Revue de la presse russe du 13 octobre

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru

Elections régionales: le pouvoir reprend la lutte contre le communisme

Le KPRF (Parti communiste de la Fédération de Russie) a essuyé un échec sans précédent lors des élections aux assemblées législatives qui se sont déroulées ce week-end dans cinq régions russes, lit-on lundi dans le quotidien Gazeta.ru.

Les communistes ne sont pas représentés dans deux des cinq parlements renouvelés. Le parti estime que le pouvoir a décidé d'évincer le KPRF de la politique légale.

Les élections aux assemblées législatives qui se sont tenues dimanche dernier dans les régions de Sakhaline, d'Irkoutsk et de Kemerovo, ainsi que dans le territoire de Transbaïkalie et en République de Tchétchénie ont été marquées par une victoire convaincante du parti Russie unie et un échec inattendu des communistes. Russie unie reçoit la majorité des sièges dans ces cinq entités de la fédération, alors que le KPRF ne sera pas représenté dans les assemblées législatives de la Tchétchénie et de la région de Kemerovo.

Dans ces deux régions où le résultat de Russie unie a dépassé les 80% des suffrages exprimés, la deuxième place a été occupée non pas par le KPRF, comme c'était le cas lors des élections à la Douma (chambre basse du parlement russe), mais par le parti Russie juste, qui est en outre arrivé dernier dans un certain nombre d'autres régions. Le KPRF n'a même reçu aucun mandat en Tchétchénie et à Kemerovo. Il a en revanche recueilli 13% en Transbaïkalie et 22% à Sakhaline.

Cet échec des communistes est sans précédent. Mais, comme l'a déclaré le député de la Douma Vadim Soloviev, cela n'a pas étonné les membres du parti. "C'était prévisible", a-t-il confié à Gazeta.ru.

La campagne électorale à Kemerovo s'est accompagnée de scandales d'un tel niveau que le leader du parti Guennadi Ziouganov a été contraint de demander la semaine dernière le soutien du premier ministre Vladimir Poutine, leader du parti Russie unie. Selon les communistes, ce dernier a accepté de téléphoner au gouverneur de la région de Kemerovo Aman Touleïev, considéré par le KPRF comme responsable de cette campagne, mais l'intervention de Vladimir Poutine n'a rien donné.

Les communistes ont accueilli les résultats des élections à Kemerovo et en Tchétchénie comme une sorte de "marque noire" mise sur le parti. "C'est un signal lancé non seulement au parti, mais aussi à la société dans son ensemble: les commissions électorales et les administrations des régions sont placées sous le contrôle total de Russie unie et les élections deviennent une farce. L'opposition est entièrement anéantie, il ne reste que le KPRF, mais encore une campagne comme celle-là et les résultats dans tout le pays pourraient être les mêmes qu'en Tchétchénie et à Kemerovo", estime Vadim Soloviev. D'après lui, "les autorités constituent une verticale qui rappelle le système du PCUS (Parti communiste de l'Union soviétique)".

"Nous nous battrons, bien que le rapport des forces entre le pouvoir et nous soit le même qu'entre un membre d'une unité d'élite et un adolescent de 12 ans. Bref, ce sera une lutte sans merci", a-t-il promis.

Vedomosti

Ousmanov a acquis 5% de Norilsk Nickel grâce à une banque islandaise

Selon certains traders de banques moscovites et internationales, Kaupthing, la première banque islandaise récemment nationalisée, a acheté 5% des actions de Norilsk Nickel pour le compte d'Alicher Ousmanov en juillet dernier, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Les titres acquis pour environ 2 milliards de dollars ont déjà été transférés dans d'autres banques de la compagnie de l'homme d'affaires russe.

L'achat avait commencé à la bourse de Londres en juillet et s'était poursuivi pendant deux à trois semaines, a fait savoir l'une des sources. Il avait été effectué par une filiale britannique de la banque, Kaupthing Singer & Friedlander, dans l'intérêt d'Alicher Ousmanov et de ses partenaires dans Metalloinvest, Vassili Anissimov et le fonds d'Andreï Skotch. Cela a été confirmé par deux sources proches de l'entourage de l'entrepreneur. Selon elles, environ 5% des actions de Norilsk Nickel ont été achetées pour environ 2 milliards de dollars. Kaupthing a financé une petite partie de la transaction en dépensant à peu près 400 millions de dollars, a fait savoir l'une des sources.

L'achat a eu lieu à un moment où la capitalisation de Norilsk Nickel constituait 35 à 38 milliards de dollars. Vendredi à Londres, elle était tombée à 10 milliards de dollars. Mais les sources proches de l'entourage d'Alicher Ousmanov assurent que l'on n'a recouru à aucun appel de marge (margin call) pour ces titres.

En ce moment, Kaupthing n'a plus d'actions Norilsk Nickel. Lorsqu'on a appris que la banque subirait les effets de la crise, elles ont été transférées, indique l'une des sources: environ 3,5% (d'après l'autre, 3%) se trouvent déjà entre les mains des compagnies des actionnaires de Metalloinvest. Le reste a été transféré dans d'autres banques et sera bientôt envoyé aux bénéficiaires, assurent les deux sources.

Les représentants de grands actionnaires de Norilsk Nickel - UC Rusal et Interros - se sont refusé à tout commentaire, de même que Benedikt Sigurdsson, de Kaupthing Bank.

Ce n'est pas la première fois qu'Alicher Ousmanov passe au bord du gouffre: en 2007, il avait déposé environ 700 millions de dollars à la Sviaz-bank, qui a failli s'effondrer en septembre dernier. Elle a été sauvée, comme l'argent d'Alicher Ousmanov, par VEB (Vnesheconombank) qui l'a rachetée pour la somme symbolique de 5.000 roubles (un peu plus de 140 euros).

Traders et banquiers-investisseurs estiment que ce n'est pas par hasard que la Russie s'apprête à prêter à l'Islande 4 milliards d'euros. Les sources proches de l'entourage d'Alicher Ousmanov contestent tout lien avec les activités de Kaupthing, alors que le ministère russe des Finances refuse de commenter ce fait.

La Kaupthing Bank ne compte pas profiter de l'argent demandé par l'Islande à la Russie, assure Benedikt Sigurdsson: le crédit sera géré par la Banque centrale d'Islande. Urdur Gunnarsdottir, porte-parole du gouvernement islandais, a assuré que le crédit russe serait employé en premier lieu pour soutenir la monnaie nationale.

Selon M. Sigurdsson, ce ne sont pas des investissements malheureux qui ont conduit la banque à sa perte: après la faillite de la banque islandaise Icesave, les déposants de la section britannique Kaupthing Edge ont commencé à retirer leur argent. La banque a alors été confrontée à des problèmes de liquidité qui ont entraîné sa nationalisation.

RBC Daily, Kommersant

GDF Suez ouvre à Gazprom les portes du marché américain

Le vice-président de GDF Suez Jean-François Cirelli a proposé à Gazprom de prendre part à la construction du terminal gazier de Rabaska avec à la clé une part de 27% du projet, lit-on lundi dans les quotidiens Kommersant et RBC Daily.

On avait appris antérieurement que le monopole russe avait signé un accord préalable sur la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du gisement de Chtokman, et portant sur la totalité de la capacité de Rabaska. Selon les experts, cette part dans le projet de Rabaska permettra à Gazprom de s'installer durablement sur le marché nord-américain, et ce, même en cas de retard dans la mise en exploitation de Chtokman.

Dans le cas où Gazprom accepterait cette proposition, les parts des trois actionnaires actuels, qui se chiffrent actuellement à 33,3%, se réduiront jusqu'à 23% pour GDF Suez, et à 25% pour les canadiens Gaz Metro et Enbridge.

Selon Maxime Cheïne de BrokerCreditService, 27% de Rabaska pourraient coûter à Gazprom jusqu'à 300 millions d'euros, car le géant gazier russe devrait payer non seulement pour la construction du terminal, mais aussi pour l'accès au marché américain. Le directeur d'East European Gas Analysis Mikhaïl Kortchemkine fait remarquer quant à lui qu'en 2007 les prix du gaz au Canada ont été 45% moins élevés qu'en Europe. Mais le marché européen est sursaturé, et la stratégie d'expansion de Gazprom exige que le monopole s'instaure même dans des régions qui offrent moins de marges.

Selon M. Cirelli, Gazprom pourrait acquérir une part du capital social de Rabaska et livrer du gaz liquéfié ou tout simplement se limiter à un rôle de fournisseur. Le vice-président de GDF Suez a affirmé que le terminal disposerait de plusieurs sources de livraison de gaz liquéfié, parmi lesquelles le gisement de Chtokman. Rabaska doit être terminé en 2014, c'est-à-dire en même temps que la mise en exploitation de Chtokman.

Le projet canadien a déjà reçu l'approbation des autorités fédérales et régionales. Le terminal sera capable de recevoir, stocker et regazéifier du GNL, alimentant ainsi le réseau de gazoducs à hauteur de 500 millions de m3 par jour.

Gazprom Marketing & Trading USA (GM&T), filiale nord-américaine du monopole russe, a signé en mai dernier un accord préalable sur des livraisons de gaz liquéfié en provenance de Chtokman, qui devraient couvrir 100% de la capacité de Rabaska.

Selon Pavel Sorokine, analyste d'UniCredit Aton, il est beaucoup plus avantageux pour Gazprom d'obtenir une part du capital du terminal que de se limiter à un contrat sur les livraisons de gaz naturel liquéfié. Cela garantira au géant gazier un nouveau débouché, et ce, même en cas de retard dans la mise en exploitation de Chtokman. "27% du projet constituent une très bonne proposition. Et ce n'est pas par hasard qu'elle a été faite: une compagnie européenne pourrait obtenir en échange une part dans un projet russe", estime-t-il. Acquérant une part du terminal, qui dépendra entièrement des livraisons de GNL de Gazprom, le monopole russe accède à un consommateur fiable et solvable, dont le besoin en gaz ne cessera de s'accroître, fait remarquer Alexandre Nazarov, analyste de la société d'investissement Metropol.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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