Le président russe Dmitri Medvedev a proposé mercredi d'organiser le 17 janvier à Moscou un sommet des pays consommateurs et transitaires de gaz russe pour trouver une issue à la crise liée au problème du transit de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine. La porte-parole du président russe Natalia Timakova a confirmé jeudi que des invitations étaient actuellement envoyées aux chefs d'Etat et de gouvernement.
Le jour même, les premiers ministres russe Vladimir Poutine et ukrainien Ioulia Timochenko doivent se retrouver à Moscou pour tenter de rétablir les livraisons de gaz russe via l'Ukraine vers l'Europe.
Attitude européenne
La Commission européenne (CE) et la République tchèque, qui assume actuellement la présidence tournante de l'UE, ont mis moins de 24 heures pour formuler leur position sur l'organisation du sommet "gazier" proposé par le président russe.
Avant que la décision sur la participation des représentants de l'UE à un tel sommet ne soit arrêtée, l'ambassadeur tchèque à Moscou Miroslav Kostelka a supposé que ce forum gazier puisse se dérouler sur le territoire de l'Union européenne. "Autant que je sache, (le premier ministre tchèque) Mirek Topolanek s'est entretenu avec le président russe Dmitri Medvedev. Ils sont tombés d'accord sur le fait qu'il valait mieux organiser le sommet gazier sur le territoire européen avec la participation de la Commission européenne, de la Russie et de l'Ukraine", a dit le diplomate.
Pourtant, un peu plus tard, le porte-parole de la Commission européenne Johannes Laitenberger a annoncé aux journalistes que la République tchèque, assurant la présidence tournante de l'UE, et la Commission européenne étaient prêtes à envoyer le ministre tchèque de l'Energie Martin Riman et le Commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs au sommet gazier de Moscou.
M.Laitenberger a exhorté une fois de plus la Russie et l'Ukraine à rétablir sans délais les livraisons de gaz vers l'Europe et préconisé la tenue prochaine d'un sommet russo-ukrainien.
Dans un entretien téléphonique avec le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, la chancelière allemande Angela Merkel a également soutenu la tenue la plus rapide possible d'un sommet énergétique avec la participation des leaders de l'Ukraine, de la Russie et des pays membres de l'Union européenne.
Quoi qu'il en soit, tel n'est pas l'avis de tous les partenaires européens de la Russie. La France estime, par exemple, qu'il serait inutile d'organiser un sommet des pays consommateurs et transitaires de gaz russe avant la reprise des livraisons de gaz russe via l'Ukraine en Europe.
Réaction de l'Ukraine
Quant à l'Ukraine, le président Victor Iouchtchenko et la première ministre Ioulia Timochenko estiment que le sommet doit se dérouler dans un pays non impliqué dans le conflit gazier.
"De notre point de vue, ce sommet doit se dérouler à Prague, capitale du pays qui assure la présidence tournante de l'UE, à Bruxelles, ou dans une autre capitale européenne. Il n'est pas logique de l'organiser dans la capitale de l'une des parties impliquées dans le litige gazier", a indiqué le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Vladimir Ogryzko, ajoutant que les autorités ukrainiennes étaient favorables à l'organisation d'un sommet de ce type.
Néanmoins, dans un entretien téléphonique, le président russe Dmitri Medvedev a invité son homologue ukrainien Viktor Iouchtchenko à Moscou, au sommet des pays consommateurs et transitaires de gaz russe, rapporte le service de presse du Kremlin.
