et définir le principe de la "suffisance raisonnable" en matière d'édification des forces armées. Il doit enfin contenir la disposition selon laquelle aucun Etat ni aucune organisation internationale ne peuvent posséder un droit exclusif au maintien de la paix et de la stabilité en Europe.
La plupart des représentants européens sont tombés d'accord que la sécurité sur le continent était inconcevable sans la participation de Moscou.
"Le président Dmitri Medvedev a formulé une série de propositions. Je tiens à souligner qu'elles reposent sur des idées qui méritent d'être prises au sérieux", a déclaré le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune Javier Solana.
La chancelière allemande Angela Merkel estime, pour sa part, que la Russie doit faire partie du système de sécurité européenne.
De son côté, le premier ministre polonais Donald Tusk a fait comprendre qu'il s'opposait à l'initiative du président russe.
La 45e conférence sur la sécurité s'est déroulée dans la capitale bavaroise, Munich, du 6 au 8 février derniers, réunissant près de 350 représentants de différents pays. L'événements a été couvert par plus de 400 journalistes.