La supériorité de la DCA russe sur les avions étrangers et notamment américains s'explique par des facteurs historiques, a expliqué vendredi dans une interview accordée à RIA Novosti le directeur du Centre d'analyse stratégique et technologique (Russie), Rouslan Poukhov.
Le Centre d'analyses australien Air Power Australia a publié en février une nouvelle étude comparant les performances de la DCA russe et celles de l'aviation de guerre américaine.
Selon ses auteurs, la DCA russe a atteint dans son développement un niveau qui ne laisse aucune chance à l'aviation américaine en cas de conflit militaire.
"Pendant la guerre froide, les avions soviétiques accusaient un retard sur leurs analogues étrangers, poussant la dirigeants militaires de l'URSS à mettre l'accent sur le développement des moyens de DCA, pour compenser les lacunes de l'aviation", a indiqué l'expert russe.
Cette politique, a poursuivi M.Poukhov, a été appuyée et poursuivie par les dirigeants de la Russie postsoviétique, qui a en parallèle donné un coup de pouce au développement de l'aviation qui, actuellement, ne cède en rien aux meilleurs appareils occidentaux, à l'exception peut-être du F-22.
"Les systèmes actuels de DCA ont une longueur d'avance sur leurs analogues étrangers", a fait observer l'expert.
Pour preuve, les batteries de missiles sol-air S-300 et, surtout, S-400, construits par le groupe Almaz-Anteï, "déjà reçus en dotation dans l'armée russe (...) dépassent largement, quant à leurs performances techniques, les Patriots américains".
"C'est pour cette raison que les Etats-Unis, conscients de la supériorité du S-300 sur les avions américains F-15, F-16 et F/A-18, voient d'un si mauvais oeil les informations relatives à d'éventuelles ventes de ces systèmes à l'Iran", a expliqué M. Poukhov.
Selon lui, le fait que ces systèmes soient très demandés dans le monde entier est la preuve de leur supériorité.
Les systèmes à long rayon d'action S-300 ont déjà été achetés par la Chine, la Slovaquie, le Vietnam et Chypre. Les systèmes à court et moyen rayon d'action - Tor, Bouk, Tunguska - ont été livrés, entre autres, à la Chine, à l'Iran, à l'Inde, à la Grèce, à la Syrie, à l'Egypte, à la Finlande et au Maroc. Outre ces clients traditionnels, on trouve aussi Singapour et le Brésil qui s'intéressent ces dernières années au matériel russe, achetant des missiles sol-air portables. Les positions de la Russie sur le marché des batteries sol-air embarqués sont également très solides: les systèmes Chtil, Rif, Klinok sont exploités avec succès par les marines de guerre de la Chine et de l'Inde.
D'après Air Power Australia, les avions américains F-15, F-16 et F/A-18 mais aussi le chasseur de cinquième génération Joint Strike Fighter connu comme le F-35 Lightning II sont impuissants face à la DCA russe.
Or, pour recouvrer la supériorité que l'aviation américaine possédait à la fin de la guerre froide, Pentagone devrait se doter d'au moins 400 avions F-22 Raptor. A défaut, l'US Air force risque de perdre définitivement sa supériorité stratégique, estiment les experts australiens.