La plupart des analystes russes estiment que les Etats-Unis sont incapables de porter un coup sérieux à l'économie russe, et ce, quoi qu'il arrive.
"Les Etats-Unis ne sont pas le principal partenaire commercial de la Russie (le volume du commerce entre les deux pays ne représente que 4% des échanges extérieurs russes), c'est pourquoi une réduction de la demande de la part des Etats-Unis n'exercerait aucune influence significative sur les exportations russes à moyen terme", affirme Dmitri Serebrennikov, directeur de la branche investissement chez Finam.
En même temps, le durcissement de la politique américaine pourrait poser quelques problèmes aux hommes d'affaires russes. "La pénétration de Gazprom sur les marchés européens est déjà bloquée par la nouvelle directive gazière de l'UE", fait remarquer Mikhaïl Kortchemkine, directeur d'East European Gas Analysis. Selon lui, des sanctions compliqueraient l'acquisition des permis de construire pour les gazoducs en mer Noire et en mer Baltique. De plus, l'aggravation de la situation dans le Caucase rendra plus difficiles les négociations de Gazprom à propos des opérations d'échange (swap) sur le gaz azerbaïdjanais. "Bakou est intéressé, mais seulement jusqu'à la mise en exploitation du gazoduc Nabucco, après quoi le transit du gaz par la Russie deviendra tout simplement désavantageux sur le plan économique", explique M. Kortchemkine.
En théorie, la situation pourrait affecter les géants métallurgiques russes, qui ont récemment acheté des actifs américains. Norilsk Nickel a fait l'acquisition pour 400 millions de dollars de certains actifs nickel de l'américain OM Group, Evraz possède les producteurs de laminés Oregon Steel Mills et Claymont Steel (à peu près 3 milliards de dollars d'investissements) et Severstal est tombé d'accord il y a quelques jours sur le rachat d'actifs du groupe minier PBS Coals Corporation pour 1,3 milliard de dollars. Actuellement, les sociétés métallurgiques russes, Severstal et Evraz en tête, occupent 9% du marché de l'acier aux Etats-Unis.
Si ces sociétés agissent en conformité avec la législation locale, il sera difficile de leur adresser des reproches, explique le chef du département analytique de Sovlink Mikhaïl Armiakov. "Mais si une compagnie russe souhaite acquérir des actifs aux Etats-Unis, cela s'avèrera plus difficile qu'avant", indique-t-il.
Dans l'ensemble, les analystes sont d'accord pour dire que la situation économique en Russie ne subira pas d'aggravation considérable à cause des divergences politiques avec l'Occident. "Les frictions avec les Etats-Unis n'auront pas de répercussions fatales sur l'économie russe", estime Dmitri Satchine, de la société East Kommerts.
"La Russie reste le premier fournisseur d'hydrocarbures pour les pays européens et devient peu à peu un débouché incontournable pour les produits et services des entreprises américaines et européennes", fait remarquer Dmitri Bogdanov, vice-président du groupe d'investissement Kapital.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.