L'incident a été rapporté jeudi par le ministère français des Affaires étrangères. Selon le porte-parole du ministère, "M. Fournier a été retenu ce matin pendant trois heures à un barrage russe installé aux abords de la ville de Gori alors qu'il rentrait à Tbilissi après avoir visité l'école d'entraînement de montagne de Satchkere où la France dispense un programme de formation".
Cette déclaration n'a pas manqué d'étonner les militaires russes. "Ce matin, à 8h00 heure de Moscou (4h00 GMT), l'ambassadeur de France en Géorgie s'est présenté, sans notification préalable, à un poste de contrôle du contingent de paix russe aux environs de Gori. Agissant conformément aux instructions, les soldats l'ont accueilli et ont immédiatement appelé le commandant du groupe, le général Borissov, afin d'assurer un niveau d'accueil correspondant au rang du visiteur".
Arrivé 40 minutes après, le général Borissov s'est présenté officiellement et a personnellement accompagné le chef de la mission diplomatique en voiture à Gori et dans les environs de la ville, conformément à l'étiquette militaire, a fait savoir M. Nogovitsyne,
"L'ambassadeur a pu visiter tous les sites qu'il souhaitait voir. A 14h30 (10h30 GMT), après six heures de voyage, M. Fournier a achevé sa mission et, après avoir remercié le général Borissov, a quitté la région de Gori, sans formuler de réclamations", a affirmé M. Nogovitsyne.
"Aujourd'hui, le ministre finlandais des Affaires étrangères Alexander Stubb s'est également rendu à Gori où il est arrivé en tant que représentant du pays assurant la présidence tournante de l'OSCE", a-t-il poursuivi, ajoutant que le "ministre n'avait pas été retenu une seconde au poste de contrôle puisqu'il avait notifié sa visite".
Jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a qualifié d'inacceptable l'atteinte à la liberté de déplacement de son ambassadeur.
"Il est inacceptable que la liberté de mouvement de notre ambassadeur ait été entravée. Nous l'avons fait savoir aux autorités russes", a déclaré Frédéric Desagneaux, porte-parole adjoint de la diplomatie française.
"Cet incident ne remet toutefois pas en cause les relations de travail qui existent à Tbilissi entre notre ambassadeur et son homologue russe, qui ont notamment permis récemment de faciliter un échange de prisonniers russes et géorgiens", a-t-il conclu.