Revue de la presse russe du 28 juillet

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Gazprom signe un accord sur les prix du gaz turkmène

A partir de 2009, le tarif du gaz turkmène pour la Russie sera évalué sur la base des prix européens et ukrainiens et passera des 140 dollars les 1.000 mètres cubes actuels à 225-295 dollars, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

En plus du doublement des prix à l'achat, Gazprom paiera le contrôle du gaz turkmène en accordant des crédits à taux zéro pour certains projets locaux, et ce, dans un contexte d'enchérissement des ressources financières

Deux accords de base sur le nouveau schéma des achats de gaz ont été signés vendredi au cours d'une visite de travail du patron de Gazprom Alexeï Miller au Turkménistan. Comme il l'a expliqué, l'un d'entre eux prévoit le passage aux principes de formation des prix en vigueur sur le marché dans le cadre du contrat à long terme conclu par Gazprom avec le Turkménistan jusqu'à 2028. Dans l'autre, Gazprom s'engage à accorder des crédits à taux zéro pour différents projets turkmènes.

Un haut fonctionnaire a précisé au quotidien que les projets d'accord sur les principes de formation des prix prévoyaient deux bases différentes pour l'évaluation de la formule du prix. Dans le premier cas, la base est un mélange à proportions égales, c'est-à-dire 33%, entre la moyenne européenne des prix de gros pour le gaz et les prix en vigueur sur le marché intérieur de l'Ukraine et dans le Sud de la Russie, et ce, pour les six mois précédents. Dans la deuxième variante, le prix de base est constitué des prix de gros du gaz en Europe et en Ukraine dans une proportion de 50/50. Pour ce qui est de ce prix de base, les frais de transport sont retranchés et "de nombreux coefficients sont introduits", explique l'interlocuteur du quotidien.

Valeri Nesterov de Troïka Dialog estime que "Gazprom ne perd rien quelle que soit la variante, car il répercutera les frais supplémentaires lors de l'achat du gaz par l'Ukraine". En fonction de la prise en compte ou non du prix bas du gaz dans le Sud (70 à 80 dollars les mille m3) dans la formule et compte tenu du prix moyen actuel de 410 dollars dans l'Union européenne, selon les estimations de l'expert, le prix d'achat du gaz au Turkménistan pourrait constituer en 2009 225 ou 295 dollars les mille m3. Dans le premier cas, Gazprom devra payer pour le gaz turkmène 9,45 milliards de dollars de plus que cette année, dans le deuxième, 12,4 milliards.

En outre, comme l'a fait savoir la télévision turkmène, Gazprom financera et construira des ouvrages de transport du gaz et aménagera les gisements gaziers du pays. "Conformément aux ententes intervenues, Gazprom financera et construira de nouveaux gazoducs partant de l'Est du pays, aménagera les gisements et accroîtra le rendement du secteur turkmène du gazoduc Caspien en le portant à 30 milliards de m3", a confirmé Alexeï Miller. La somme du crédit n'a pas été officiellement communiquée. D'après les estimations de Mikhaïl Kortchemkine, directeur d'East European Gas Analysis, les projets susmentionnés reviendront à 4-6 milliards de dollars. Selon lui, Gazprom devra emprunter cette somme sur le marché à un taux d'intérêt de 6 à 8% par an, par conséquent, le monopole russe du gaz offrira au Turkménistan 240 à 480 millions de dollars chaque année.

Par contre, la Russie conservera de fait le contrôle de l'exportation du gaz turkmène. Au cours de sa rencontre avec Alexeï Miller, le président Gourbangouly Berdymoukhammedov a confirmé le maintien de la politique d'amitié avec la Russie. Il a rappelé sa rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev (4 et 5 juillet) et assuré que Gazprom resterait le principal partenaire stratégique du Turkménistan. Un haut-dirigeant de Gazprom a fait savoir au Kommersant que les négociations avec Achkhabad avaient été complexes. Valeri Goloubev, vice-président du conseil d'administration du géant gazier russe, a dû préciser les détails de l'accord durant toute la semaine dernière. "Il y avait quelques variantes, je ne sais pas laquelle a été signée, a-t-il expliqué. Les Turkmènes ont marchandé jusqu'au dernier instant. A mon avis, Alexeï Miller a été contraint de faire certains compromis pour acheter tout le gaz et respecter les ententes politiques entre Moscou, Achkhabad et Kiev". Depuis le début de l'été, c'était la troisième visite d'une délégation de Gazprom au Turkménistan.

Novye izvestia

Lutte contre le blanchiment: le GAFI distingue le renseignement financier russe

Le Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI) a placé Rosfinmonitoring (Service fédéral russe de suivi financier) au rang des meilleurs et des plus efficaces services de renseignement financiers au monde, lit-on lundi dans le journal Novye izvestia.

Cette nouvelle a été annoncée vendredi par Iouri Tchikhantchine, directeur du service. Dans l'ensemble, l'appréciation donnée à la Russie sur le plan de l'application des recommandations du GAFI se trouve au niveau des pays du G8. Cependant, les experts estiment que les "schémas gris" n'ont pas disparu et que l'argent blanchi en Russie se compte en centaines de milliards de dollars.

Une commission constituée de spécialistes du GAFI et d'autres organisations qui s'est rendue en Russie en septembre de l'année dernière avait étudié la conformité aux normes du droit international de la législation russe "anti-blanchiment". Presque un an plus tard, le GAFI a publié son rapport sur les résultats de cette visite. Ses principales dispositions ont été évoquées vendredi par le directeur de Rosfinmonitoring, M. Tchikhantchine. Selon lui, l'appréciation donnée à la Russie par le GAFI dans le domaine de la lutte contre le blanchiment est proche de celles de la Suède, du Canada et de l'Italie. Selon le rapport sur l'évaluation du système de lutte contre le blanchiment d'argent en Russie, une conformité totale a été constatée pour 10 recommandations du GAFI, une conformité considérable pour 13, une conformité partielle pour 21 et une non-conformité pour seulement 3 recommandations. Les représentants de Rosfinmonitoring ont cité les données suivantes: les Etats-Unis ont 4 non-conformités, l'Italie - 6, et le Canada - 11. M. Tchkikhantchine a mis l'accent sur les succès remportés par son service. "Rosfinmonitoring a reçu la plus haute appréciation parmi d'autres services de renseignement financiers, nous nous trouvons actuellement au niveau du renseignement belge", a-t-il déclaré.

Malgré tout, les experts indépendants se déclarent certains que les dimensions du blanchiment d'argent en Russie n'ont pas diminué. D'après les données du président du Comité national anti-corruption Kirill Kabanov, environ 70 millions de dollars illégalement gagnés sont blanchis chaque jour par des banques de Moscou. Cependant, le renseignement financier russe remplit effectivement les prescriptions du GAFI. Mais son activité dans le contexte d'une corruption structurelle n'est qu'un paravent pour les organisations internationales qui crée l'illusion d'une situation normale.

"Rosfinmonitoring est une organisation étrange. D'une part, elle remplit les prescriptions du GAFI, de l'autre, elle agit dans le cadre de la législation russe", a déclaré au quotidien Novye izvestia Elena Panfilova, directrice du Centre d'études anti-corruption Transparency International. Selon elle, Rosfinmonitoring est privé des fonctions d'instruction. En révélant les infractions, il transmet ses données aux organes judiciaires. Mais, ensuite, la chaîne du développement de telle ou telle affaire est souvent perdue, c'est pourquoi les enquêtes sur une partie considérable des infractions ne vont pas au bout et ne figurent pas dans les bilans.

"Ces bilans n'ont rien à voir avec la situation réelle dans l'économie. La réalité est telle qu'une partie des banques russes et leurs "schémas gris" se trouvent sous la protection de certaines structures du pouvoir", a déclaré Nikita Kritchevski, directeur scientifique de l'Institut de stratégie nationale. Il est évident que ces structures ne veulent pas noircir leur réputation, c'est pourquoi elles présentent au GAFI des bilans "purs". On cache au GAFI "l'argent noir", c'est pourquoi nous recevons de hautes appréciations, estime l'expert.

D'après M. Kritchevski, les mécanismes de blanchiment d'argent se sont considérablement perfectionnés ces derniers temps. "Près de 200 milliards de dollars sont blanchis tous les ans dans les banques russes. D'après les données de la Banque mondiale, le secteur "gris" constitue 49% du PIB national. Mais nous pourrons quand même être bientôt cotés par le GAFI au même niveau que les leaders, le Danemark et la Nouvelle-Zélande, si nous ne réussissons pas à rendre plus transparents les bilans présentés", estime le spécialiste.

RBC Daily

Les Russes de moins en moins tentés par l'émigration

Seuls 8% des Russes sont prêts à émigrer: tel est le bilan d'un sondage effectué à la fin de la semaine dernière par le VTSIOM (Centre national d'étude de l'opinion publique), lit-on lundi dans le journal RBC Daily.

Si les Russes sont prêts à partir à l'étranger, ils souhaiteraient n'y rester qu'un certain temps afin de se reposer, gagner de l'argent ou faire leurs études. Les experts estiment que cet d'état d'esprit général est le résultat de la stabilité politique et économique que connaît actuellement le pays.

Les sociologues du VTSIOM ont mené cette enquête en réponse à une étude sur la classe moyenne russe présentée il y a un mois par le Centre Levada à la demande du centre analytique UE-Russie. Comme il ressort du sondage commandé par les Européens, près de la moitié des citadins ayant des revenus compris entre 500 et 1.500 euros se disent prêts à quitter la Russie avec leurs économies. Cette étude ayant suscité de vives réactions, le Centre Levada s'était empressé de démentir certaines de ses conclusions. On peut lire dans une note spéciale publiée le 9 juillet que la notion de "classe moyenne" prise en compte dans l'étude n'est rien de plus que conventionnelle, qu'elle diverge totalement de la notion européenne en la matière et que le désir d'émigrer n'est nullement aussi massif que cela avait été indiqué plus tôt.

Vendredi dernier, le VTSIOM a dressé le bilan de son sondage. Il en ressort que la moitié des Russes ne souhaitent en aucun cas quitter leur pays, qu'un tiers des sondés voudraient voyager à travers le monde, 9% travailler à l'étranger et 4% y faire leurs études. Seuls 8% des sondés ont exprimé le désir d'émigrer pour s'installer définitivement à l'étranger.

Comme l'ont établi les sociologues, les Russes considèrent l'Allemagne comme le pays le plus agréable pour vivre, la Grande-Bretagne pour étudier et les Etats-Unis pour travailler. Les sondés souhaitant s'installer définitivement dans un autre pays ont une préférence pour l'Allemagne (18%) et les Etats-Unis (14%). Les Russes estiment que ces pays sont également les plus attrayants professionnellement parlant. Ils voudraient faire leurs études avant tout en Grande-Bretagne (40%) et aux Etats-Unis (16%). Pour voyager, ils choisissent le plus souvent la France (13%) et l'Italie (11%).

Selon Valeri Fedorov, directeur général du VTSIOM, l'émigration est une réaction extrême face à des événements se produisant dans un pays à un moment critique. Au cours des années précédentes, près de 20% des Russes étaient encore prêts à quitter le pays. Selon M. Fedorov, plusieurs facteurs ont influé sur la réduction du nombre d'émigrés potentiels: la stabilité règne dans le pays, les gens se sont habitués aux nouvelles règles du jeu et l'économie progresse depuis dix ans déjà. "Les Russes agissent selon le principe suivant: le mieux est l'ennemi du bien", estime l'expert.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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