Gazeta
La Cour européenne des droits de l'homme au secours de trois détenus russes
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a examiné jeudi trois plaintes émanant de détenus russes, apprend-on vendredi dans le quotidien Gazeta.
Andreï Nadrossov et Nikolaï Starokadomski accusaient les policiers de les avoir frappés. Conformément au verdict rendu par la CEDH, ils seront indemnisés respectivement à hauteur de 10.000 et 15.500 euros. Saïpoudi Salmanov, lui, avait été battu et placé dans une cellule avec un malade atteint du sida. Il recevra 9.600 euros
Andreï Nadrossov, 32 ans, purge une peine de neuf ans de détention dans une colonie pénitentiaire de la région de Rostov pour vol. Il a déjà purgé 8 ans, dont six ont été consacrées à la défense de ses droits devant les tribunaux. Il affirme dans sa plainte avoir été battu par des employés des organes judiciaires lors de son arrestation en 2000. L'avocate Xenia Kostromina, experte du Centre d'aide à la défense internationale (branche russe de la CIJ, Commission internationale de juristes), estime qu'il a eu la chance de pouvoir obtenir un certificat médical. "Le plus souvent, les détenus n'ont aucune preuve de leur passage à tabac. C'est pourquoi ils ne peuvent pas déposer plainte au tribunal", a-t-elle expliqué au correspondant du journal.
Andreï Nadrossov a tout d'abord réclamé justice auprès d'un tribunal russe. Mais, selon lui, l'enquête effectuée n'a pas été efficace. Deux ans plus tard, il a décidé de s'adresser à la CEDH.
De l'avis de Mme Kostromina, les plaintes de plus en plus nombreuses adressées par des Russes à la Cour européenne des droits de l'homme témoignent que la conscience juridique des citoyens grandit. L'accroissement du nombre de plaintes de détenus s'explique par l'activité des ONG travaillant dans les prisons. "Il y a 10 ans, lorsque notre Centre d'aide à la défense internationale ne faisait que commencer à fonctionner, personne n'était au courant, encore moins les détenus, de l'existence de la Cour européenne des droits de l'homme. Nous avons alors commencé à distribuer dans les prisons des manuels expliquant comment s'adresser à la CEDH, à effectuer un travail d'explication, à exposer les principales dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme", a expliqué Xenia Kostromina. Ensuite, les condamnés ont commencé de plus en plus souvent à saisir eux-mêmes, ou avec l'aide de leurs proches, la Cour européenne des droits de l'homme.
Les condamnés acquièrent des connaissances juridiques et les juges russes deviennent plus compétents. "Un jour, prenant la parole devant la Cour suprême, je me suis référée à la Convention européenne des droits de l'homme. Le juge m'a demandé de ne pas me référer à cette convention et d'évoquer plutôt le Code pénal russe, se souvient avec ironie Mme Kostromina. Mais aujourd'hui la situation a changé, notamment parmi les juges. Maintenant, lorsque je me réfère à la Convention, on me répond de plus en plus souvent qu'on la connait".
L'expérience montre que de nombreuses plaintes déposées par des détenus russes auprès de la Cour européenne des droits de l'homme ont une issue positive. Ainsi, la semaine dernière, la CEDH avait déjà donné raison à Vladimir Romanov, 35 ans, détenu pour vol. Celui-ci se plaignait d'avoir été cruellement battu par les gardiens de la prison, et que l'affaire n'ait pas été sérieusement étudiée par la justice russe. La CEDH a condamné la Russie à verser 20.000 euros à M. Romanov.
Gazeta
Les armes russes conquièrent la Libye
La Libye est actuellement en train de devenir l'un des principaux alliés géopolitiques et économiques de la Russie dans l'arène internationale, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.
En plus de la coopération dans le domaine militaire, qui avait déjà commencé à l'époque de l'Union soviétique, les parties ont l'intention de devenir partenaires dans le secteur du pétrole et du gaz. Des accords fondamentaux portant sur l'accès de Gazprom et de grandes compagnies pétrolières russes au marché libyen sont intervenus en avril, au cours de la visite de Vladimir Poutine en Libye. Le premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi qui a effectué jeudi une visite officielle à Moscou a confirmé le désir de Tripoli de renforcer la coopération avec la Russie.
En tant que signe fort, Baghdadi Mahmoudi a ramené avec lui à Moscou Alexandre Tsygankov, employé de la compagnie Lukoil Overseas, qui avait passé plus de six mois en détention en Libye après avoir été soupçonné d'espionnage industriel. D'après le premier ministre libyen, le Russe a été libéré à la demande personnelle du guide de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi, bien que les services secrets libyens aient toujours des doutes concernant l'innocence de M. Tsygankov. Vladimir Poutine a apprécié à sa juste valeur le geste du leader libyen. "Cet acte témoigne de la qualité des rapports russo-libyens", a affirmé Vladimir Poutine.
Les ententes intervenues en avril prévoient de nouvelles livraisons d'armes russes à la Libye qui souhaite acquérir des systèmes russes de DCA S-300PMU2 Favorit, Tor-M1 et Buk-M1-2, ainsi que les lance-roquettes multiples Grad. En outre, Tripoli a l'intention d'acheter une trentaine de chasseurs MiG-29SMT et Su-30MK, 6 avions d'entraînement et de combat Yak-130, quelques dizaines d'hélicoptères Mi-17, Mi-35 et Ka-52 Alligator, 50 chars T-90S et un sous-marin de nouvelle génération. Enfin, la Russie est prête à aider la Libye à moderniser le matériel de guerre qu'elle avait acheté à l'URSS.
En échange des contrats conclus et, manifestement, de la libération d'Alexandre Tsygankov, la Libye demande à la Russie d'annuler ses vieilles dettes s'élevant à 4,6 milliards de dollars. Les analystes estiment que les contrats militaires ainsi obtenus représentent la moitié de cette somme. La Russie peut bien faire cadeau du reste à la Libye pour son esprit de conciliation dans le domaine du pétrole.
Gazprom et Tatneft ont déjà entamé l'exploitation de six gisements de pétrole et de gaz sur le territoire de la Libye. En outre, le monopole russe du gaz manifeste son intérêt pour l'acquisition de nouveaux volumes de pétrole et de gaz libyens. Gazprom prévoit également de proposer à la Libye de construire en partenariat de nouvelles capacités de transport du gaz de ce pays jusqu'en Europe. Pour l'instant, les détails de ce projet ne sont pas connus, mais les analystes ne mettent pas en doute son caractère prometteur. La Libye est le quatrième pays d'Afrique pour les réserves prospectées de gaz naturel.
La compagnie des Chemins de fer russes (RZD) a également conclu un contrat important en Libye. Elle construira le chemin de fer Syrte-Benghazi pour un montant de 2,2 milliards de dollars. La délégation libyenne a invité jeudi Vladimir Poutine, au nom de Mouammar Kadhafi, à assister à la pose des premières traverses. Rosatom (Agence russe de l'énergie atomique) a également des projets en Libye. Au cours des négociations de jeudi, la Russie et la Libye se sont entendues pour entamer une coopération dans le domaine du nucléaire civil. Il est question de la construction d'une centrale nucléaire. La Russie peut non seulement aider pour le chantier, mais aussi livrer le combustible nécessaire. "La centrale produira de l'énergie électrique et dessalera l'eau de mer", a indiqué le premier ministre libyen. Enfin, Vladimir Poutine et Baghdadi Mahmoudi ont prévu d'ouvrir une succursale de l'agence d'investissement libyenne en Russie.
Les contrats russo-libyens peuvent aider les compagnies russes à intervenir sur d'autres marchés africains. Mais il convient de tenir compte de la réputation dont jouit la Libye et son leader Mouammar Kadhafi dans l'arène internationale. Le pays a déjà subi un blocus économique imposé par les Etats-Unis. Mais même aujourd'hui, malgré le rétablissement des contacts diplomatiques, les rapports entre les deux pays sont loin d'être brillants.
Kommersant
08.08.08: un marry boom en Russie
Le 8 août prochain en Russie, les bureaux de l'état civil travailleront en régime spécial en raison d'un pic de mariages, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.
Les futurs mariés appellent le 8 août le "jour du triple infini" (en raison de la combinaison de trois huit - 888 - chiffre qui peut être lu également comme le symbole mathématique de l'infini). Les mariages seront enregistrés de 9h à 21h, soit trois heures de plus que d'ordinaire. "Les bureaux de l'état civil ont reçu 1.592 demandes d'enregistrement de mariages pour le 8 août, alors que nous enregistrons ordinairement moins de 1.000 mariages", a déclaré au quotidien Evguenia Smirnova, porte-parole de la direction des bureaux de l'état civil de Moscou. Sur les forums en ligne, les futurs mariés ont avoué que, pour déposer leur demande pour le 8 août, ils avaient fait la queue à partir du milieu de la nuit.
Un boom analogue est attendu dans tout le pays. Dans les grandes villes, toutes les limousines disponibles ont été louées, quant aux restaurants, ils sont tous réservés depuis la mi-juillet. Les services liés aux mariages sont pour cette date en moyenne 25 à 30% plus chers.
Il y a un an, à peu près le même phénomène s'était produit avec les chiffres 07.07.07. Ce jour-là, environ 1.700 mariages avaient été célébrés à Moscou, et environ 2.000 à Saint-Pétersbourg. La moyenne enregistrée dans l'ensemble du pays avait dépassé de deux à trois fois la normale. Les psychologues estiment que les mariages enregistrés à ces dates sont habituellement heureux. "L'atmosphère générale de fête crée un stimulant supplémentaire pour préserver la famille", a déclaré au quotidien la psychologue Inna Iartseva. "Nous avons peu de fêtes organisées par les citoyens eux-mêmes. C'est pourquoi cette date peut être comparée au Nouvel An ou à la qualification de l'équipe russe de football pour les demi-finales du championnat d'Europe", estime le psychologue Boris Novoderjkine.
Cependant, comme le prouvent les statistiques, la magie des chiffres ne garantit pas une vie heureuse. Bien que le nombre de divorces parmi ceux qui s'étaient mariés le 7 juillet 2007 n'ait pas été établi, la direction des bureaux de l'état civil de Moscou a fait savoir au Kommersant que plusieurs couples avaient décidé de divorcer quelques semaines après. "Nous espérons qu'après les noces du 8 août les statistiques des divorces ne dépasseront pas le nombre habituel", a déclaré Evguenia Smirnova. En 2007, pour 88.000 mariages dans la capitale, il y a eu 48.100 divorces. Au premier semestre de cette année, ces chiffres sont respectivement de 33.500 et 24.100.
Vedomosti
TNK-BP: la guerre entre actionnaires semble toucher à sa fin
Mikhaïl Fridman, fondateur d'Alfa Group, et Tony Hayward, directeur exécutif de BP, se sont rencontrés mercredi en vue de trouver un compromis dans le conflit qui dure depuis déjà six mois, rapporte vendredi le quotidien Vedomosti, se référant à un manager de TNK-BP, deux sources proches de BP et deux autres sources proches du consortium des actionnaires russes AAR (Alfa Group, Access Industries et Renova).
Un des interlocuteurs du quotidien affirme que Fridman et Hayward se sont entendus pour mettre fin à la guerre entre les actionnaires. La principale condition de cet armistice doit être le renouvellement total de la direction de l'entreprise. Selon lui, BP a accepté de choisir un nouveau directeur général pour remplacer Robert Dudley, et ce, pas parmi ses employés. 4 à 6 mois ont été accordés pour cela au géant pétrolier britannique. Après l'approbation de la candidature du nouveau directeur général par AAR, il formera une nouvelle équipe de dirigeants. Il se peut que Mikhaïl Fridman quitte lui aussi les fonctions de président du conseil des directeurs de TNK-BP Ltd. et qu'un directeur indépendant soit élu pour le remplacer. Pendant que BP cherchera un nouveau directeur général, les parties élaboreront des amendements à l'accord entre actionnaires signé en 2003. Une source proche de TNK-BP a confirmé au correspondant du Financial Times que Fridman et Hayward s'étaient mis d'accord sur cet armistice, mais il n'a pas révélé ses conditions.
Stan Polovets, directeur exécutif principal d'AAR, a rappelé que le consortium avait demandé en juillet, lors de la réunion du conseil des directeurs de TNK-BP Ltd., que Robert Dudley soit remplacé par un directeur général indépendant. Si BP avait accepté, tous les dirigeants de TNK-BP auraient démissionné, afin que le nouveau président forme l'équipe lui-même, a-t-il dit. Stan Polovets a refusé d'évoquer le départ éventuel de Mikhaïl Fridman qui ne fait pas partie du conseil d'administration de la compagnie. Vladimir Bouïanov, représentant de BP en Russie, a répété hier que Robert Dudley resterait dirigeant de la compagnie et que BP continuait à le soutenir.
Mais, à la veille de la rencontre, une source proche de BP a fait savoir au quotidien Vedomosti que Fridman et Hayward avaient l'intention d'examiner une variante de compromis concernant la direction de la compagnie. Elle prévoit le remplacement de six principaux managers de TNK-BP: le directeur général Robert Dudley (comme l'exige AAR), deux vice-présidents russes - Igor Maïdannik (chargé des questions juridiques) et Boris Kondrachov (chargé de la sécurité), ainsi que, peut-être, les directeurs exécutifs Viktor Vekselberg et Guerman Khan. Une source proche d'un des membres d'AAR a confirmé que le consortium était "prêt à examiner" la démission de toutes ces personnes en échange du départ de Robert Dudley et de son remplacement par un candidat indépendant vis-à-vis de BP. Une autre source au sein du consortium a affirmé que la question de la démission de Mikhaïl Fridman de son poste n'avait jamais été posée et que BP ne l'exigeait pas.
Andreï Chtorkh, représentant de Renova, affirme que sa compagnie soutient l'armistice. Il rappelle que c'est Viktor Vekselberg qui a proposé aux partenaires de TNK-BP de mettre fin au conflit aux conditions de la "variante zéro".
D'ailleurs, AAR aura du mal à obtenir la démission des dirigeants russes de TNK-BP, estime un des managers de la compagnie. Si Mikhaïl Fridman et Viktor Vekselberg n'insistent pas sur leur maintien à leurs postes, en revanche, par exemple, Guerman Khan, copropriétaire d'Alfa, souhaiterait rester dans la compagnie. TNK-BP est sa raison d'être. M. Khan a joué le rôle principal dans la formation de TNK qui a connu plusieurs faillites et guerres corporatives. Sa plus brillante victoire a été remportée en obtenant le contrôle de la principale filiale de la compagnie, Nijnevartovskneftegaz, pour laquelle il a fallu lutter âprement contre son directeur général, Viktor Paly. Grâce à la participation de Guerman Khan, TNK a également obtenu le contrôle des filiales de Sidanko qui ont fait faillite: Kondpetroleum et Tchernogorneft (elles assuraient la moitié des réserves de Sidanko).
Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.