Revue de la presse russe du 14 octobre

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

L'UE peine à décrypter la politique de Moscou

Les relations entre la Russie et l'Union européenne ressemblent ces derniers temps à une balançoire politique, dont le mouvement se poursuit depuis déjà trois ans, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Si la situation semble ne pas être si mauvaise, il lui manque toutefois l'essentiel: un réel mouvement vers des ententes et des accords concrets.

Le conflit dans le Caucase a gelé le dialogue qui avait semblé s'animer après le sommet de Khanty-Mansiïsk, et il existe de sérieux doutes sur la possibilité de sa reprise avant la fin de l'année, surtout du côté de la Pologne et des pays baltes. Qui plus est, l'Union européenne a élaboré une position commune envers l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud et exige actuellement que la Russie en revienne à la reconnaissance de l'intégrité territoriale de la Géorgie.

Aujourd'hui, l'UE reste apparemment incapable de décrypter la stratégie de la Russie et sa ligne politique pour le futur. C'est pourquoi l'Europe se montre encore très réservée par rapport à l'initiative de Dmitri Medvedev qui réclame l'ouverture d'une discussion détaillée sur la mise en place d'une nouvelle architecture de la sécurité européenne. Beaucoup estiment que cette initiative russe vise à enterrer certaines institutions européennes actuelles, notamment l'OSCE.

Bruxelles n'a cependant aucune envie d'entrer en conflit ouvert avec Moscou, notamment dans les conditions d'une crise économique universelle: les enjeux dans le domaine de la sécurité énergétique du continent sont trop élevés. Il est toutefois difficile de prévoir la conduite de l'UE en cas de nouvelle "guerre gazière" entre la Russie et l'Ukraine.

Il reste encore une question de principe: le dialogue séparé avec un certain nombre de pays membres (la France, l'Allemagne et l'Italie) a été jusqu'à présent beaucoup plus important pour la Russie que le dialogue avec l'UE dans son ensemble. Les raisons de cette orientation sont claires, mais dans l'avenir ce schéma deviendra de moins en moins efficace, compte tenu de la consolidation et de la future transformation du système du pouvoir au sein de l'Union. Et à vrai dire, Moscou n'y est pas encore prêt.

Le nouvel accord entre la Russie et l'UE, visant à créer un fondement pour les relations bilatérales au cours de la prochaine décennie, devrait tout d'abord éliminer les litiges et donner un mécanisme stable de coopération économique et politique, qui pourrait aller pourquoi pas jusqu'à la formation d'une zone de libre échange. Plus le travail pratique sur ce document continuera à être reporté, moins la Russie et l'UE auront de chance de parvenir à une coopération normale.

Il ne reste donc qu'une seule voie: commencer immédiatement à travailler ouvertement ou de manière informelle sur des points-clés de cet accord afin de définir au moins l'ossature de la coopération possible entre la Russie et l'UE.

Par Andreï Fedorov, directeur des programmes politiques du Conseil pour la politique extérieure et de défense.

RBC Daily

Centrale nucléaire de Khmelnitski: Atomstroïexport remporte l'appel d'offres

Le russe Atomstroïexport a gagné l'appel d'offres pour l'achèvement de la construction de deux réacteurs de la centrale nucléaire de Khmelnitski en Ukraine, lit-on mardi dans le quotidien RBC Daily.

En outre, la compagnie russe est disposée à accorder à l'Ukraine un crédit d'environ 3,4 milliards d'euros afin de financer 85% des dépenses à effectuer pour la construction. Les experts doutent qu'Atomstroïexport dispose de capacités de production suffisantes pour exécuter toutes les commandes mentionnées dans les contrats signés ces derniers temps par la Russie.

La compagnie russe était en concurrence avec l'américain Westinghouse, qui a retiré sa proposition pendant le concours, et le sud-coréen Korea Electric Power Corporation. L'achèvement de la construction de la centrale nucléaire s'effectuera sur la base de l'infrastructure qui existe déjà grâce à la réalisation du projet V-392B et coûtera environ 4 milliards d'euros.

Comme on l'explique au ministère ukrainien des Combustibles et de l'Energie, le consortium russe a proposé de financer par crédit 85% des dépenses pour la construction, si l'Ukraine confirme l'octroi du reste de la somme. "L'Ukraine n'est pas en mesure actuellement de financer elle-même ce projet. Les 15% restants seront prélevés sur le budget et en majorant les tarifs de l'énergie", a expliqué Fent Di, porte-parole du ministre ukrainien de l'Energie.

Le crédit pourrait être accordé à un taux LIBOR+3% par an. Son remboursement devrait débuter six mois après la mise en exploitation industrielle des réacteurs et être achevé au bout de cinq ans. Chez Atomstroïexport, on indique que la compagnie n'investira pas directement son argent dans la construction de la centrale nucléaire, mais qu'elle pourrait s'assurer un soutien de l'Etat russe en échange de garanties officielles ukrainiennes concernant ce crédit.

On relève également que de nombreux détails du projet n'ont pas encore été précisés par les parties. Ainsi, la partie ukrainienne insiste pour qu'au moins 60% des maîtres d'oeuvre travaillant sur la construction de la centrale soient ukrainiens, mais ce problème n'a pas encore été définitivement réglé.

Fent Di a fait remarquer que la construction commencerait au plus tôt en 2010, car, premièrement, le dossier de faisabilité du projet n'est pas encore terminé et, deuxièmement, la construction de chaque nouveau réacteur atomique nécessite en Ukraine l'adoption d'une loi appropriée. L'achèvement des travaux est prévu pour 2016.

Dmitri Baranov de la compagnie d'investissement Finam fait remarquer que les conditions du crédit sont très avantageuses pour la partie ukrainienne. Khalil Chekhmametiev, directeur du département d'analyse de la société financière Otkrytie, rappelle qu'en plus de l'Ukraine, Atomstroïexport a l'intention de construire des centrales nucléaires en Turquie et en Bulgarie. La construction intensive d'ouvrages nucléaires est également prévue en Russie, alors qu'on y trouve un seul producteur de réacteurs: le groupe industriel Ijorskie zavody. "La Russie a signé tant de contrats que la possibilité concrète d'exécuter ces commandes représente actuellement le principal facteur de risque", affirme l'expert.

Kommersant

Crise financière: TNK-BP holding reporte une réorganisation de sa structure

On a appris hier que les actionnaires de TNK-BP holding avaient voté le 8 octobre contre l'absorption de quatre filiales, privant ses actionnaires minoritaires d'une possibilité de vendre leurs actions à des prix élevés, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Dans le cas où tous auraient opté pour le rachat de leurs actions, la compagnie aurait dû trouver 40 milliards de roubles (plus de 1,1 milliard d'euros). Compte tenu de la crise financière, elle n'était pas prête à de telles dépenses.

Cette réorganisation de TNK-BP holding (qui possède les actifs russes de TNK-BP) s'expliquait par la nécessité d'éviter la double imposition, qui se produit quand les filiales à 100% de la compagnie (Sidanko-Neftepererabotka, Sidanko-Investments, Sidanko-Securities et Sborsare Management possèdent ensemble 5,366% des actions ordinaires du holding) reçoivent des dividendes du holding avant de les lui rendre peu de temps après.

Il y a un mois, le holding a informé ses actionnaires minoritaires de leur droit de réclamer le remboursement de leurs actions en cas de réorganisation de la compagnie. Les conditions étaient très avantageuses: 48,9 roubles par action, ce qui représentait à ce moment une prime de 11% pour les actions ordinaires et de 40% pour les actions privilégiées. Cependant, ce rachat n'était possible qu'en cas de prise de décision sur la réorganisation de la compagnie, souligne une source au sein du holding.

A TNK-BP, on s'est refusé à tout commentaire sur la décision des actionnaires. Une source au sein de la compagnie fait cependant le lien avec la crise financière. Elle indique notamment que, dans la situation actuelle sur le marché, la compagnie aurait beaucoup de mal à racheter ces actions, qui auraient été très nombreuses compte tenu des conditions avantageuses de l'offre. Un rachat de la totalité des titres des actionnaires minoritaires, qui constituent 3,3% des actions ordinaires et 5,1% du capital social du holding, aurait coûté plus de 40 millions de roubles. De plus, le prix de l'offre dépassait hier le prix du marché de 87% pour les actions ordinaires et de 108% pour les actions privilégiées.

"C'est sans doute là une mauvaise nouvelle pour les actionnaires minoritaires", estime Artem Kontchine, analyste d'UniCredit Aton. "Les actions ont chuté hier après cette nouvelle, de 26% pour les titres ordinaires et de 18% pour les titres privilégiés, les actionnaires comptant jusque-là sur un rachat". La décision des actionnaires principaux est cependant compréhensible, compte tenu de la situation actuelle, ajoute-t-il.

M. Kontchine estime qu'en cas de normalisation de la situation sur le marché, TNK-BP pourrait revenir à la question de la réorganisation. Selon Vitali Krioukov du groupe d'investissement Kapital, le holding n'a fait en réalité que la reporter. Il y a un mois, un tel changement des conditions sur le marché était à peine prévisible, indique-t-il.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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