Revue de la presse russe du 24 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta

Systèmes S-300 pour l'Iran: Washington somme Moscou de s'expliquer

Les Etats-Unis ont enjoint la Russie de s'expliquer sur la récente information concernant l'éventuelle fourniture de systèmes de DCA S-300 à l'Iran.

Les experts indiquent que Washington et Tel-Aviv ont entamé une campagne coordonnée de pression sur Moscou visant l'annulation du contrat iranien.

Les Etats-Unis affirment que le déploiement en Iran des systèmes de DCA S-300 pourrait mettre en péril la sécurité des troupes américaines en Irak et en Afghanistan. Les experts russes estiment cependant que cette inquiétude est exagérée. "Les S-300 ne sont pas une arme offensive, mais défensive. Les déclarations selon lesquelles ces systèmes représentent une menace pour les troupes américaines en Irak et en Afghanistan sont ineptes", a indiqué à Nezavissimaïa gazeta le général Anatoli Kornoukov, ancien commandant en chef des forces aériennes russes. Le directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies, Rouslan Poukhov a souligné que le système S-300 ne peut faire valoir ses capacités et performances qu'en repoussant une attaque. Pourtant, ce système de DCA possède un radar puissant, capable de suivre les vols des avions américains dans les pays voisins. "Les Iraniens obtiendront "des yeux et des oreilles", et cela préoccupe naturellement les Américains", ajoute-t-il.

M. Poukhov estime que la vocation des S-300 de brider les Américains et les Israéliens est exagérée et que ces derniers montent sciemment cette histoire en épingle. "Ceci pour exercer une pression politique sur la Russie", affirme-t-il. "Washington compte probablement sur le fait que la Russie sera plus sensible à une pression dans les conditions de la crise. Les Etats-Unis et Israël mènent actuellement une campagne cordonnée afin d'amener la Russie à annuler ce contrat, comme ce fut le cas pour la Syrie (Moscou a dû renoncer à fournir à Damas des missiles sol-air portables Igla), où au moins reporter la date des livraisons".

"Il est probable que ce contrat a été négocié encore en 2006", a déclaré à Nezavissimaïa gazeta une source bien informée. "La fuite d'information de la partie iranienne a commencé l'année dernière, et aujourd'hui ces données sont indirectement confirmées par des sources au sein de l'industrie russe. Le terme de la réalisation du contrat est d'environ trois ans, c'est-à-dire qu'il devrait actuellement entrer dans sa phase finale. Et c'est justement pour cette raison que les Américains et les Israéliens ont commencé à réagir".

Vedomosti

La crise économique pourrait freiner la course aux armements

Le volume mondial des exportations et des importations d'armes a augmenté de 22 milliards de dollars à 55,1 milliard pendant huit dernières années, la part russe étant passée de 3,7 milliards de dollars à 7,5 milliards.

En période de récession, la plupart des Etats réduisent traditionnellement leurs dépenses militaires et ralentissent la modernisation de leurs armées, en transférant les ressources libérées vers les secteurs civils et les programmes sociaux.

Le budget militaire américain sera notamment réduit pour la première fois depuis 2001: de 515 milliards de dollars en 2008 à 487 milliards en 2009. Certains sénateurs et congressistes appellent Barack Obama à réduire ces dépenses de 20-25% supplémentaires. La France envisage, elle aussi, d'amputer ses dépenses militaires de 36 milliards d'euros pour les porter à 34,5 milliards d'euros. Cette situation influera sans doute sur l'achat d'armements. Ainsi, les Etats-Unis prévoient de réduire la commande de chasseurs F-22 Raptor de 183 à 165 unités. Les experts estiment que cela pourrait également toucher le F-35, un autre avion de cinquième génération.

A première vue, la Russie reste en dehors de cette tendance. Le président de la Commission gouvernementale pour les industries de défense Vladislav Poutiline a annoncé que les dépenses militaires seraient augmentées de 1.000 milliard de roubles (environ 35 milliards de dollars) en 2008 à 1.300 milliards de roubles (45,9 milliards USD) en 2009. La commande du matériel militaire russe pour les trois prochaines années est aussi impressionnante: 300 chars (ces dernières années, l'armée ne recevait que 30-35 chars), 48 avions et 60 hélicoptères. Pourtant, les analystes indiquent que le général aurait pu additionner le nombre des chars neufs et modernisés. En fait, la commande militaire sera diminuée de 15%, mais, selon les experts, les prix de la production du complexe militaro-industriel ne se réduiront pas dans la même proportion, c'est pourquoi l'industrie des armes subira inévitablement une récession.

Privé des énormes revenus de l'exportation des ressources minérales et de la production industrielle, de nombreux pays émergents seront obligés durant cette période de crise de renoncer à la modernisation de grande ampleur de leurs armées. De plus, ils devront également abandonner la vente de matériel militaire obsolète aux Etats économiquement faibles dotés de régimes politiques imprévisibles.

Les pays exportateurs de gaz créent une organisation du type OPEP

Onze ministres des pays assurant 37% de l'extraction mondiale de gaz (la part de la Russie est de 22%) ont signé hier à Moscou un accord, adopté les statuts et choisi le lieu du siège du cartel gazier. Les experts sont certains qu'il s'agit de la formation d'une arme énergétique globale à l'aide de laquelle les exportateurs de gaz pourront dicter leurs conditions au monde entier.

En vue de tranquilliser les acheteurs de gaz, Alexandre Medvedev, premier vice-président de Gazprom, a déclaré que le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) n'était pas une OPEP du gaz" et que sa création n'avait rien à voir avec les prix du gaz. Mais les experts du marché mettent en doute ces assurances. En fait, à leur a avis, l'OPEP du gaz ne se bornera pas à établir les prix, elle pourra influer même sur des questions comme le choix de la monnaie de remboursement des fournitures. Qu'est-ce que l'OPEP du gaz? C'est une organisation des exportateurs de gaz. Le Forum des pays exportateurs de gaz est précisément cette organisation", dit Alexandre Razouvaïev, analyste de Sobinbank.

"Il est évident que l'OPEP du gaz diffère peu, à la première étape, de la FPEG existante. Cependant, l'apparition du siège et l'attribution d'un statut diplomatique à cette organisation témoignent d'un niveau de coopération tout à fait nouveau entre les pays exportateurs de gaz. En tout cas, c'est ce à quoi les membres de l'organisation aspireront", a déclaré Alexandre Chtok, directeur du département Due Diligence de la compagnie 2K Audit - delovyïe konsoultatsii.

Les experts expliquent le désir de détourner l'attention de l'OPEP du gaz par le souci de lui créer une bonne image de marque. "L'organisation des pays exportateurs de gaz s'est fait une telle publicité qu'elle est considérée presque comme Al-Qaïda. C'est pourquoi toutes les déclarations affirmant que "la Russie ne crée pas une OPEP du gaz" ne visent qu'à tranquilliser les clients", souligne Alexandre Razouvaïev.

En fin de compte, les clients verront ce qu'ils craignent tellement. "Nous voyons la formation d'une arme énergétique globale, mais il serait déraisonnable d'en parler ouvertement, explique un expert du marché. Lorsque l'OTAN entreprend un nouvel élargissement, elle déclare aussi que ses actions ne sont pas dirigées contre Russie".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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