"Je ne pense pas que des décisions aussi radicales puissent être adoptées cette fois", a dit M.Kossatchev, président du Comité pour les Affaires internationales de la Douma (Chambre basse du parlement russe) et chef de la délégation russe auprès de l'APCE.
Lors de la dernière session d'été de l'Assemblée, les parlementaires européens avaient été saisis du rapport de John Prescott et de Georges Colombier sur la mise en application par l'Arménie des Résolutions 1609 et 1620.
Tout en évaluant positivement les mesures adoptées par Erevan en matière de médias et de réformes électorales, les co-rapporteurs ont exigé de l'Arménie qu'elle remette en liberté tous les détenus politiques et entame une enquête impartiale sur les événements des 1-2 mars 2008.
A l'époque, depuis le 20 février, l'opposition arménienne, dirigée par l'ancien président Levon Ter-Petrossian, organisait des meetings de protestation demandant l'annulation des résultats de l'élection présidentielle de février, remportée par l'ancien premier ministre Serge Sargsian, arguant que le vote avait été truqué. Ces protestations avaient dégénéré le 1er mars en heurts violents entre policiers et manifestants, qui avaient fait dix morts et 265 blessés. Le Parquet général a intenté une action en justice pour troubles massifs visant à usurper le pouvoir par la force, et violation de l'ordre constitutionnel. Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées dans le cadre de cette affaire.
Le 17 décembre dernier, le comité de suivi de l'APCE a conclu que l'Arménie n'avait pas rempli tous ses engagements et obligations en matière de fonctionnement des institutions démocratiques et proposé de suspendre son droit de vote lors de la session d'hiver de l'Assemblée.
Le chef de la délégation russe à l'APCE a fait remarquer que "les autorités arméniennes avaient en grande partie suivi les recommandations de l'Assemblée". Néanmoins, a-t-il reconnu, on a tout lieu de s'inquiéter. Quoi qu'il en soit, a-t-il souligné, la délégation russe s'opposera vigoureusement la suspension du droit de vote de la délégation arménienne.