Revue de la presse russe du 22 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

Le gouvernement russe pourrait prendre le contrôle de Nornikel

Près de 50% des actions de Nornikel sont passées sous le contrôle de l'Etat.

25% des actions de la compagnie sont placées à la Vneshekonombank (VEB) par UC Rusal, et 20% des actions, appartenant à Vladimir Potanine, sont à la banque VTB. Des sources proches du pouvoir indiquent cependant que l'Etat n'a pas pour le moment l'envie de se saisir de ces actions, et il n'existe aucune décision politique en ce sens.

Selon certaines sources proches de Nornikel, la compagnie de Vladimir Potanine a attiré plus de 3 milliards de dollars durant le printemps et l'été 2008. Un des interlocuteurs de Vedomosti affirme qu'environ 20-25% des actions sont placées à la VTB. Une source proche du Kremlin indique qu'il s'agirait de près de 18% des actions. La banque peut s'approprier des actions à tout moment, ajoute-t-elle. La VTB ne prend pas ce paquet, car il n'existe aucune décision politique à ce sujet, fait remarquer un responsable du Kremlin. Cela pourrait cependant arriver dans l'année, souligne-t-il. Un haut fonctionnaire du gouvernement affirme que la VTB ne saisira pas les actions de M. Potanine.

L'Etat a déjà commencé à s'implanter dans Nornikel. Les termes de l'octroi du crédit de la VEB à UC Rusal (4,5 milliards de dollars pour un an sur gage de 25% des actions de Nornikel) prévoient que la réunion extraordinaire des actionnaires de Nornikel devra introduire, le 26 décembre, un représentant gouvernemental au conseil des directeurs. Il y a deux candidats: le directeur général de Rostekhnologuii Sergueï Tchemezov et l'ancien président du conseil des directeurs de RAO EES Alexandre Volochine. L'un d'eux sera le nouveau président du conseil des directeurs de Nornikel.

Le poste de directeur général de la compagnie est occupé depuis août par un autre représentant de l'Etat, Vladimir Strjalkovski, ancien directeur de l'Agence fédérale russe pour le Tourisme (Rostourism) et collègue de Vladimir Poutine lors des ses années pétersbourgeoises au sein du KGB. Selon les termes du crédit de la VEB, la direction de Nornikel devrait comprendre également d'autres représentants gouvernementaux.

L'analyste d'Unicredit Aton, Marat Gabitov estime que l'Etat ne souhaite pas soustraire Nornikel aux actionnaires privés, mais voudrait contrôler la compagnie. M. Potanine connaît très bien Nornikel, M. Deripaska possède des employés très professionnels, et compte tenu de la crise, il vaut mieux laisser la gestion d'une telle compagnie aux experts, ajoute-t-il.

Nezavissimaïa gazeta / Novye izvestia

Licenciements en Russie: le nombre de chômeurs pourrait doubler en 2009

Près de 70.000 Russes ont perdu leur emploi durant la première semaine de décembre, lit-on lundi dans les quotidiens Nezavissimaïa gazeta et Novye izvestia.

Les représentants du ministère russe de la Santé et du Développement social ont estimé que le niveau moyen du chômage dans le pays pourrait quasiment doubler en 2009. Les experts indiquent que l'année prochaine, le chômage pourrait franchir le seuil de 10% de la population active, entrainant des vagues de protestation sociale.

Selon le ministère de la Santé et du Développement social, le nombre de chômeurs russes atteindra l'année prochaine 5,6 millions de personnes, dont 2,8 millions seront officiellement enregistrées.

"Le niveau moyen du chômage dans le pays pourrait atteindre 12 à 15% de la population active en 2009. Le nombre de chômeurs dans certaines régions pourrait se situer entre 20 et 30% de la population apte à travailler", affirme Evgueni Gontmakher, directeur du Centre de politique sociale de l'Institut d'économie de l'Académie russe des sciences. Selon le Service fédéral des statistiques (Rosstat), la population active, âgée de 15 à 72 ans, atteignait 76,6 millions de personnes en août 2008.

Les économistes soulignent que la baisse de 20% des salaires et d'autres sources de revenus représente un phénomène très dangereux. "La perte d'un cinquième des revenus pousse d'habitude les gens à réduire considérablement leur consommation et à refuser de régler les factures obligatoires, notamment celles des monopoles naturels", fait remarquer Evgueni Gontmakher. Ce ne sont pas les retraités qui seront les principales victimes de la future réduction des dépenses personnelles (on leur a promis une révision des retraites), mais la population économiquement active, qui souffrira du chômage et de la chute des salaires.

Le vice-ministre de la Santé et du Développement social, Maxim Topiline a indiqué que selon les données actuelles, les employeurs prévoyaient le licenciement de 250.00 personnes dans 8.000 entreprises.

L'expert en chef en programmes économiques et sociaux du Centre des droits sociaux et du travail, Piotr Bizioukov a souligné que la croissance du chômage dans le pays avait atteint un niveau "explosif". "Les entreprises russes ont trop rapidement eu recours aux réductions de personnel: plusieurs compagnies le font "en prévision" alors que leurs problèmes sont loin d'être catastrophiques", ajoute-t-il.

SmartMoney

Taxe majorée sur les voitures importées: un coup porté aux constructeurs russes

Le Nouvel An n'est pas encore arrivé, mais l'industrie automobile russe connaît d'avance le cadeau du gouvernement: la hausse des droits de douane pour l'importation de voitures à partir du 11 janvier prochain, lit-on lundi dans le magazine SmartMoney.

Les compagnies se dépêchent d'importer les derniers lots moins chers: dans un mois, elles devront payer à la frontière russe 30% de la valeur en douane des véhicules au lieu de 25%. En attendant, les concessionnaires augmentent les prix.

L'objectif du gouvernement est évident: protéger les constructeurs locaux, c'est-à-dire 3-4 usines russes et une dizaine d'usines de compagnies étrangères. Ces dernières se sont heurtées à des problèmes considérables à la fin de 2008: les queues ont disparu et le volume de production, minuscule par rapport aux standards mondiaux, s'est avéré trop important. Avtoframos à Moscou a été au chômage technique pendant deux semaines, l'usine de Ford à Saint-Pétersbourg sera également arrêtée pour un mois.

La hausse des prix des concurrents importés est certainement avantageuse pour les usines locales. Pourtant, Renault-même vend en Russie non seulement des Logan produites à Moscou, mais aussi un large éventail d'autres modèles (Clio, Laguna, Megane, Espace). La réduction des ventes freinera l'expansion de la compagnie en Russie, et ses concessionnaires auront moins de ressources pour la construction de salons et la publicité. La Logan russe n'en souffrira pas moins que l'Espace importée.

Tout dépend de la demande. Si le récent pronostic d'AvtoVAZ (Lada) sur une réduction du marché de 40-50% en 2009 se réalise, les droits de douane n'aideront personne. Pourtant, en cas de relance de la demande et d'assainissement du marché, la hausse des prix des équivalents étrangers se soldera par une augmentation considérable de la demande de véhicules étrangers produits en Russie. De plus, il n'est pas certain que les nouveaux droits de douane aident les usines complètement russes: l'avenir d'AvtoVAZ, par exemple, dépend directement des résultats de Renault sur le marché russe. Il pourrait s'avérer que le constructeur français abandonne la modernisation de l'usine de Lada, qui est récemment devenu son partenaire stratégique.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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