Afrique: la Russie doit être plus active dans le règlement des conflits (Marguelov)

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MOSCOU, 8 décembre - RIA Novosti. Pour que la Russie puisse revenir en Afrique, elle doit participer plus activement au règlement des conflits sur le continent, a déclaré lundi à RIA Novosti le président du Comité pour les Affaires internationales du Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe), Mikhaïl Marguelov.

Le président russe Dmitri Medvedev a nommé lundi M.Marguelov représentant spécial pour le Soudan.

"Il nous faut également élargir la coopération mutuellement avantageuse avec les pays africains, en créant pour cela une institution spéciale. Autrement dit, nous devons mettre en pratique la conception d'un monde multilatéral et polycentrique", a indiqué le sénateur.

Cela dit, le représentant spécial du président russe a fait remarquer que, ces derniers temps, les intérêts, tant économiques que politiques, des Etats-Unis, de l'Union européenne (UE), du Japon, de la Chine et de l'Inde se croisaient de plus en plus souvent en Afrique. Après la pause des années 1990, la Russie revient, elle aussi, sur le continent, notamment en développant avec succès sa coopération avec le Soudan, qui figure parmi les plus grands pays africains, a rappelé le sénateur.

Et d'ajouter que cette coopération se développe tous azimuts - dans la politique et le commerce, ainsi que dans le domaine militaire et technique.

Le chiffre d'affaires du commerce entre la Russie et le Soudan se monte à 30 millions de dollars par an.

Selon M.Marguelov, lors d'une récente rencontre au Conseil de la Fédération, les parlementaires soudanais ont carrément déclaré qu'ils comptaient sur une participation plus active de la Russie à la vie économique et humanitaire du Soudan. "Pour cela, les autorités soudanaises sont disposées à accorder des avantages à des compagnies russes dans les secteurs pétrolier et ferroviaire", a souligné le représentant spécial du président russe pour le Soudan.

Dans le même temps, a-t-il poursuivi, le développement d'une coopération mutuellement avantageuse en Afrique, en général, et dans certains pays du continent, en particulier, est lié à de "grands risques politiques". L'Afrique fait l'objet d'une attention soutenue de la communauté internationale, en tant que région extrêmement instable, et le Soudan, pays ami de la Russie, n'y fait pas exception, a reconnu le sénateur.

"La Russie est intéressée à une stabilité politique dans ce pays, et l'attitude de Moscou est tout à fait explicite à cet égard: seuls des moyens politiques sont susceptibles d'en finir avec la crise au Soudan", a-t-il poursuivi.

M.Marguelov a exprimé la certitude que la communauté internationale devait régler les problèmes du Soudan et d'autres pays africains sans s'y ingérer directement.

M.Marguelov a préconisé une approche d'ensemble de la résolution des conflits qui tienne compte des positions de toutes les parties, et avant tout de la population de la région intéressée.

Depuis février 2003, le conflit dans la province soudanaise du Darfour oppose les forces gouvernementales à d'innombrables groupes indépendantistes. L'Organisation des Nations Unies estime que près de 300.000 personnes sont mortes, 2,7 millions ont fui la région. Khartoum avance le chiffre de 10.000 morts. Selon l'ONU, 4,7 millions de personnes reçoivent de l'aide humanitaire au Darfour, sur une population de 6 millions.

Les opérations d'aide devraient coûter un milliard de dollars en 2009.

Le sénateur a aussi rappelé que le Soudan était riverain de la mer Rouge où opéraient à présent des pirates somaliens. "Cette zone est, d'après les Etats-Unis et l'Alliance de l'Atlantique Nord, une des plus dangereuses et les moins contrôlées du monde en matière de trafic d'armes", a noté le représentant spécial.

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