L'Agence spatiale russe (Roskosmos) a rejeté les demandes des habitants de la république de l'Altaï liées à la chute de débris de fusées spatiales hors de la zone prévue, a indiqué vendredi à RIA Novosti un représentant du district d'Oust-Kanski dans la république de l'Altaï (Sibérie).
Un élément de la fusée porteuse Proton-M (long de 3 m et large de 1,5 m) est tombé le 5 février à 5 m de la maison d'un berger, Boris Ourmatov. Le 11 mars, un élément d'un autre lanceur a chuté dans la cour d'une maison du village Oust-Koumir, traversant le toit d'un hangar.
Selon les donnés du ministère local des Situations d'urgence, personne n'a été victime de ces chutes, bien que les débris aient dépassé la zone de chute de quelques dizaines de kilomètres.
En avril dernier, les habitants de l'Altaï ont entamé des poursuites à l'encontre de Roskosmos, exigeant des indemnisations. M. Ourmatov a porté plainte, réclamant 1 million de roubles (28.000 euros).
"Roskosmos a rejeté les demandes des riverains", a indiqué l'interlocuteur de l'agence ajoutant que les habitants de l'Altaï pouvaient maintenant s'adresser au tribunal.
Le ministère russe des Finances n'a pas encore élaboré de mécanisme d'indemnisations en cas de chute de fragments des fusées, lancées depuis le cosmodrome de Baïkonour, si bien qu'on ne pourra envisager de paiements qu'après une décision appropriée du tribunal, avait indiqué auparavant un représentant de Roskosmos à RIA Novosti.
De nombreux riverains sont mécontents que le territoire du district soit utilisé pour la chute des étages de lanceurs. Selon les habitants, la plupart de leurs maladies sont la conséquence de la chute d'éléments des fusées, bien que cela ne soit pas officiellement confirmé, a noté Nina Manikova, chef adjointe de l'administration du district d'Oust-Kan.
La république russe de l'Altaï est une zone de chute des premiers étages des fusées-porteuses russes lancées depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, depuis plus de 40 ans. 2.500 tonnes de débris spatiaux se sont accumulés dans ce secteur. Il y a quelques années, un fragment d'un lanceur est tombé non loin d'un habitant du village de Korgon, qui coupait du bois devant sa maison. Roskosmos lui a versé une compensation de 10.000 roubles (environ 280 euros).