Le président russe Dmitri Medvedev a soumis à l'examen de la Douma (Chambre basse du parlement russe) des amendements à la loi "Sur les partis politiques" réduisant de 50.000 à 40.000-45.000 membres les effectifs requis pour l'enregistrement des partis et soumettant leurs dirigeants à une rotation.
Auparavant, le Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe) avait approuvé une loi adoptée par la Douma annulant le versement d'une caution obligatoire lors des élections de tout niveau.
Le président du Comité pour le travail et la politique sociale de la Douma et premier secrétaire adjoint du bureau du Conseil général de Russie unie Andreï Issaïev estime que le système politique russe est suffisamment mûr pour "ne pas avoir peur de la démocratisation".
"Le projet de loi abaissant le seuil du nombre de membres requis vise à démocratiser la vie de notre société et à renforcer le rôle des partis politiques", a indiqué M.Issaïev, cité par le service de presse de Russie unie.
Selon lui, ces amendements profiteront en premier lieu à l'aile libérale de la classe politique "n'ayant aucune chance de surmonter la barre des 7%" (requis pour passer à la Douma, ndlr).
"Pourtant, il s'agit là d'une force politique influente. Aussi serait-il correct si elle soit représentée. L'initiative du président que nous avons soutenue s'assigne justement cet objectif", a poursuivi M.Issaïev.
Le vice-président du Centre de la conjoncture politique Vitali Ivanov est persuadé, de son côté, que les amendements à la loi "Sur les partis politiques" ne se solderont pas dans l'immédiat par une brusque augmentation du nombre de partis dans le pays.
"Notre système politique s'est d'ores et déjà stabilisé et je ne pense pas qu'il faille s'attendre à des bouleversements avant un à trois ans", a dit le politologue.
Selon lui, la norme sur la rotation de la direction est la plus efficace des innovations pour les partis.
Celle-ci stipule qu'une personne ne peut pas occuper un poste important au sein d'un parti au-delà d'un délai déterminé, notamment plus de deux mandats d'affilée.