En 2006, la Russie a achevé la livraison en Iran de 26 unités de systèmes de missiles sol-air. Selon des sources, cette même année les deux pays ont passé un accord sur la fourniture en Iran d'un groupe de batteries sol-air S-300.
"Ces sanctions ont pour origine les livraisons de moyens de DCA russe en Iran. Pourtant, la Russie ne viole aucun traité international en matière de coopération avec l'Iran, et ce pays ne fait l'objet d'aucune sanction", a expliqué le député.
D'ailleurs, a poursuivi M.Nenachev, les sanctions contre Rosoboronexport n'auront aucun effet sur les activités de l'agence. "Ces sanctions visent à protéger les intérêts des sociétés américaines sur le marché mondial des armes et ne constituent que la poursuite de la politique (américaine) de deux poids, deux mesures. Mais ces sanctions seront sans effet sur Rosoboronexport qui n'entretient pas de rapports de commerce avec les Etats-Unis", a indiqué le député.
Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies, a également supposé que ces sanctions avaient trait à la coopération russo-iranienne. "Les Etats-Unis font ainsi état de leur mécontentement et montrent quelles pourraient être pour d'autres pays les conséquences d'une coopération avec l'Iran", a indiqué l'expert.
Les Etats-Unis, en décrétant des sanctions contre Rosoboronexport, n'obtiendront pas de concessions de la part de la Russie sur le problème nucléaire iranien, a déclaré vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Si d'aucuns à Washington croient pouvoir, par ces démarches, rendre la Russie plus docile envers les approches américaines dans le règlement du problème nucléaire iranien, ils se trompent", a indiqué le ministre russe. "Nous estimons que cela est parfaitement inacceptable car notre coopération avec l'Iran est pleinement conforme au droit international", a ajouté M.Lavrov.
Jeudi, le gouvernement des Etats-Unis a publié un communiqué officiel annonçant des sanctions économiques pour deux ans contre Rosoboronexport et ses filiales, ainsi que contre 12 entreprises du Venezuela, de Syrie, d'Iran, de Chine, de Corée du Nord, du Soudan et des Emirats arabes unis.
L'administration Bush avait déjà décrété à deux reprises des sanctions contre Rosoboronexport, en juillet et décembre 2006.