"Si nous jugeons effectivement nécessaire de mettre en place un tel système de sécurité qui ne lèse les intérêts de personne, nous avons le temps d'examiner encore une fois les menaces réelles, et non imaginaires, qui pèsent sur l'Europe et d'adopter une décision collective et non unilatérale", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères devant les journalistes à Moscou.
Washington envisage de déployer en Europe de l'Est des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Les Etats-Unis comptent ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.
Le 5 novembre dernier, dans son premier message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement), le président russe Dmitri Medvedev a annoncé l'intention de la Russie d'installer, en cas de nécessité, un système de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad, sur la mer Baltique, pour neutraliser le bouclier antimissile américain en Europe.
Iskander (code OTAN: SS-26 Stone) est un missile de théâtre hautement précis capable de neutraliser des cibles à une distance maximale de 300 km.