La confrontation Russie-Occident ne profite à personne (Kommersant/Novye izvestia)

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MOSCOU, 1er septembre - RIA Novosti. A la veille du sommet extraordinaire de l'UE, la Russie a clairement défini sa principale concession: elle accepterait un renforcement du rôle de l'OSCE et même de l'UE dans les zones de sécurité autour des républiques autoproclamées, lit-on lundi dans les quotidiens Kommersant et Novye izvestia.

Le premier ministre Vladimir Poutine a souligné, dans une interview à la chaîne allemande ARD, que la Russie n'avait pas l'intention de rester dans ces zones de manière définitive. Cela veut dire qu'après le retrait des forces russes, elles pourraient éventuellement passer sous le contrôle des structures européennes.

Selon une source du Kommersant dans les milieux diplomatiques européens, les principaux pays de l'UE ont bien enregistré ce signal, qui pourrait devenir l'un des arguments-clés pour ceux qui se prononcent contre la confrontation avec la Russie et l'introduction de sanctions. En effet, dès la fin de la semaine dernière, des diplomates occidentaux ont donné à comprendre qu'il ne fallait pas s'attendre aujourd'hui à des sanctions antirusses, sur lesquelles insistent la Géorgie et certains pays d'Europe de l'Est.

Le signal politique que Moscou a envoyé à Bruxelles s'est en fait avéré contradictoire. D'une part, comme l'a déclaré hier le président Medvedev, "la Russie ne peut pas accepter un ordre mondial où toutes les décisions sont prises par un seul pays, même aussi important que les Etats-Unis". D'autre part, selon lui Moscou "n'a pas l'intention de s'isoler" et développera "dans la mesure du possible un partenariat amical avec l'Europe, les Etats-Unis et d'autres pays du monde".

Il est possible que la réponse attendue aujourd'hui de la part de l'UE soit tout aussi contradictoire. D'ailleurs, les pays européens ont déjà tiré quelques conclusions évidentes de la guerre dans le Caucase: le week-end dernier de nombreux hommes politiques influents de l'UE ont parlé du fait que l'Europe ne peut pas se permettre d'aggraver ses relations avec la Russie à cause de sa dépendance envers les hydrocarbures russes.

Cependant, en Europe, on n'a pas envie de vivre dans une angoisse permanente. Le premier ministre britannique Gordon Brown a déclaré que l'UE devait immédiatement commencer à travailler sur la question énergétique. Il a promis de prendre des mesures urgentes contre la dépendance du Royaume-Uni envers les hydrocarbures russes, et notamment de prospecter de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, de développer l'énergie nucléaire, d'utiliser des carburants alternatifs ainsi que d'investir dans le gazoduc Nabucco, qui pourrait transporter du gaz de l'Asie centrale directement en Europe, en contournant la Russie. Le ministère allemand de l'Economie prévoit également un ensemble de mesures visant à réduire sa dépendance énergétique envers la Russie, dont la première serait la création d'une réserve de gaz d'Etat en cas de conflit avec Moscou.

Rouslan Grinberg, directeur de l'Institut d'économie de l'Académie russe des sciences, estime que les craintes de l'Europe sont infondées. "Même aux temps les plus sévères de la guerre froide, l'URSS n'a pas violé les accords sur les livraisons de pétrole et de gaz", fait-il remarquer. Selon M. Grinberg, l'opposition économique n'est avantageuse ni à la Russie, ni à l'Occident, qui plus est dans le contexte de la puissance économique de l'Asie, qui est en progression constante.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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