Courrier des lecteurs Setamir (Algérie), 2008-10-20 19:29

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(Un point de vue algérien) On appelle "crise" quand il y a dérèglement d'un processus qu'il soit économique, politique, social et autres. On parle ainsi, de crise boursière, pétrolière, etc. Elles sont passagères ou dramatiques. Elles peuvent être locales, sectorielles ou généralisées.

Pour l'heure, il s'agit , en gros, d'une crise de "liquidité" suivi d'une crise de confiance entre les institutions financières qui a provoqué une chute des prix des actions des banques suite à des prêts immobiliers "subprime"  à des clients insolvables ou dont les  remboursements sont incertains.  D'où ralentissement économique avec ses conséquences d'abord aux USA, d'où est partie la crise, puis ses répercussions au niveau mondial du fait de l'interdépendance des économies.

Pour y échapper, il faut soit vivre "en vase clos" en  autarcie où rien ne sort ou ne rentre (ce qui est inimaginable voire absurde) ; car cela suppose que l'on produit tout et que l'on se satisfait de tout. Soit s'engager dans un  protectionnisme rigoureux avec ses implications du fait du "principe de réciprocité". Dans ces cas, même les économies fortes ne peuvent se le permettre.

Dès lors, aucun pays ne peut échapper aux effets de cette crise du fait au moins des variations en baisse des prix du pétrole et des consommations qui proviennent en majorité des importations. On n'est donc maître de rien dans ce genre de crise. On dépend des aléas de l'économie mondiale que dirigent les grands selon leurs intérêts exclusivement et rien d'autre. Au capitalisme de production censé instaurer la liberté d'entreprendre pour la création de richesse et instaurer le bien-être s'est substitué inévitablement, du fait de ses contradictions, celui de la spéculation qui est son antithèse. Et ce seront toujours les pauvres qui en pâtiront car ce sont les pays riches qui décident et fixent tout : et les prix des matières premières et les prix des produits manufacturés qu'ils nous vendent. En somme "j'achète au prix que je veux et je vends aux prix que je fixe". La solution? Que peut-on faire à des maîtres du monde, avec à leur tête l'Amérique, arrogants et violents qui dictent, par la menace souvent, de tout ce qui est bon ou mauvais dans le monde, qui provoque des guerres entre les Etats? Que peut-on faire quand des institutions internationales et autres unions auxquelles ont dressé des règles, des droits et obligations sont à leurs ordres? L'expérience nous montre que dès qu'il y a crise, on érige une structure internationale censée prévenir et guérir pour le bien de l'Humanité et ce sont toujours les pays puissants souvent ex-colonisateurs qui en sont les initiateurs. Que peut-on faire quand ces structures au fil du temps, des conjonctures et des intérêts, sont perverties pour devenir des auxiliaires des lobbyings associatifs à buts humanitaires et autres? Que peut-on faire quand ces puissants s'organisent en monopoles capables d'imposer leurs idées en ne  lésinant sur aucun moyen pour façonner la pensée, en l'orientant, en l'influençant ou en la manipulant? Faire de même en s'organisant? Oui mais il faudra convergences d'intérêts et volonté politique, ce qui est loin d'être le cas dans ces pays instables à tous les points de vue! Que peuvent faire ces pays, en riposte, quand leurs systèmes politique, économique, social, culturel sont souvent opposés voire antinomiques. Le mal est donc d'abord en ces pays souvent fournisseurs de matières premières. Le seul moyen c'est de créer une base commune en adoptant les valeurs universellement admises que sont les libertés, la démocratie, la justice sociale, l'éducation qui sont un gage de stabilité et de confiance interne d'abord. Quand la justice va, tout deviendra possible ! Il faudra s'attaquer : au système basé sur la rente qui n'engendre qu'immobilisme, inepties et injustices car les peuples n'aspirent qu'au bien-être et à la justice; aux incompétences au niveau des institutions et faire appel aux vraies compétences pour diriger les institutions au lieu des flagorneurs qui mangent à plusieurs râteliers; aux comportements abusifs des responsables et autres commis de l'état qui se traduisent par des attitudes irraisonnées et insolites : insolence, tartuferie, duplicité, esprit prédateur et de butin. Aux sélections discriminatoires, pour l'accès aux postes de responsabilité, qui obéissent exclusivement à la soumission. A ce "deux poids deux mesures" en matière de justice et de répartition des richesses, encore de règle. A ces paradoxes et dualités qui laissent les citoyens méfiants et défiants et les étrangers réticents. Chaque pays a ses spécificités mais globalement ce sont les causes principales car il y a bien un net antagonisme entre les classes dirigeantes, souvent négligentes et les peuples de ces pays. La tâche est ardue, longue, et qui exige de grands sacrifices. Mais à l'échelle de l'humanité ce n'est que quelques minutes. Si  nos systèmes ne sont pas près à s'adapter aux exigences du nouveau millénaire en s'y plaisant dans des doctrines éculées,  injustes et discriminatoires on ne s'étonnera pas alors des révoltes récurrentes souvent violentes ainsi que des persécutions des autres qui sont loin de nous révéler le bon mode d'emploi afin qu'ils restent toujours maître de ces contrées "utiles".  Ainsi, nous continuerons, la mort dans l'âme, à subir les révoltes incessantes des populations, la fuite perdue des jeunes vers d'autres contrées, le ras-le-bol général, les appréhensions vis-à-vis de la chose publique, la restriction des droits civiques, le manque de civisme, la méprise de l'autorité  en attendant que des hommes de bonne volonté accordent à cette situation l'attention totale qu'elle mérite.

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