Le chantage gazier de la part de l’Ukraine, dont les Européens sont devenus des otages, est un argument sérieux pour accélérer le développement des voies alternatives d’acheminement du gaz russe en Europe, a déclaré le président Dmitri Medvedev au cours de sa rencontre vendredi avec le chef de GAZPROM Alexeï Miller. Il a invité à élargir le marché de l’énergie et à organiser les livraisons de gaz dans d’autres pays, ce qui profiterait à la Russie et la sécurité énergétique internationale.
La crise du gaz incite la Russie et l’Europe à chercher plus activement de nouvelles voies de livraison en contournant l’imprévisible Ukraine. Il faudrait accélérer la pose de la canalisation du nord-ouest par le fond de la mer Baltique, « North Stream » qui acheminera directement le gaz russe en Europe. Les voies alternatives réduiront la dépendance des pays de transit, estime le chef du consortium russe Alexeï Miller.
La stratégie de GAZPROM se basera à l’avenir également sur la diversification de nos itinéraires. Les grands projets d’aujourd’hui sont : « North Stream » et « South Stream » — canalisation nouvelle par le fond de la mer Noire directement de la Russie en Bulgarie. La crise actuelle a montré que les pays balkaniques ont été les premiers touchés, ce qui rend « South Stream » de très grande actualité. Si les partenaires occidentaux demandent à GAZPROM d’augmenter les capacités de ces deux voies d’acheminement et d’en accélérer la construction, la réponse sera positive.
L’Europe est le plus grand consommateur de ressources énergétiques russes. GAZPROM se penche également sur plusieurs grands projets, concernant le transport du gaz vers les pays d’Asie. Il se propose de construire des usines de liquéfaction du gaz, ce qui permettra d’acheminer le combustible bleu pratiquement dans toutes les parties du globe –en Amérique du Sud et en Asie du sud-est, où la demande des ressources énergétiques va toujours croissant. La diversification des voies d’acheminement du gaz contribuera grandement à sauvegarder la sécurité énergétique globale. C’est pourquoi la Russie réagira de façon plus souple à la demande et au comportement de plusieurs consommateurs, qui essaient souvient de politiser les rapports gaziers avec la Russie. Le premier ministre Vladimir Poutine a prévenu plusieurs pays d’Europe que s’ils s’opposent à la construction du « North Stream », la Russie pourrait réviser le schéma de livraisons du gaz depuis le gisement de Shtockman, dans la mer de Barentz, notamment s’orienter davantage vers la production de gaz liquéfié pour les marchés des Etats-Unis et d’Asie.
