La Moldavie balance entre la Russie et l'Occident (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 2 septembre - RIA Novosti. Le gouvernement moldave s'est prononcé vendredi contre la reconnaissance internationale de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, allant ainsi ouvertement à l'encontre de la ligne du Kremlin, qui a aujourd'hui plus que jamais besoin de soutien dans l'arène internationale, lit-on mardi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre: dimanche dernier, le dirigeant de la Transnistrie Igor Smirnov a déclaré qu'il considérait la reconnaissance de la république autoproclamée comme le seul moyen de sortir de la crise avec la Moldavie.

Ces derniers temps, Moscou a utilisé différentes approches des conflits sur le territoire de l'ex-URSS. Sa politique envers les nouveaux Etats de l'espace postsoviétique a été définie pour la plupart par ses relations avec leurs leaders. Si le "mauvais gars" de Tbilissi Mikhaïl Saakachvili tentait de transformer son pays en poste avancé des Etats-Unis contre la Russie, le président moldave Vladimir Voronine pratiquait une politique plus souple, en louvoyant entre deux centres de force: l'Occident et la Russie. Contrairement à Saakachvili, M. Voronine comprenait qu'il était impossible de résoudre le problème de la réunification du pays par la force.

Pour le Kremlin, la Moldavie et la Géorgie devaient apparemment servir d'exemples de la récompense promise au "bon gars" et de la punition réservée au "mauvais gars". Au printemps 2008, les décisions de Poutine sur l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud n'ont pas touché la Transnistrie, et les recommandations de la Douma n'ont pas concerné la reconnaissance de la république autoproclamée sur le territoire moldave. En échange, Chisinau a laissé entendre qu'il était prêt à renoncer à jamais à adhérer à l'OTAN, et disposé à devenir un allié fiable de Moscou. Les derniers sommets du GUAM (association qui regroupe la Géorgie, l'Ukraine, l'Azerbaïdjan et la Moldavie) se sont même déroulés en l'absence du président moldave.

Selon une source au Conseil de sécurité de la Transnistrie, la Russie souhaiterait montrer à la communauté internationale, grâce à l'exemple de cette république autoproclamée, qu'elle est capable de jouer un rôle de médiateur efficace et de régler les conflits les plus compliqués par la voie politique.

Pour Moscou, le problème réside dans le fait que le président moldave n'est pas un allié fiable. Selon l'analyste politique transnistrien Alexander Porojane, "pour le moment, on ne peut pas faire confiance à la Moldavie". "La situation sera plus claire après les élections législatives de mars 2009, estime-t-il. Les communistes moldaves jouent avec Moscou: ils tentent encore d'établir des relations étroites avec l'UE et les Etats-Unis, mais comprennent qu'ils sont incapables de remporter les prochaines élections sans la Russie. L'Occident leur a déjà refusé son soutien. Moscou semble de son côté avoir misé à nouveau sur les communistes".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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