La crise donne plus de champ à la corruption financière (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 29 octobre - RIA Novosti. Si la crise est une période de grandes pertes, elle est aussi une époque de larges possibilités, notamment pour les fonctionnaires corrompus, lit-on mercredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le soutien gouvernemental au système bancaire engagera à lui seul des centaines de milliards de roubles, le montant de l'aide de l'Etat à tous les secteurs de l'économie russe étant estimé à 5-6.000 milliards de roubles (145-175 milliards d'euros). Les mécanismes de distribution de cet argent sont loin d'être toujours clairs et transparents, ce qui crée un large terrain pour d'éventuels abus.

On ne sait pas comment et à quelles conditions la Vnesheconombank va distribuer les 50 milliards de dollars destinés au remboursement des crédits étrangers des grandes entreprises russes, compte tenu du fait que le total des requêtes se chiffre à plus de 100 milliards de dollars. Même si cette question est examinée publiquement lors d'une commission de surveillance de la banque, le manque de critères bien définis remet en question l'impartialité des fonctionnaires responsables de la prise de ces décisions. Le gouvernement n'a défini pour le moment qu'un seul critère: la possibilité que les paquets d'actions des grandes entreprises faisant office de garantie pour des crédits tombent entre les mains de structures étrangères en cas de non-octroi de l'aide de l'Etat. Cela concerne cependant la plupart des requêtes, si ce n'est la totalité d'entre elles.

Le projet de placement de 40% du Fonds du bien-être national (près de 20 milliards de dollars) dans les titres russes semble encore plus vague. La semaine dernière, un tiers de cette somme a été transféré à la Vnesheconombank pour des investissements sur le marché boursier. Le sort de cet argent reste inconnu.

Dans ces conditions, il suffit pour faire fortune d'obtenir en premier l'information nécessaire et d'acheter les titres correspondants. Ainsi, la source et la personne qui investit dans les titres qui vont être rachetés par la banque se garantissent un revenu conséquent. L'opacité du mécanisme d'investissement des ressources du Fonds du bien-être national a donné lieu à un grand nombre d'hypothèses désagréables sur le marché boursier. La semaine dernière, dans les conditions d'une activité financière très limitée, la bourse a vu apparaître plusieurs requêtes sur l'achat immédiat d'un million d'actions de grandes entreprises. Certains experts ont supposé que des fonctionnaires proches du pouvoir, possédant une information exclusive, rachetaient certains titres en particulier afin de les revendre par la suite à la Vnesheconombank à des prix plus élevés. D'autres ont imaginé que la banque elle-même permettait à ses grands actionnaires de minimiser leurs pertes à la veille d'une nouvelle chute du marché. Ces hypothèses n'ont cependant reçu ni confirmation, ni démenti officiel.

En outre, la Banque centrale recevra bientôt le droit de définir par elle-même quelles banques (et de quelle manière) doivent être assainies ou mises en faillite, fusionnées avec des structures plus importantes ou vendues à des concurrents pour une bouchée de pain.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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