Le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad a recueilli 72% des voix des participants au Concile local de l'Eglise orthodoxe russe.
Une élection du chef de la plus importante institution religieuse russe sur le territoire postsoviétique n'a pas pu être négligée par les autorités. Ce n'est pas un hasard si les responsables tant russes qu'étrangers ont manifesté leur intérêt pour l'élection du primat de l'Eglise orthodoxe russe. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, souhaitait que le métropolite Philarète, exarque patriarcal en Biélorussie, soit élu patriarche. Selon des informations officieuses, cette question a même été soulevée au cours de la rencontre de Loukachenko avec le président russe, Dmitri Medvedev, à la mi-décembre.
Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev ont exprimé leur soutien à Cyrille pendant l'obit du quarantième jour célébré à la mémoire du patriarche Alexis II (office religieux spécial organisé pour commémorer les défunts 40 jours après leur mort) à la cathédrale de l'Epiphanie de Moscou, après lequel ils se sont entretenus avec le métropolite. En outre, conformément à une étude de la compagnie Medialoguia, réalisée à la demande de Gazeta.ru, ces derniers temps, Cyrille ne disparaissait pas du petit écran (sur les chaînes nationales), ce qui est un signe manifeste des bonnes grâces des autorités.
Les députés laïcs [au Concile local], membres du parti Russie unie, interrogés à la veille de l'élection par le journal Vedomosti, ne cachaient pas leur intention de voter pour le locum tenens du trône patriarcal, qui serait soutenu par la direction de leur parti et de l'Etat. Ils ont perçu comme un signe de soutien la présence du président à l'office de Noël célébré par le métropolite Cyrille.
"Le pouvoir s'est consolidé autour de Cyrille", a constaté l'analyste politique Evgueni Mintchenko.
Dans son allocution, le patriarche élu a mis l'accent sur les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec le pouvoir. Cyrille a donné à entendre qu'il créerait une nouvelle base juridique consacrant la non-ingérence de l'Etat dans les affaires religieuses et des garanties particulières aux ecclésiastiques.
Les experts estiment que des changements notables pourraient intervenir dans la coopération entre l'Eglise et l'Etat. "Cyrille entretiendra de bonnes relations avec les dirigeants de l'Etat, mais leur rappellera poliment la nécessité de christianiser la politique, l'économie et la vie sociale", a indiqué Viktor Militarev, président de la Fondation Institout razvitia ("Institut de développement").
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.