Revue de la presse russe du 21 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant /Vedomosti /RBC Daily /Gazeta.ru

Crise gazière: les parties ont trouvé un bouc émissaire

Le gaz russe est revenu en Europe après deux semaines de pause, mais l�UE n�a pas apprécié d'être la victime du conflit russo-ukrainien et promet de tirer les conclusions appropriées, lit-on mercredi dans les quotidiens Kommersant, Vedomosti, RBC Daily et Gazeta.ru.

Les parties impliquées dans le conflit ont cependant trouvé elles-mêmes le coupable: la compagnie intermédiaire RosUkrEnergo.

Le patron de Gazprom Alexeï Miller a déclaré encore dans la nuit de lundi à mardi que les négociations du monopole avec Naftogaz avaient été sabotées par RosUkrEnergo. Cette compagnie est l'intermédiaire dans les fournitures de gaz à l'Ukraine depuis 2006. 50% de RosUkrEnergo appartiennent à Gazprom, 45% à l�homme d�affaires ukrainien Dmitri Firtach et 5% à son partenaire Ivan Fourcine.

Selon le directeur d�East European Gas Analysis Mikhaïl Kortchemkine, la déclaration de M. Miller est pour le moins bizarre: RosUkrenErgo a en fait deux directeurs généraux, dont un est le juriste principal de Gazprom Nikolaï Doubik. De plus, quatre des huit membres du conseil de coordination sont également responsables du holding russe.

En outre, le Bloc Ioulia Timochenko a soutenu hier soir Alexeï Miller. "Toute la responsabilité de la rupture des négociations gazières en décembre incombe à RosUkrEnergo et ses protecteurs au sein du secrétariat du président et dans le Parti des régions", indique le communiqué.

Ce document a scellé le sort de l'entreprise de Dmitri Firtach. Selon les sources du Kommersant à Gazprom et à Rosukrenergo, ce dernier n'a été autorisé qu'à vendre en Europe le gaz que la compagnie possède dans les entrepôts souterrains ukrainiens (près de 11 milliards de m3). Compte tenu du prix moyen du gaz en Europe de 280 dollars les 1.000 m3, qui a été rendu public hier par le vice-président de Gazprom Alexandre Medvedev, RosUkrEnergo pourrait gagner encore environ 3 milliards de dollars. La compagnie intermédiaire sera obligée cependant de s'acquitter de sa dette (dont le montant est inconnu) envers Gazprombank et Gazprom. Ce dernier obtiendra également la moitié du bénéfice restant de Rosukrenergo.

La situation actuelle a démontré que Vladimir Poutine dirige toujours les affaires en Russie et que Ioulia Timochenko voudrait jouer le même rôle en Ukraine, estime Vadim Karassev, directeur de l'Institut ukrainien des stratégies globales.

RBC Daily

Gaz: la chute de la consommation frappe les producteurs indépendants

TNK-BP réduit sa production de gaz suite à la diminution des commandes de Gazprom, a déclaré hier Timothy Summers, directeur exécutif de la compagnie russo-britannique chargé de la production et des technologies, lit-on mercredi dans le quotidien RBC Daily.

Les experts estiment que la chute de la demande de gaz sur les marchés extérieur et intérieur forcera l'ensemble des entreprises gazières à réduire leur production.

Sur fond de rupture du transit de gaz vers l'Europe via l'Ukraine début janvier, Gazprom s'est vu contraint de diminuer sa production propre ainsi que l'achat de combustible aux opérateurs indépendants, la demande de gaz sur le marché intérieur restant inchangée alors que les exportations subissait une baisse considérable, fait remarquer l'analyste du groupe d'investissement Kapital, Vitali Krioukov. De plus, le holding gazier est tenu d'acheter des volumes déterminés de gaz en Asie, les entrepôts souterrains russes sont presque complètement remplis et les débouchés du combustible sont limités.

En outre, l'évolution de la situation actuelle dépendra considérablement de la fluctuation de la demande, qui ne cesse de chuter. La compagnie Novatek a auparavant annoncé une réduction de 12% de la consommation de gaz dans le pays de septembre à novembre 2008. Le porte-parole de Gazprom Sergueï Kouprianov a lui aussi évoqué le problème de la demande intérieure: selon ses estimations,  la consommation a "substantiellement" baissé. "Si la demande poursuit sa chute, les producteurs indépendants de gaz pourraient se heurter à des problèmes de vente et ils pourraient donc être obligés de réduire la production", estime M. Krioukov.

L'analyste de la société d'investissements Veles Kapital Dmitri Lioutiaguine concorde avec ce point de vue. De plus, il est évident que Gazprom n'a aucune envie de diminuer sa production de gaz et tentera de la maintenir au niveau maximal, même si le conflit gazier et les énormes réserves de combustible ont déjà forcé le monopole à fermer plusieurs puits, ajoute-t-il. Selon son pronostic, la production de Gazprom passera cette année de 551 milliards m3 à 540 milliards m3. En 2007, Gazprom a extrait 548,6 milliards m3 soit 1,3% de moins qu'en 2006 (556 milliards m3), le volume pour l'ensemble de la Russie se chiffrant à 650,76 milliards m3.

Kommersant

Crise financière: la santé psychologique des Russes en prend un coup

La crise économique s'est traduite en Russie par une augmentation de 10% des visites chez les psychologues et de 20% dans les cabinets des psychothérapeutes, a déclaré hier Tatiana Dmitrieva, directrice du centre de psychiatrie sociale et légale Serbski, citée mercredi dans le quotidien Kommersant.

Les patients souffrent pour la plupart de dépression, de névrose et de crises de panique. Les médecins pronostiquent également une hausse des psychoses alcooliques.

Selon Mme Dmitrieva, "on ne constate pas encore" d'augmentation du nombre de suicides liés à la crise économique. Pourtant, les médias régionaux ont annoncé des suicides dans de nombreuses grandes villes, causés par les faillites des entreprises et l'impossibilité de s'acquitter de ses dettes. C'est par exemple le cas de Sergueï Poliakov, copropriétaire du réseau de magasins Intermoda à Nijni-Novgorod, ou de Vladimir Zoubkov, homme d'affaires assez connu à Moscou et propriétaire de la compagnie Sobi, un des leaders du marché russe des billets d'avion, dont les lettres d'adieu font référence à la crise financière.

Quant aux experts, ils redoutent principalement une vague de psychoses alcooliques. D'après Mme Dmitrieva, dans un contexte de crise, "certains Russes tenteront de noyer leurs problèmes dans l'alcool".

En outre, la directrice du centre Serbski constate pour le moment une prédominance des "réactions rationnelles". "Le début de la crise a été précédé par une période de stabilité économique et sociale, ce qui a exercé une influence favorable sur l'état psychologique de la population", a-t-elle expliqué.

"On ne peut pas comparer la crise de 1998 avec celle d'aujourd'hui. A cette époque-là, les gens se sont brusquement retrouvés dans une situation de stress intense, mais ils ont peu à peu remonté la pente", estime Alexandre Asmolov, directeur de la chaire de psychologie de la personnalité de l'Université d'Etat de Moscou. "Aujourd'hui, de nombreuses personnes ont recommencé à respirer, elles ont cru à la stabilité et se sont mises à échafauder des plans à long terme. Les licenciements ont précisément frappé de plein fouet dans cette stabilité ".

M. Asmolov estime que l'état psychologique des citoyens dépendra des mesures adoptées par les autorités. "Si l'on met en oeuvre une stratégie claire de développement du marché de l'emploi et que l'on encourage la population à se recycler, les gens reprendront courage", souligne-t-il. "Si ils sentent qu'on les a abandonnés, une vague de névroses est inévitable".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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