En août dernier, le bâtiment d'escorte russe Ladnyï devait prendre part à l'opération Active Endeavour, en Méditerranée. Or, en raison du refroidissement des relations entre Moscou et l'OTAN, dû aux événements dans le Caucase, le navire, qui se trouvait en Turquie, a regagné la mer Noire.
"Refusant de participer à la mission de patrouille, la flotte russe n'a rien perdu quant à ses capacités opérationnelles. Nous procédons aux mêmes entraînements en mer Noire où nous n'obéissons pas aux ordres d'un amiral otanien, mais à ceux du commandant en chef de la flotte russe", a affirmé l'interlocuteur de l'agence.
Selon lui, les manoeuvres Active Endeavour constituent de fait une tentative de légaliser le contrôle du littoral méditerranéen par des bâtiments de guerre de l'OTAN sous prétexte de combattre le terrorisme.
"En réalité, cela n'a rien à voir avec la lutte antiterroriste. L'Alliance atlantique pratique une reconnaissance militaire au large des côtes syriennes", a constaté l'expert, ajoutant qu'il désapprouvait la tendance à mener ce type d'activités contre un pays qui offrait son hospitalité à la marine russe.
"Le port syrien de Tartous abrite un centre d'entretien et d'appui logistique aux bâtiments de guerre de la flotte russe de la mer Noire", a précisé la source.
L'opération antiterroriste Active Endeavour a commencé peu après les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. A cette époque, elle consistait à surveiller la navigation dans le détroit de Gibraltar et le canal de Suez. De 2001 à 2004, près de 42.000 navires ont fait l'objet de ces inspections. En mars 2004, il a été décidé d'étendre la mission de patrouille à toute la Méditerranée. Deux formations de frégates en état d'alerte, relevant des forces navales de l'OTAN, se succèdent en Méditerranée tous les trois mois. En 2005, la Russie s'est également jointe à l'opération Active Endeavour.