Revue de la presse russe du 17 novembre

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MOSCOU, RIA Novosti

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G20: des changements s'imposent

A la veille du sommet du G20 à Washington, la presse américaine le comparait aux accords de Bretton Woods de 1944, qui avaient fondé le système financier international reconnu jusqu'au début des années 1970 et qui reste partiellement actif aujourd'hui encore (FMI et Banque mondiale).

La crise internationale a démontré que le système actuel était démodé et qu'il fallait le refonder. Le problème est que le système de Bretton Woods a été crée par les Etats vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, capables d'imposer leur volonté au monde d'après guerre, en tout cas à sa partie capitaliste. Aujourd'hui, il n'y a aucun vainqueur. L'adversaire est loin, et on ne sait pas quelle arme exceptionnelle la crise utilisera demain.

En préparant la rencontre, les leaders des plus grandes économies du monde ont bien fait leurs propres propositions pour sauver le système financier international, mais avec une réserve importante: ne pas attendre que le sommet se solde par une formule concrète prête à tout régler. Qui plus est, les "guérisseurs" parlent des langues différentes. On peut raisonner sur une plus grande coordination entre des pays différents, mais cela ne signifie pas que le président de la Banque centrale de Russie ou le chef de la Banque populaire de Chine seront invités au conseil exécutif de la Réserve fédérale des Etats-Unis, qui définit la valeur de l'argent dans le monde entier. On peut rêver d'une plus grande transparence du système financier international ou d'un système d'alerte précoce pour les futures crises, qui est un projet du FMI et du Forum de stabilité financière, réunissant les banques centrales et les régulateurs des marchés des pays développés. Comme les sismologues, qui n'arrivent pas à prédire des tremblements de terre, les économistes sont incapables de prévoir quel marché créera une nouvelle "bulle", qui s'effondrera et entrainera tout autour d'elle.

En outre, des divergences idéologiques sont toujours en vigueur. Pékin estime que la racine de tous les maux est dans les règles libérales du jeu, qui ont délié les mains des spéculateurs boursiers américains. Et le premier ministre britannique Gordon Brown s'est rendu à Washington avec un plan manifestement libéral de lutte contre la crise avec encouragement fiscal, prévoyant une baisse coordonnée des taxes et des taux d'intérêt par des pays principaux afin d'éviter une récession mondiale. L'UE et la Russie se tournent plutôt vers un durcissement des règles financières, qui empêchera de nouveaux jeux avec leurs dérives.

En tout cas, il est utile d'ouvrir les négociations sur une réforme financière mondiale, et le National Building Museum, où s'est déroulé le sommet, y convenait parfaitement.

Nezavissimaïa gazeta

Russie-UE: le partenariat dans l'impasse

Ces dernières années, les sommets Russie-UE n'ont apporté aucun résultat significatif, et ce de manière constante, la rencontre de Nice n'ayant fait que prouver une fois encore cette tendance.

L'Europe a cessé de prétendre que les relations avec la Russie figuraient parmi ses priorités. Bruxelles et les autres capitales européennes ne considèrent ce partenariat stratégique que comme une perspective éloignée et éventuelle des relations russo-européennes, définie par un grand nombre de conditions préliminaires. Même les négociations sur un nouvel accord de partenariat, qui reprennent le 2 décembre, seront à peine susceptibles de changer la situation. Car les priorités de l'UE dans les relations avec la Russie, tout comme les plans de Moscou envers l'Europe, changent considérablement.

Le résultat le plus important du sommet à Nice a été de mettre les questions de sécurité au premier plan dans les relations bilatérales. Les déclarations du président Dmitri Medvedev sur le déploiement des systèmes de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad et d'autres mesures nécessaires pour la neutralisation de l'ABM américain en Pologne et en République Tchèque, a fait reculer toute discussion sur les autres aspects des relations russo-européennes.

Au lieu d'élargir le partenariat, les parties se sont passionnées pour le problème de la sécurité, qu'elles sont incapables de résoudre par elles mêmes. Les résultats du sommet restent cependant pour le moins contradictoires, même dans ce domaine: le président actuel de l'UE, Nicolas Sarkozy, a obtenu la promesse de Dmitri Medvedev de ne pas déployer de missiles "avant que de nouvelles garanties de la sécurité en Europe ne soient discutées", c'est-à-dire d'ici l'été 2009, bien que l'ABM ne doive pas être installé avant 2012. Medvedev a réussi en même temps à avancer son idée d'accord sur la sécurité européenne et a obtenu le consentement des Européens pour l'organisation d'une rencontre dans le cadre de l'OSCE, à laquelle se joindront également les Etats-Unis.

Personne ne conteste le sérieux et l'importance de ces problèmes, mais le sommet de Nice, était-il la plateforme la mieux adaptée pour leur discussion? Le non s'impose naturellement.

Les résultats le montrent, les ressources du dialogue au niveau des Etats sont épuisées et les relations entre la Russie et l'UE dans le cadre du partenariat sont actuellement dans l'impasse. De plus, on peut y voir un signe particulièrement mauvais pour Moscou, car c'est une menace, et seulement une menace, de conflit, sans aucune raison idéologique ou territoriale qui a détruit la stagnation dans la coopération bilatérale. Le Kremlin a commencé et l'Union européenne a volontairement soutenu le passage du partenariat bilatéral russo-européen vers le domaine des relations multilatérales. Le sommet Russie-UE, qui servait à inspecter régulièrement les progrès de la coopération, s'est définitivement transformé en un forum international "des propos en l'air", ne faisant que discuter des intentions et des projets.

Par Ekaterina Kouznetsova, directrice des programmes européens du Centre d'étude de la société postindustrielle

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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