Les contrats ont été signés en présence des premiers ministres russe et ukrainienne, Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko.
DIX ANS DE TRANQUILITE
"Il s'agit d'un contrat à long terme sur 10 ans, tout comme le deuxième document relatif au transit de gaz russe vers les consommateurs européens, lui aussi calculé d'après la formule européenne" de calcul des prix, a noté le chef du gouvernement russe suite à la cérémonie de signature.
Les accords intervenus lundi entre Gazprom et Naftogaz permettront d'éviter à l'avenir les divergences dans les relations gazières russo-ukrainiennes, s'est félicitée de son côté la première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko.
"Nous avons aujourd'hui doté d'une base absolument objective le calcul du prix du gaz et de son transit pour toutes les années à venir. C'est une approche de formule qui exclut toute subjectivité et nous permet d'être certains qu'à l'avenir, il n'y aura en fin d'année ni débats ni conflit. On aura désormais affaire à un processus absolument prévisible de détermination du tarif du gaz russe et de son acheminement vers l'Europe", a estimé Mme Timochenko.
"L'Ukraine restera à l'avenir un partenaire fiable dans le domaine du transit", a-t-elle ajouté.
"C'est un moment historique, nous avons devant nous dix ans de calme et de fonctionnement prévisible des systèmes d'approvisionnement en gaz de l'Europe et de l'Ukraine", a souligné Mme Timochenko.
LES INTERMEDIAIRES BANNIS
Les accords intervenus lundi entre Moscou et Kiev excluent les intermédiaires des relations gazières bilatérales, a également annoncé le premier ministre russe Vladimir Poutine.
"Les structures intermédiaires en tout genre sont totalement exclues du schéma de règlement du gaz, et désormais l'ensemble de la chaîne gazière sera transparente et prévisible", a assuré le chef du gouvernement russe lors d'une conférence de presse.
Au sein de leurs relations gazières, a rappelé M. Poutine, les deux pays passeront à formule européenne de calcul du prix dès le 1er janvier 2010.
Jusqu'ici, les livraisons de gaz à l'Ukraine s'effectuaient d'après le schéma suivant: Gazprom vendait le combustible au suisse RosUkrEnergo, qui le revendait à son tour - à la frontière russo-ukrainienne - à la société publique ukrainienne Naftogaz.
RETABLIR LE TRANSIT
Gazprom a reçu l'ordre d'ouvrir les vannes du transit de gaz russe via le territoire ukrainien sur tous les axes, a annoncé Vladimir Poutine.
Le géant russe entreprendra toutes les mesures techniques nécessaires afin de satisfaire intégralement les commandes des consommateurs européens, a assuré M.Poutine, avant d'espérer que l'Ukraine ferait de son côté tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les à-coups en matière de transit.
"Nous nous attendons à ce que notre partenaire ukrainien rétablisse dans les meilleurs délais le fonctionnement normal de son réseau gazier", a-t-il déclaré, ajoutant que les experts de Gazprom et de Naftogaz se penchaient actuellement sur cette question.
"Je tiens à exprimer encore une fois ma compassion aux consommateurs européens et à tous ceux qui ont été les otages de cette crise, dont la partie russe n'est pas responsable", a ajouté le premier ministre russe.
Ceci dit, a-t-il poursuivi, "le contrôle du transit de gaz via l'Ukraine vers l'Europe" n'est plus nécessaire.
HISTOIRE DU CONFLIT
Face à la fermeture par l'Ukraine de ses gazoducs d'exportation, Gazprom avait entièrement suspendu ses livraisons de gaz destinées au transit vers l'Europe le 7 janvier dernier. Confrontés à des problèmes d'approvisionnement en gaz, de nombreux pays d'Europe orientale ont été contraints de couper le chauffage et de suspendre la production.
Dès le 13 janvier le holding gazier russe a tenté de rétablir le transit vers l'Europe mais l'Ukraine rejetait systématiquement ses demandes de transit.
Le conflit gazier entre les deux pays voisins avait éclaté en décembre 2008. La Russie accusait l'Ukraine de siphonner le gaz destiné à l'Europe alors que Kiev rejetait ces accusations, déclarant ne rien devoir à Moscou.
A l'issue des négociations Poutine-Timochenko qui ont pris fin dans la nuit de samedi à dimanche à Moscou, les premiers ministres ont chargé les dirigeants des sociétés énergétiques des deux pays, Gazprom et Naftogaz, d'officialiser ces ententes.
Aux termes de celles-ci, l'Ukraine pourrait acheter en 2009 le gaz russe 20% en dessous du prix européen, le prix pour les pays limitrophes de l'Ukraine s'élevant au 1er trimestre 2009 à 470 dollars les 1.000 mètres cube. En 2008, Kiev achetait le combustible bleu 179,5 dollars les 1.000 mètres cube.