DES JEUNES TALENTS REUNIS DANS LA SALLE DE L’UNESCO (Intervention du directeur du musée mémorial d’A. Skriabine Tamara Rybakova, académicienne)

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Ici la Voix de la Russie ! Dans la vieille partie de Moscou, dans une ruelle charmante de la vieille Arbate, on voit un petit hôtel particulier à un étage. C’est là que le célèbre compositeur russe Alexandre Skriabine a vécu, a créé ses œuvres musicales. Maintenant, c’est son musée qui est différents des autres musées. Les visiteurs arrivent ici non seulement pour regarder l’exposition. Des musiciens y organisent des concerts, il y a toutes sortes d’activités : conférences, concours, festivals. On y découvre de jeunes talents. Donc, beaucoup de choses intéressantes se passent entre les murs du musée
Le nom d’Alexandre Skriabine avait une grande renommée au cours du dernier siècle. De nos jours, elle est toujours vivante. C’était un homme qui n’a pas été bien compris par ses contemporains car il a devancé son époque. Skriabine était un novateur en musique, il a fait des expériences en matière de synthèse de la couleur et de la musique. Son talent extraordinaire faisait naître une musique philosophique, sophistiquée, fine. Ecoutons-là !
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Skriabine, homme énergique et actif, aurait certainement apprécié l’atmosphère créative qui règne dans sa maison, devenue musée. Il se réjouirait du fait que le travail des employés du musée ait été apprécié au niveau international. Il existe une convention internationale d’initiatives qui suit les activités des entreprises, fonds, établissements, choisit et récompense les meilleurs. Pour la première fois, depuis toute la période du travail de la Convention internationale, c’est un musée qui reçoit une récompense. Le musée Skriabine l’a reçue plusieurs fois : d’abord, une médaille d’or, ensuite, de platine, et, enfin, de diamant ! La directrice du musée Tamara Rybakova qui a beaucoup fait pour que le musée ait son état actuel, les gens qui travaillent avec elle, un collectif d’enthousiastes, sont très contents que leur petit musée soit remarqué. Un comité de sélection qui a des représentants, des experts et des chercheurs dans différents pays du monde, a suivi de près les activités du musée. Ce cas de remise de prix à un musée reste sans précédent, il est vraiment unique. Le travail grandiose des muséologues et de la directrice Tamara Rybakova a été récompensé à sa juste valeur.
Le musée travaille beaucoup avec des jeunes, il attache une grande importance à leur développement spirituel. Des auditions des jeunes musiciens se font régulièrement. Les meilleurs se voient décerner des bourses Skriabine. Le système de récompense des jeunes talents n’a pas qu’un côté matériel. Le collectif du musée apprécie le fait que les enfants connaissent les œuvres de Skriabine, qu’ils pénètrent dans son monde spirituel, ne se bornant pas de n’interpréter que des notes. Pour bien interpréter la musique de Skriabine, il faut une préparation spéciale. Le musée fait tout le nécessaire pour cela. Les enfants peuvent écouter la musique interprétée par l’auteur, ils ont accès aux ouvrages scientifiques, reçoivent des livres publiés par le musée. Un disque avec l’enregistrement des lauréats du prix Skriabine a paru, un autre est préparé. Ecoutons donc Pauline Bogdanova jouer :
(musique)
Plusieurs boursiers du musée d’Alexandre Skriabine sont lauréats des concours internationaux. Ils ont créé eux-mêmes une tradition : avant de partir à l’étranger pour participer à des concours internationaux, chacun arrive au musée vers le portrait de Skriabine avec des fleurs. Comme s’il pouvait les bénir…
Chaque année, certains lauréats partent à l’étranger pour donner des concerts ou participer à des festivals. Depuis plusieurs années, c’est la France qui reçoit des jeunes musiciens russes. La ligne de l’art d’interprétation dressée à l’époque par Skriabine, n’est pas coupée, les enfants qui fréquentent le musée du compositeur continuent les traditions musicales. Récemment, un groupe d’enfants est revenu d’un voyage en France. Tamara Rybakova, membre de l’académie des sciences et des arts, de l’union des écrivains, prend la parole :
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Le musée de Skriabine et ses pupilles revient de Paris, dit Tamara Rybakova. Les liens entre le musée et la France sont étroits : en 1896, le jeune compositeur Alexandre Skriabine, 24 ans, s’est retrouvé à Paris. C’était sa première tournée à l’étranger. Gustave Doré, un critique français, s’est exclamé, l’écoutant jouer : « Skriabine ! Retenez ce nom, vous l’entendrez encore, il sera connu pendant plusieurs siècles… » Plus d’un siècle a passé et nous sommes contents que le musée ait des relations amicales avec la France. C’est important pour nous, aussi parce que des descendants de Skriabine y habitent. Sa fille cadette Marina, professeur en esthétique, y a habité. Nous l’avons contactée plusieurs fois. Elle a participé aux expositions du musée, elle nous a transmis des objets appartenant à sa famille, avant de s’éteindre à 82 ans. Une autre fille de Skriabine, Ariane, a également vécu en France avant sa mort. C’était une personne très intéressante, elle faisait, dès son enfance, des vers. En 1923, un recueil de ses vers a été publié à Berlin. Pour notre musée, il est précieux. Ariane a participé à la résistance française, elle a péri pendant la guerre. Dans la ville de Toulouse, un monument est érigé en l’honneur de l’héroïne russe. Une petite-fille de Skriabine vit actuellement en France, ainsi que les descendants de ses proches. Nous essayons de rester en contact avec eux. Chaque fois que nous venons en France, nous visitons les endroits qui sont liés avec ce nom qui nous est si cher.
Depuis quelques années, les lauréats de la bourse Skriabine jouent sa musique en France. Bien sûr, celle des autres compositeurs aussi : de Debussy, de Ravel, de Chopin et d’autres. A Paris, nous donnons des concerts dans les locaux de la mission de l’UNESCO. Cette fois aussi, le concert a connu un grand succès. Nous avons été invités à revenir l’année prochaine.
De retour à Moscou, la directrice du musée a reçu une lettre de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie auprès de l’UNESCO monsieur Kalamanov.
« Des notes magiques des mélodies de Skriabine, interprétées par des jeunes pianistes, resteront dans la mémoire de ceux qui les ont entendues. Nous apprécions hautement le talent des jeunes musiciens, l’enthousiasme et le travail plein d’abnégation du collectif du musée, le vôtre dans la dissémination du patrimoine musical du compositeur Skriabine et la formation des élèves, des continuateurs de l’école du pianiste virtuose.
Je suis certain que la coopération entre le musée et la mission de Russie auprès de l’UNESCO permettra de poursuivre cette bonne tradition : des concerts des jeunes musiciens sous l’égide de l’UNESCO et la vulgarisation de l’art musical parmi les représentants de cette prestigieuse organisation internationale.
A la fin de notre programme, vous entendrez deux poèmes d’Alexandre Skriabine, interprétés par Pavel Chatski, un membre du concert à Paris, un lauréat des concours internationaux et de la bourse Skriabine.



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