Revue de la presse russe du 12 novembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Rossiïskaïa gazeta

Russie - Etats-Unis: une méfiance réciproque

Les grands espoirs, suscités par l'élection du nouveau président américain, se solderont inévitablement par une déception profonde.

Il sera très difficile de surmonter l'énorme méfiance, avec laquelle le monde traite actuellement les Etats-Unis. Cela prendra beaucoup de temps. On peut constater de la même façon un grand déficit de confiance envers le monde de la part des Américains. Sans rétablissement de la confiance entre les Etats-Unis et les autres principaux pays du monde, notamment la Russie, les innovations diplomatiques de la nouvelle administration américaine auront du mal à être efficaces. Le problème de la méfiance réciproque est l'obstacle essentiel que rencontrera Barack Obama dans de nombreuses initiatives internationales.

En outre, cela concernera dans une large mesure la Russie. D'une part, l'élite, l'opinion publique et les médias américains font pour la plupart preuve d'antipathie à l'égard de la Russie. Le président des Etats-Unis devra prendre cela en compte en déterminant sa politique. D'autre part, il n'existe en Amérique aucune demande de la société sur une amélioration des relations russo-américaines. Il n'y a aucun groupe plus ou moins large ou puissant, capable d'influer effectivement sur le nouveau maître de la Maison Blanche pour qu'il commence à dépenser son capital politique, son énergie et sa grande côte de popularité dans des tentatives visant à surmonter cette opinion antirusse. De plus, les Américains sont bien au courant qu'il n'existe pas non plus en Russie de volonté d'amélioration des relations avec les Etats-Unis.

Bien sûr, toute la stratégie de politique extérieure américaine sera remaniée par la nouvelle administration, et cela modifiera naturellement sa composante russe. Ce processus sera influencé par la nécessité pour tous les leaders mondiaux de trouver au plus vite une issue à la crise économique internationale, ce qui apportera des correctifs considérables à la politique extérieure de nombreux pays du monde, notamment de la Russie et des Etats-Unis. Cependant, d'ici là, nous aurons le temps de subir successivement une période d'espoirs et une vague de déceptions, suscitées par l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.

Vremia novosteï

L'Ouzbékistan quitte la CEEA

L'Ouzbékistan envisage de quitter la CEEA (Communauté économique euro-asiatique, réunissant six anciennes républiques soviétiques), à laquelle il a adhéré il y a près de trois ans.

Selon les sources diplomatiques du journal, en Asie centrale et au ministère russe des Affaires étrangères, le ministère ouzbek des Affaires étrangères a envoyé le 15 octobre une note officielle au secrétariat de la CEEA et envisage de recevoir d'ici le 25 novembre une réponse de l'organisation sur la procédure d'annulation du statut de membre.

La décision de quitter la CEEA a été officiellement rédigée deux jours après la déclaration de l'Union européenne sur une levée partielle des sanctions, introduites contre l'Ouzbékistan en raison de la répression sévère des émeutes à Andijan en mai 2005.

L'isolation politique de Tachkent après les événements d'Andijan, l'a forcé à rejoindre des organisations économique d'une part, et militaire et politique d'autre part, au sein de la CEI, orientés vers Moscou: la CEEA et l'OTSC (Organisation du Traité de sécurité collective). C'était là le tribut payé par l'Ouzbékistan à la Russie pour son soutien après les événements d'Andijan, a souligné en janvier 2006 sous couvert de l'anonymat un représentant des autorités ouzbèkes, interrogé par un correspondant de Vremia novosteï.

Selon des sources diplomatiques bien informées, le président Karimov a été, pour ainsi dire, froissé par le refus d'associer l'Ouzbékistan à la formation d'une union douanière "des trois" entre la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie.

De plus, le leader ouzbek a été mécontent du manque d'attention accordée par bon nombre de ses homologues à une large part de ses initiatives. Par exemple, les présidents n'ont pas soutenu la proposition de M.Karimov de faire fusionner la CEEA et l'OTSC. Un diplomate russe, familier des particularités du fonctionnement de ces organisations, a fait un jour remarquer que la structure proposée par le leader ouzbek lui rappelait une "union douanière blindée". Les alliés n'ont pas non plus soutenu l'idée de Karimov de réanimer le groupe 6 + 2, qui s'était occupé du règlement du conflit en Afghanistan avant le 11 septembre 2001. Ce groupe réunissait six pays voisins de l'Afghanistan ainsi que les Etats-Unis et la Russie. Le président ouzbek proposait de le transformer en "6 + 3", en ajoutant l'OTAN à la liste de ces membres. Cette idée a été reçue froidement, en tout cas, à Moscou.

Mais les pays de l'espace postsoviétique sont déjà habitués au caractère impulsif des décisions prises à Tachkent. En 1999, l'Ouzbékistan, déçu par la politique d'Eltsine, avait quitté l'OTSC pour adhérer au GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie), créé par Washington. Deux ans après, Tachkent quittait cette organisation à cause de sa politisation, pour regagner l'OTSC. La question de savoir, quand l'Ouzbékistan, désenchanté, refermerait de nouveau la porte, s'imposait donc aujourd'hui tout à fait naturellement. Et la prochaine fois? Ne serait-ce pas le tour de son retrait de l'Organisation de coopération de Shanghai?

Vedomosti

La crise a stoppé l'expansion des compagnies russes

L'année dernière, le volume des actifs étrangers des 25 compagnies russes les plus importantes avait augmenté de 1,5 fois pour atteindre 90 milliards de dollars, mais la crise financière a stoppé leur expansion.

Les actifs des 25 plus grandes compagnies russes ont quadruplé en trois ans pour atteindre 89,6 milliards de dollars à la fin 2007. Leur chiffre d'affaires étranger a augmenté de 2,5 fois et s'est chiffré à 220 milliards de dollars, et le nombre d'employés a triplé pour constituer 140.000 personnes. Seules quatre compagnies (Gazprom, Sovkomflot, Inter RAO et Alrosa) figurant au top-25 se trouvent sous le contrôle de l'Etat, mais leur part se chiffre à 30% du total des actifs étrangers des sociétés russes.

Ce classement des transnationales non-financières russes a été pour la deuxième fois dressé par l'Ecole de management Skolkovo selon la méthode de l'université Columbia (Etats-Unis) sur la base des standards de l'UNCTAD. Les leaders sont les compagnies pétrolières et métallurgiques. Nornikel et Evraz ont établi des records d'expansion: en 2007: ces compagnies ont quintuplé leurs actifs étrangers.

L'expansion s'est poursuivie en 2008, malgré la diminution des taux de croissance. Au premier semestre 2008, les compagnies russes ont acquis des actifs étrangers pour 12 milliards de dollars, contre 11 milliards et 3,3 milliards pour les périodes analogues de 2007 et 2006, a indiqué le directeur exécutif de Mergers.ru, Iouri Ignatichine.

Parmi les plus grands contrats il faut noter l'achat par Evraz et TMK de l'américain IPSCO pour 4 milliards de dollars et l'accord entre Evraz et l'ukrainien Privat, a estimé M. Ignatichine. La crise d'août a cependant corrigé les plans d'expansion. Après avoir acheté en octobre Beta Steel pour 350 millions de dollars, NLMK a renoncé à l'acquisition de John Maneely Company pour 3,5 milliards de dollars: les prix avaient été négociés avant la crise avec recours à un crédit en pool de 1,6 milliard de dollars. L'achat du turc SET Group par Sibirski tsement (Ciment de Sibérie) a été également annulé: la compagnie russe avait demandé à verser un acompte de 100 millions d'euros sur un total de 400 millions.

Des difficultés avec des crédits pourraient forcer certaines compagnies à vendre leurs actifs, souligne le co-auteur de l'étude Skolkovo, Alexandre Mansilia. La majorité se concentrera sur l'augmentation de l'efficacité des compagnies acquises, et seul un nombre très limité de sociétés pourront utiliser la crise pour faire des achats. Ainsi, Severstal a finalisé en octobre le contrat avec PBS Coals en diminuant d'un tiers le montant de la transaction qui se monte à un milliard d'euros. Lukoil a obtenu le paiement par acompte pour un an dans le cadre des contrats d'acquisition d'une part d'une raffinerie de pétrole sicilienne (1,7 milliards de dollars) et du turc Akpet. Evrokhim a acheté l'usine Sary-Tas au Kazakhstan. "Ce n'est pas cher, mais il n'y a ici aucun rapport avec la crise: l'usine a été gelée pendant 15 ans", a expliqué un représentant de la compagnie russe.

Actuellement, les compagnies étrangères jouent le rôle de clients dans les contrats, alors qu'il y a six mois, le nombre des acheteurs russes était égal à celui des clients étrangers, souligne Vitali Faraonov de Deloitte.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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