Ossétie du Sud: Moscou aurait dû confier le problème à l'ONU (Ahtisaari)

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La Russie ne devait pas introduire ses troupes en Géorgie, mais soumettre le problème de l'Ossétie du Sud au Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré le Prix Nobel de la paix-2008 et ancien président finlandais Martti Ahtisaari dans une interview à RIA Novosti.
LONDRES, 17 octobre - RIA Novosti. La Russie ne devait pas introduire ses troupes en Géorgie, mais soumettre le problème de l'Ossétie du Sud au Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré le Prix Nobel de la paix-2008 et ancien président finlandais Martti Ahtisaari dans une interview à RIA Novosti.

Le Prix Nobel a été décerné à M. Ahtisaari pour ses activités en faveur de la paix en Namibie et en Indonésie, ainsi que pour le "plan de règlement de la situation au Kosovo" qui a abouti à l'indépendance de cette province serbe.

Selon de nombreux analystes politiques, le plan Ahtisaari a "ouvert la boîte de Pandore", constituant un dangereux précédent international.

La reconnaissance de la souveraineté de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie par Moscou est souvent comparée à la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo.

"Nous devons commencer par recueillir davantage d'informations sur ce qui s'est passé dans le Caucase du Sud. Je connais les versions russe et géorgienne des événements. L'entrée des troupes russes en Géorgie n'a pas été une solution internationale adéquate", a affirmé le diplomate finlandais, ajoutant que la tendance à comparer la reconnaissance du Kosovo avec celle de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud était une erreur.

"L'intervention géorgienne en Ossétie du Sud n'a rien à voir avec celle des Serbes au Kosovo. Ce dernier a connu des violences beaucoup plus graves que l'Ossétie du Sud. Si la Russie voulait démontrer que la situation sud-ossète avait des traits communs avec celle du Kosovo, elle devait soumettre ce problème à l'attention de l'ONU", a souligné le Prix Nobel.

"La Russie aurait introduit ses troupes en Géorgie sans égard au Kosovo. Mais cette démarche a été une erreur", a constaté l'interlocuteur de l'agence.

"J'espère que la situation finira par s'apaiser. Dans mon travail avec les représentants russes, j'ai toujours réussi à trouver un langage commun avec eux. Oui, ils n'appréciaient pas l'idée d'un Kosovo indépendant, mais ne se sont jamais prononcés contre les dispositions de mon plan relatives à la sécurité des Serbes", a-t-il poursuivi.

M. Ahtisaari a résolument démenti les affirmations selon lesquelles sa "nobélisation" a divisé le monde en ceux qui soutenaient cette décision du Comité Nobel Norvégien et ceux qui la condamnaient sévèrement.

"Le prix m'a été attribué pour le travail de toute ma vie. Je l'ai commencé au début des années 1960, tandis que l'épisode du Kosovo est survenu il y a tout juste un an", a fait savoir M. Ahtisaari.

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