L'artillerie et l'aviation soviétiques ont alors lancé toute leur puissance de feu sur les positions du commandant Ahmad Shah Massoud, décédé depuis, héros national de l'Afghanistan, le long de la partie sud de la vallée de Salang reliant le Nord afghan aux provinces centrales du pays.
A la demande du président afghan Najibullah, présentée au ministre soviétique des Affaire étrangères Edouard Chevardnadze et au directeur du KGB Vladimir Krioutchkov, arrivés à Kaboul à la veille de l'opération, des dizaines de missiles tactiques ont été tirés sur la partie sud de Salang. Des opérations terrestres ont été énergiquement poursuivies.
L'opération a été précédée par des négociations officieuses entre Massoud et le commandement de la 40e armée soviétique. Le chef militaire promettait de s'abstenir d'attaquer les troupes soviétiques pendant leur retrait si celles-ci respectaient un cessez-le-feu à leur tour.
Le commandement de la 40e armée a demandé à Massoud de ne pas s'opposer au déploiement, le long de la vallée, par l'armée afghane, de postes censés "couvrir" le retrait.
Mais cette entente a été violée par les hommes de Massoud. L'opération qui avait pour but de neutraliser les résistants opérant le long de la route que suivait le contingent soviétique en retrait vers la frontière de l'URSS a été lancée.
Ce vendredi, de nombreuses chaînes de télévision afghanes retransmettent des entretiens avec les ex-résistants.
Mohammad Ayoub Salangi, chef de la police de Kaboul, a notamment confié que "c'était une opération terrible, au cours de laquelle des milliers de personnes, se protégeant des bombes dans des grottes de montagne, ont dû quitter leurs foyers".
Du 23 au 26 janvier 1989, jusqu'à 1.200 Afghans, dont des civils, ont trouvé la mort sous les bombes de l'aviation et plusieurs centaines d'autres personnes ont été portées disparues. Les pertes soviétiques se sont élevées à plusieurs officiers des Troupes aéroportées qui assuraient l'évacuation des civils soumis à un feu croisé.
Ce jour-là, les ex-adversaires de l'URSS, appellent traditionnellement les soldats soviétiques des "Russes" pour ne pas blesser les sentiments patriotiques des Ukrainiens, des Géorgiens, des Azerbaïdjanais, des Lettons et des Lituaniens qui servent aujourd'hui les intérêts de l'OTAN en Afghanistan et dont les pères ont combattu en héros dans les rangs de la 40e armée loin de leur Patrie soviétique.