Les Russes sont 30% à considérer le niveau de la corruption comme "très élevé", 44% comme "élevé", 19% comme "moyen" et 1% comme "bas". Aucune des personnes interrogées n'a constaté l'absence de corruption dans le pays.
Parmi les régions russes, la corruption est surtout présente dans le nord-ouest (46%), en Sibérie (43%) et dans le sud (41%). Plus la localité est importante, plus les institutions sont corrompues, estiment les sondés. L'omniprésence de la corruption est ainsi constatée par 42% des Moscovites et des Pétersbourgeois, contre 21% de la population rurale.
La police routière (33%), les autorités locales (28%) et la police (26%) sont considérées comme les domaines les plus touchés. Parmi d'autres domaines, on cite les soins médicaux (16%), l'enseignement (15%), les autorités fédérales (15%), le système judiciaire (15%), les grandes entreprises (13%), les bureaux de recrutement militaire (8%), le showbiz (6%), l'armée (5%), le commerce (4%), le parlement et les partis politiques (3%) et la société en général (23%).
Près d'un Russe sur deux (47%) reconnaît cependant n'avoir jamais eu l'occasion d'offrir de l'argent ou des cadeaux à des personnes dont dépendait le règlement de leurs problèmes, et moins d'un tiers (28%) se souviennent de quelques cas ponctuels. Les Russes sont 20% à reconnaître avoir souvent versé des dessous-de-table.
52% des Russes offrent des cadeaux ou donnent de l'argent à des médecins, 36% à des enseignants, et 28% ont dû verser une "gratification" aux agents de la police routière.
Parmi les causes de la corruption, on cite "l'avarice et l'immoralité des fonctionnaires et des entrepreneurs" (39%), "l'imperfection de la législation" (35%) et "le faible niveau de la culture juridique et du respect des lois" (21%).
Les sondés sont 43% à ne voir aucun progrès dans la lutte contre la corruption au cours de l'année écoulée, 32% à constater de faibles progrès, 10% à dénoncer la dégradation de la situation, seulement 7% à se féliciter d'une avancée et autant à ne pas se prononcer.
Le sondage a été réalisé les 6 et 7 septembre dernier sur un échantillon de 1.600 personnes dans 140 localités de 42 régions. La marge d'erreur statistique ne dépasse pas 3,4%.