De la Scala à l'Olympia: Mouslim Magomaïev, le Pavarotti soviétique, tire sa révérence à 66 ans

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MOSCOU, 25 octobre - RIA Novosti. Le baryton Mouslim Magomaïev, artiste du peuple de l'URSS aussi familier des planches de la Scala de Milan que des projecteurs de l'Olympia, s'est éteint samedi à 66 ans des suites d'une longue maladie, annonce la chaîne russe Vesti.

Né à Bakou (Azerbaïdjan) en 1942 dans une famille d'artistes, diplômé du conservatoire en piano et composition, un concert au palais du Kremlin en clôture d'un festival d'art azéri lui ouvrit les portes d'une carrière internationale en 1962.

De 1964 à 1965, il brûle les planches de la Scala de Milan, mais refuse, peut-être dissuadé, de s'engager plus avant pour rejoindre le Bolchoï et se produire à travers toute l'Union soviétique dans la Tosca ou le Barbier de Séville.

Chef de l'orchestre symphonique d'Azerbaïdjan à partir de 1975, il donne des concerts en France, Bulgarie, Pologne, et Iran, entre autres.

Sa carrière prend par la suite un nouveau cours, principalement orienté vers la musique populaire, ce qui lui vaudra l'affection de toute une génération. Il se produit en 1969 à l'Olympia mais refusera un contrat sous la pression des autorités soviétiques.

Artiste aux multiples facettes, il a en outre tourné dans plusieurs films, participé à des émissions télévisées et écrit un livre sur le Mario Lanza, un ténor américain du milieu du XXe siècle.

"Mouslim Magomaïev restera dans notre mémoire comme une véritable vedette, le symbole de toute une époque. Il offrait généreusement son talent et son art aux gens, qui l'aimaient sincèrement en retour. C'est une perte irréparable pour nous tous et pour la culture", a indiqué le premier ministre russe Vladimir Poutine dans son message de condoléances.

La cérémonie d'adieu aura lieu mercredi au théâtre moscovite de l'Estrade, a annoncé le célèbre chanteur et député russe Iossif Kobzon.

"J'y participerai sans l'ombre d'un doute. La page la plus resplendissante du dernier demi-siècle se tourne. Il n'y avait pas plus talentueux que lui (...) Heureusement qu'il nous reste ses enregistrements", a indiqué M. Kobzon.

"C'était un grand homme. Pour nous, Mouslim Magomaïev c'était comme Luciano Pavarotti pour le monde entier. Un Pavarotti russe en quelque sorte", a commenté le producteur Iossif Progojine interrogé par RIA Novosti.

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