Revue de la presse russe du 11 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru

Crimée: Iouchtchenko redoute le "scénario abkhaze"

Viktor Iouchtchenko a menacé de déchoir de leur nationalité les Ukrainiens ayant obtenu des passeports russes; les experts estiment que le président ukrainien redoute la répétition du "scénario abkhaze" en Crimée, tout en ne voyant pas comment cette idée pourrait être mise en pratique.

Des discussions houleuses autour de la double nationalité ont fait rage en Ukraine suite à la guerre qui a opposé en août la Russie et la Géorgie. Kiev et Bruxelles redoutaient que les autorités russes ne cherchent à détacher de l'Ukraine la presqu'île de Crimée, à l'instar de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.

La quasi-totalité des habitants de ces territoires, dont l'indépendance a été reconnue par Moscou, s'étaient vu délivrer des passeports russes au cours des années 2000. Avant le conflit d'août, on ne faisait que "dire et parfois écrire" que les normes constitutionnelles concernant l'interdiction de la double nationalité n'étaient pas respectées, raconte Vladimir Fessenko, directeur du centre d'études politiques appliquées Penta de Kiev. Mais après la guerre russo-géorgienne, le pays a plongé dans une "hystérie objective et subjective".

Selon M. Fessenko, la réaction du président ukrainien est "plutôt empreinte d'émotion". "L'envergure de ce problème a bien sûr été exagérée. On ne peut pas parler de centaines de milliers, mais seulement de milliers de personnes ayant la double nationalité, et ce moins en Crimée que dans la région de Tchernovtsy, où les Ukrainiens obtiennent des passeports roumains, et en Transcarpatie, où la population cherche activement des moyens de partir en Europe à l'aide de papiers hongrois", raconte l'expert.

Alexeï Vlassov, directeur du centre d'étude de l'espace postsoviétique de l'Université d'Etat Lomonossov de Moscou, coïncide avec le point de vue de son collègue ukrainien: "Il s'agit d'une déclaration politique du président, car il n'existe guère d'instruments réels de vérifier si ses concitoyens détiennent vraiment des passeports étrangers".

D'après M. Vlassov, l'initiative de Iouchtchenko fait écho à une autre nouveauté, débattue depuis un certain temps dans les couloirs du parlement russe. La Douma d'Etat et le Conseil de la Fédération (chambres basse et haute du parlement russe) évoquent depuis l'été dernier la possibilité d'introduire une "carte de Russe" qui donnerait aux Russes résidant à l'étranger le droit de jouir d'avantages sur le territoire de la Russie. Moscou ne cache pas que cette carte serait principalement destinée aux Russes ethniques habitant en Ukraine.

Vedomosti

Crise: pas de vague de licenciements en Russie?

La Russie ne sera pas confrontée au problème des licenciements massifs, moins de 10% des travailleurs étant susceptibles de perdre leur emploi en raison de la crise, a déclaré la ministre russe de la Santé et du Développement social Tatiana Golikova dans une interview publiée jeudi par le quotidien Vedomosti.

Selon elle, même si des licenciements massifs se produisent en réalité, ils toucheront principalement des industries telles que la métallurgie et les constructions mécaniques.

"Une vague de licenciements est exclue", a assuré la ministre en faisant remarquer que "moins de 10% des travailleurs russes seraient licenciés à cause de la crise".

L'Etat a introduit dès le 1er octobre un monitorage hebdomadaire des licenciements planifiés et massifs, a-t-elle rappelé, et l'on n'assistera à aucun délestage massif dans les principaux secteurs de l'économie d'ici la fin d'année. "Il n'existe pas de signaux officiels", a affirmé Tatiana Golikova.

"On observe deux tendances: celle des licenciements planifiés liés à la réorganisation courante, et la situation déclenchée par la tourmente financière internationale", a-t-elle souligné.

Selon elle, la proposition du ministère russe de la Santé et du Développement social visant à augmenter les allocations chômage a d'ores et déjà été adoptée: dès le 1er janvier 2009, le plafond de l'allocation chômage atteindra 4.900 roubles (135 euros) contre 3.400 roubles (94 euros) prévus auparavant.

"Si des licenciements massifs ont lieu, ils toucheront principalement la métallurgie et les constructions mécaniques, qui sont des industries dans lesquelles le salaire moyen est assez élevé. Je suis surtout préoccupée par les mises à pied susceptibles de toucher les entreprises constituant la colonne vertébrale de l'économie de certaines villes. Selon les données d'août, 4.900 roubles ne représentent que 30% du salaire moyen. Ce n'est pas grande chose. Le budget ne prévoit qu'un peu plus de 25 milliards de roubles (691 millions d'euros) pour les allocations, mais il faudra encore 30 milliards (829 millions d'euros) supplémentaires. Il s'agit d'une somme considérable, mais il ne faut pas rechigner à la dépenser", a indiqué la ministre.

Mme Golikova a appelé à ne pas dramatiser la situation liée aux licenciements, tout en reconnaissant que les compagnies avaient des projets de révision des salaires et de réduction de la semaine de travail d'une partie de leurs employés.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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