GDF Suez ouvre à Gazprom les portes du marché américain (RBC Daily/Kommersant)

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MOSCOU, 13 octobre - RIA Novosti. Le vice-président de GDF Suez Jean-François Cirelli a proposé à Gazprom de prendre part à la construction du terminal gazier de Rabaska avec à la clé une part de 27% du projet, lit-on lundi dans les quotidiens Kommersant et RBC Daily.

On avait appris antérieurement que le monopole russe avait signé un accord préalable sur la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du gisement de Chtokman, et portant sur la totalité de la capacité de Rabaska. Selon les experts, cette part dans le projet de Rabaska permettra à Gazprom de s'installer durablement sur le marché nord-américain, et ce, même en cas de retard dans la mise en exploitation de Chtokman.

Dans le cas où Gazprom accepterait cette proposition, les parts des trois actionnaires actuels, qui se chiffrent actuellement à 33,3%, se réduiront jusqu'à 23% pour GDF Suez, et à 25% pour les canadiens Gaz Metro et Enbridge.

Selon Maxime Cheïne de BrokerCreditService, 27% de Rabaska pourraient coûter à Gazprom jusqu'à 300 millions d'euros, car le géant gazier russe devrait payer non seulement pour la construction du terminal, mais aussi pour l'accès au marché américain. Le directeur d'East European Gas Analysis Mikhaïl Kortchemkine fait remarquer quant à lui qu'en 2007 les prix du gaz au Canada ont été 45% moins élevés qu'en Europe. Mais le marché européen est sursaturé, et la stratégie d'expansion de Gazprom exige que le monopole s'instaure même dans des régions qui offrent moins de marges.

Selon M. Cirelli, Gazprom pourrait acquérir une part du capital social de Rabaska et livrer du gaz liquéfié ou tout simplement se limiter à un rôle de fournisseur. Le vice-président de GDF Suez a affirmé que le terminal disposerait de plusieurs sources de livraison de gaz liquéfié, parmi lesquelles le gisement de Chtokman. Rabaska doit être terminé en 2014, c'est-à-dire en même temps que la mise en exploitation de Chtokman.

Le projet canadien a déjà reçu l'approbation des autorités fédérales et régionales. Le terminal sera capable de recevoir, stocker et regazéifier du GNL, alimentant ainsi le réseau de gazoducs à hauteur de 500 millions de m3 par jour.

Gazprom Marketing & Trading USA (GM&T), filiale nord-américaine du monopole russe, a signé en mai dernier un accord préalable sur des livraisons de gaz liquéfié en provenance de Chtokman, qui devraient couvrir 100% de la capacité de Rabaska.

Selon Pavel Sorokine, analyste d'UniCredit Aton, il est beaucoup plus avantageux pour Gazprom d'obtenir une part du capital du terminal que de se limiter à un contrat sur les livraisons de gaz naturel liquéfié. Cela garantira au géant gazier un nouveau débouché, et ce, même en cas de retard dans la mise en exploitation de Chtokman. "27% du projet constituent une très bonne proposition. Et ce n'est pas par hasard qu'elle a été faite: une compagnie européenne pourrait obtenir en échange une part dans un projet russe", estime-t-il. Acquérant une part du terminal, qui dépendra entièrement des livraisons de GNL de Gazprom, le monopole russe accède à un consommateur fiable et solvable, dont le besoin en gaz ne cessera de s'accroître, fait remarquer Alexandre Nazarov, analyste de la société d'investissement Metropol.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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