Les experts estiment que cela s'explique non seulement par la crise financière, mais aussi par la guerre en Ossétie du Sud et l'attention particulière du président Dmitri Medvedev pour les questions de défense dans le contexte de la confrontation avec l'Occident.
La commande militaire de l'Etat en 2009 se chiffrera à 1.300 milliards de roubles (36,7 milliards d'euros), a indiqué jeudi le vice premier ministre Sergueï Ivanov lors d'une rencontre avec Dmitri Medvedev. "C'est la somme totale de la commande militaire de l'Etat en 2009", a annoncé M. Ivanov sans donner plus de précision. La commission militaro-industrielle, qui s'occupe de l'adoption de la commande, n'a donné aucun commentaire sur la question. Comparée avec les chiffres du budget, adopté le 19 septembre en première lecture par la Douma, la commande militaire de l'Etat a augmenté de 100 milliards de roubles.
Il y a deux jours, le président a inspecté la Flotte du Nord et les Troupes de missiles stratégiques, et a garanti que l'Etat s'acquitterait de tous ses engagements envers les militaires. Peu après, le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov a annoncé une réforme du système de commandement de l'armée.
La guerre en Ossétie du Sud a provoqué une augmentation de la commande militaire de l'Etat de près de 344 milliards de roubles (9,7 milliards d'euros), a récemment annoncé M. Ivanov (cette somme comprend 20 milliards de roubles - plus de 560 millions d'euro - pour la création de deux bases militaires en Abkhazie et en Ossétie du Sud).
"Il s'agit d'une militarisation forcée du pays face aux cliquetis d'armes de la part de l'OTAN", indique Pavel Medvedev, vice-président du comité de la Douma pour les organisations de crédit et les marchés financiers.
"Sous Vladimir Poutine, les dépenses militaires n'ont pas dépassé des limites très strictes", explique l'analyste militaire Alexandre Golts. "Leur augmentation a été parallèle à la croissance du PIB et à l'extension des dépenses budgétaires. Aujourd'hui, alors que l'économie russe fait face à une menace de récession, il y a une possibilité de retour à la situation de la fin des années 1980, caractérisée par une dépense des revenus pétroliers et un complexe militaro-industriel surdéveloppé".
Anatoli Tsyganok, directeur du Centre russe des prévisions militaires, reste également sceptique sur l'efficacité de l'augmentation de la commande:" Il est fort probable que ces 100 milliards de roubles soient transférés aux compagnies qui ont reçu le contrôle des usines de réparation des régions militaires".
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.