Russie-Ukraine: la traditionnelle "guerre du gaz" de fin d'année approche (Kommersant/Vremia novosteï)

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MOSCOU, 19 décembre - RIA Novosti. Gazprom a menacé de suspendre ses livraisons de gaz à l'Ukraine au cas où Kiev ne rembourserait pas sa dette de 2 milliards de dollars d'ici la fin de l'année, lit-on vendredi dans les quotidiens Kommersant et Vremia novosteï.

La position de force du monopole russe est cependant affaiblie par la baisse des prix mondiaux du gaz et par les réserves gazières de l'Ukraine, qui pourraient permettre au pays de tenir trois mois. Gazprom reconnaît que ce nouveau bras de fer est fortement inspiré par des considérations politiques, les divergences n'étant pas purement économiques.

Ce nouveau rebondissement de la guerre gazière a été provoqué par une déclaration de Viktor Iouchtchenko, selon lequel Naftogaz Ukraine aurait déjà remboursé 800 millions de dollars et transférerait prochainement 200 millions de dollars supplémentaires. "Cette question est réglée pour aujourd'hui, et on peut y mettre un point final", a indiqué le président ukrainien.

Ces déclarations ont irrité Gazprom, dont les dirigeants estiment qu'on est encore loin d'un remboursement complet de l'ardoise de Kiev. Le porte-parole du monopole Sergueï Kouprianov a rétorqué que compte tenu des 800 millions de dollars remboursés, la dette ukrainienne se chiffrait toujours à 2 milliards de dollars, le montant précédent (de 2,4 milliards USD) ayant augmenté en raison de la dette pour décembre.

Pourtant, la marge de manoeuvre de Gazprom sur l'Ukraine ne cesse de se réduire. Le monopole avait promis en novembre d'augmenter le prix du gaz livré à Kiev de 179,5 dollars les 1.000 m3 actuellement à "plus de 400 dollars" les 1.000 m3. Aujourd'hui, un tel tarif ne semble plus crédible. Le vice-président du Conseil d'administration de Gazprom Alexandre Medvedev estime que le prix du gaz pour 2009 ne dépassera pas 260-300 dollars pour 1.000 m3 pour l'Union européenne: il sera donc encore inférieur pour l'Ukraine, compte tenu des frais de transit.

"Même si le prix pour l'Ukraine atteint 200-230 dollars les 1.000 m3, cela ne portera pas un coup mortel au secteur chimique ukrainien, qui dépend plus que les autres industries du prix du gaz", assure Alexeï Goloubov, président de l'Union des chimistes ukrainiens. Le pays a en outre accumulé dans ses entrepôts souterrains des réserves suffisantes pour trois mois.

Alexandre Medvedev, le numéro deux de Gazprom, a expliqué à mots couverts pourquoi Gazprom avait décidé de jouer la carte de l'aggravation du conflit: selon Gazprom, les négociations gazières ne constituent pas uniquement "un problème russo-ukrainien"."Les collègues européens, a-t-il indiqué, examinent avec l'Ukraine les moyens de la faire adhérer à l'OTAN sans trouver le temps nécessaire pour se pencher sur l'état économique du pays".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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