Mer Noire: l'OTAN montre sa faiblesse mais effraie la Russie (Izvestia)

S'abonner
MOSCOU, 12 septembre - RIA Novosti. L'apparition de navires des pays de l'OTAN dans la mer Noire représente une nouvelle preuve de l'impuissance politique et militaire de l'Alliance, lit-on vendredi dans le quotidien Izvestia.

Malheureusement, la Russie interprète toujours ce genre de signaux à l'inverse. Moscou préfère ignorer le fait que l'OTAN diminue très rapidement son potentiel de guerre, et que l'élargissement de l'Alliance à l'Est se solde par un affaiblissement et non par un renforcement du bloc. La Russie refuse également de voir que les pays de l'Europe continentale envoient en Afghanistan des contingents très limités, et que les Anglo-Saxons sont par conséquent incapables de mener deux guerres en même temps (en Irak et en Afghanistan). Les événements en Géorgie n'ont fait que confirmer ces conclusions.

Il est naturel que tous les pays de l'Alliance atlantique aient unanimement pris le parti de la Géorgie. Tbilissi n'a cependant reçu aucune aide militaire de l'OTAN lors de la guerre russo-géorgienne. Il n'a été question d'aucune livraison d'armement, ni évidemment d'aucune intervention directe dans les combats. L'OTAN n'a même pas pu adopter de résolution plus ou moins cohérente sur les événements en Géorgie.

La composition de l'escadre de l'OTAN qui est entrée en mer Noire après la fin de la guerre a été une nouvelle preuve de l'incapacité de l'Alliance.

L'OTAN possède d'immenses forces navales, incomparables avec la Flotte russe de la mer Noire. Elle compte pas moins de 17 porte-avions, dont aucun n'est cependant entré en mer Noire. Aucun avion n'a non plus atterri sur les aérodromes de la Turquie, de la Bulgarie ou de la Roumanie, laissant l'escadre sans aucune couverture aérienne. Ce fait, à lui seul, témoigne qu'elle n'a pu effectuer aucune pression réelle sur la Russie.

En envoyant une telle escadre vers la Géorgie, l'OTAN a en fait montré, à la Russie, qu'elle était impuissante et tentait tant bien que mal, au minimum, de ne pas perdre la face.

Cela valait-il la peine pour la Russie de faire un tel tapage à propos de ce groupe insignifiant de navires? On se demande bien quelle menace peut représenter cette escadre. 3-4 porte-avions avec leurs formations, autant de groupes opérationnels de navires lance-missiles et une dizaine d'escadrilles d'avions sur des aérodromes de pays riverains de la mer Noire: voilà qui aurait pu inquiéter. La Grande Russie s'est cependant alarmée à cause d'un "tigre de papier": un seul destroyer (le reste de l'escadre est composé de frégates, ayant un potentiel relativement limité en cas de combat naval et pratiquement inexistant contre des objectifs côtiers). On ne peut qu'espérer que cette peur finisse, un jour, par passer.

Par Alexandre Khramtchikhine, de l'Institut d'analyse politique et militaire.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала