Revue de la presse russe du 22 juillet

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MOSCOU, RIA Novosti

Rossiïskaïa gazeta

Chavez à Moscou: objectif un milliard de dollars de contrats d'armement

La Russie a toutes les chances de devenir sinon le fournisseur exclusif, au moins le principal fournisseur d'armes et de matériel de guerre au Venezuela, lit-on mardi dans le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Selon le journal, ces derniers mois, les experts commerciaux des deux pays ont étudié en détail les conditions des transactions à venir sur l'achat de matériel de guerre. S'agissant de compléter son arsenal, le Venezuela n'est pas regardant sur la dépense, et Caracas manifeste son intérêt pour tous les types de produits militaires: chars et avions, sous-marins et systèmes de DCA, jusqu'aux armes d'infanterie et vedettes maritimes de différentes sortes.

Ces quatre prochaines années, le président Hugo Chavez veut doter son armée de systèmes de combat modernes. Une immense somme de plus de 30 milliards de dollars est allouée pour ce programme, a fait savoir à RG une source proche du complexe militaro-industriel russe. Une lutte opiniâtre est en cours pour ces contrats. Cependant, compte tenu de l'intérêt particulier manifesté par le Venezuela pour les armes russes, la Russie a, pour ainsi dire, marqué des points.

Et c'est peu dire. Grâce aux contrats déjà conclus avec le Venezuela, la Russie a gagné et gagnera encore au cours des prochaines années plus de 4 milliards de dollars.

Ont été signés avec Caracas, entre autres, des contrats sur la livraison de 24 chasseurs polyvalents Su-30MK2, de 34 hélicoptères Mi-17B, de dix Mi-35I et de trois Mi-26T. La transaction portant sur les fusils d'assaut Kalachnikov est achevée: cent mille AK-103 de fabrication russe ont été livrés aux unités de l'armée vénézuélienne. Le premier lot de Kalachnikov a été remis aux soldats par Hugo Chavez lui-même. En outre, deux usines en construction au Venezuela vont assembler sous licence des AK-103 et fabriquer les munitions correspondantes.

Quels nouveaux contrats pourraient être signés à Moscou? Les experts évoquent au moins deux transactions. Premièrement: un lot important de systèmes de missiles de DCA Tor-M1. Le président Hugo Chavez est, semble-t-il, prêt à en acheter 20 en vue de protéger les ouvrages militaires et économiques les plus importants du pays contre d'éventuelles attaques aériennes. Les avantages des Tor modernisés, capables de surveiller en même temps le vol de 48 cibles à une distance de 25 km, ont déjà été appréciés à leur juste valeur par la Chine, la Grèce, Chypre et l'Iran qui ont acheté ces systèmes de DCA russes. Les conditions de l'achat de trois sous-marins diesel électriques de type Varchavianka (Varsovienne) ont également été fixées. Comme l'affirment les experts, rien que ces deux contrats apporteront plus d'un milliard de dollars au budget russe.

Le matériel naval russe intéresse beaucoup les militaires vénézuéliens. On dit que la transaction sur les Varchavianka sera suivie d'un contrat portant sur 6 sous-marins ordinaires (la Russie ne vend pas de sous-marins nucléaires) et quelques dizaines de navires de surface. Les usines militaires russes proposent des vedettes de patrouille du projet 14310 Mirage, des vedettes de débarquement sur coussin d'air Murena-E, et des systèmes de missiles mobiles côtiers capables de détruire pratiquement tous les moyens flottants à une distance de 7 à 130 km.

Avec l'aide de la Russie, le Venezuela pourrait rénover considérablement son parc d'avions militaires. D'après certaines données, des négociations sont en cours sur la livraison vers l'Amérique du Sud d'une vingtaine d'avions de patrouille sur la base de l'Il-114. La Russie a également reçu une commande pour ses célèbres "chasseurs de nuit": les hélicoptères de combat Mi-28N. Dans un premier temps, Caracas envisage, semble-t-il, d'acquérir dix appareils de ce type, dont la livraison pourrait débuter au cours du deuxième semestre 2009.

Kommersant

General Motors pourrait construire une deuxième usine en Russie

General Motors (GM) cherche un terrain pour la construction de sa deuxième usine en Russie: la semaine dernière, une délégation du constructeur a examiné un emplacement dans le territoire de Krasnodar, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

La future usine pourrait avoir un rendement d'environ 50.000 voitures par an. Le Sud de la Russie intéresserait GM de par la proximité des ports maritimes.

Le quotidien a été informé de la reconnaissance de terrains par les spécialistes de GM dans le district de Dinskaïa du territoire de Krasnodar par Viatcheslav Ivanov, vice-directeur du département régional pour l'industrie et la construction. Selon lui, General Motors cherche un emplacement pour une usine d'assemblage de modèles Opel et Chevrolet. Il n'a pas précisé le rendement de l'usine, se bornant à signaler qu'à l'étape initiale le consortium automobile comptait installer une production nécessitant environ 500 employés, et de l'étendre par la suite en construisant deux chaînes supplémentaires. Au total, la construction de l'usine prendra environ cinq ans, a précisé M. Ivanov.

Selon lui, l'administration du district de Dinskaïa a proposé à GM trois terrains pour le projet, se disant prêt à installer les infrastructures nécessaires. Au bureau russe de General Motors, on a confirmé hier que des négociations étaient en cours avec de nombreux partenaires russes sur l'installation éventuelle d'un nouveau site de production en Russie, mais on a souligné qu'aucune décision définitive n'avait encore été prise à ce sujet.

GM construit déjà une usine à Saint-Pétersbourg qui assemblera également des modèles Chevrolet et Opel, son rendement sera de 70.000 voitures et le lancement de la production est prévu pour novembre 2008. Lorsque l'usine travaillera à plein rendement, elle emploiera 900 personnes. Prenant en considération ce fait, Ivan Bontchev d'Ernst & Young n'exclut pas que le rendement de la deuxième usine de GM en Russie constitue, à la première étape, 25.000 à 50.000 voitures. Si le constructeur décide de réaliser son projet, ces volumes s'accroîtront certainement par la suite, estime l'expert.

Le régime de l'assemblage industriel, qui concerne toutes les usines des constructeurs étrangers en Russie, a été aboli à l'automne 2007, considéré comme contraire aux normes de l'OMC. Cependant, des sources du Kommersant proches des ministères appropriés indiquent que GM avait signé d'avance avec le ministère du Développement économique un mémorandum portant sur la construction d'une deuxième usine en Russie. Ce document expire en septembre 2008, par conséquent, le constructeur doit choisir un terrain avant ce délai. GM a cherché des terrains non seulement dans le territoire de Krasnodar, mais aussi dans la région de Kalouga. En outre, comme l'avait déjà annoncé le Kommersant le 9 juillet, une délégation de GM conduite par le président du consortium Rick Wagoner s'était déjà rendue dans la région de Nijni-Novgorod.

Fin mai, James Tetreault, vice-président de Ford of Europe, qui possède déjà une usine à Vsevolojsk (Région de Leningrad), avait également évoqué la possibilité pour sa marque de construire une deuxième usine en Russie.

M. Bontchev explique l'intention des consortiums automobiles d'accroître leurs capacités d'assemblage en Russie par le développement du marché automobile russe (en 2009, il pourrait devenir le premier en Europe). C'est d'autant plus important pour GM, dont l'état financier est actuellement précaire, en raison de la diminution de ses ventes sur les marchés traditionnels. Mikhaïl Pak de la société d'investissement Metropole estime que le Sud de la Russie a pu attirer GM grâce à la proximité des ports maritimes et son réseau développé de chemins de fer relié à la Région centre. D'autant que l'infrastructure de Sotchi se développera dans le Sud en prévision des Jeux olympiques, souligne l'analyste.

Kommersant

Gazprom trouve une porte sur le marché espagnol

La filiale britannique du monopole gazier russe, Gazprom Marketing & Trading, et la société espagnole Gas Natural SDG ont conclu un accord portant sur des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Espagne, fait savoir mardi le quotidien Kommersant.

Cela permettra d'organiser un système souple de livraisons de gaz acheté dans des pays comme la Libye et l'Azerbaïdjan, bien que l'Espagne ait protégé jusque-là avec succès son marché de l'arrivée du géant gazier russe, craignant notamment une entente entre Gazprom et l'algérien Sonatrach sur les prix.

GM&T a publié lundi un communiqué sur la signature, le 2 juillet, avec Gas Natural SDG (principale structure du groupe espagnol Gas Natural pour les livraisons de gaz à l'Espagne) d'un accord cadre sur les conditions et la structure des livraisons de GNL à l'Espagne. "Pour nous, c'est une possibilité intéressante d'étendre notre activité de vente de GNL avant le lancement du projet Chtokman en avril 2013", a indiqué Frédéric Barnaud, directeur de GM&T chargé du GNL. Il est prévu que le gaz de Chtokman soit acheminé par gazoducs et par pétroliers vers les Etats-Unis et l'UE. L'accord cadre prévoit également le développement de la coopération stratégique entre les deux compagnies dans les domaines de la vente d'énergie électrique et des quotas d'émissions de gaz à effet de serre.

Jusqu'à présent, Gazprom ne pouvait pas accéder au marché espagnol à cause de la législation. Des amendements à la loi sur le gaz rédigés début 2007 interdisent l'accès à ce marché aux pays qui ne sont pas membres de l'Union européenne. Le texte précise que l'Espagne a le droit de refuser aux compagnies publiques le droit de travailler sur son marché intérieur, si elles "représentent un Etat où des conditions juridiques analogues n'ont pas été mises en place et si la partie espagnole estime que cela peut aller à l'encontre des principes de réciprocité". Cela concerne en premier lieu la Russie et l'Algérie. Cette loi a été approuvée en première lecture en 2007.

Selon le rapport d'EuroGas, en 2007, l'Espagne a consommé 37,7 milliards de m3 de gaz, dont deux tiers de GNL et un tiers livré par gazoduc. L'Algérie est le principal fournisseur de gaz sur le marché espagnol (37%), c'est pourquoi le mémorandum Gazprom-Sonatrach avait suscité au printemps 2007 de vives protestations de la part du gouvernement espagnol. Par la suite, le mémorandum a été dénoncé et le géant gazier russe a reçu une réelle chance d'accéder à ce marché. Alberto Gonzalez, directeur général de Gas Natural, a expliqué lundi que la transaction avec GMT permettrait à sa compagnie "d'équilibrer le carnet de commandes pour assurer les livraisons aux consommateurs".

Comme on l'a expliqué hier à Gazprom, le patron de la compagnie Alexeï Miller a affirmé lors de l'assemblée annuelle des actionnaires que le monopole gazier devenait un acteur important sur le marché des transactions de GNL et de gaz naturel livré par gazoducs. "Les possibilités d'écoulement en Espagne si l'on dispose de gaz en provenance d'Azerbaïdjan, de Libye et d'autres pays permettront d'organiser un système souple de livraisons et de travailler avec une efficacité maximale", a expliqué au quotidien le porte-parole du consortium Sergueï Kouprianov.

"En réponse, l'UE pourrait introduire des taxes antimonopoles. Par exemple, Gazprom pourrait devoir payer une taxe à l'importation lors de l'entrée de son gaz dans l'UE", estime Mikhaïl Kortchemkine, directeur d'East European Gas Analysis. Par ailleurs, Maxime Cheïne de BrokerCreditService fait remarquer que la transaction avec Gas Natural permettra de commencer par de petites quantités de GNL, ce qui permettra d'éviter d'éventuelles sanctions.

Vedomosti

La Biélorussie annonce une vague de privatisations sans précédent

Le gouvernement biélorusse a publié le plan de privatisation des biens publics pour 2008-2010, parmi les actifs que l'Etat est prêt à abandonner en 2009, on compte notamment le pipeline Gomeltransneft-Droujba et l'entreprise de transport du pétrole de Novopolotsk "Droujba", lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

Minsk n'avait jusque-là jamais parlé de son intention de privatiser son secteur de l'oléoduc Droujba (en français, Amitié) par lequel le pétrole russe est transporté en Europe, relève Valeri Nesterov de Troïka dialog. La décision de vendre ce pipeline peut être expliquée par les projets de la Russie de construire l'oléoduc BTS-2 qui réduirait considérablement le rendement du Droujba, estime-t-il.

Les actions de l'Etat dans les deux raffineries de pétrole biélorusses - la raffinerie de Mozyr et la raffinerie Naftan de Novopolotsk - ne figurent pas sur la liste. La Biélorussie n'a pas définitivement renoncé à la privatisation de ces deux usines, mais elle ne veut fixer aucun délai, estime Sergueï Moussienko, chef du Centre analytique Ecoom de Minsk.

Les autorités biélorusses déclarent avoir l'intention d'aborder chaque entreprise à part. "Les directeurs de certaines usines craignent que le capital russe ne "rafle" tout. Mais nous ne le permettrons pas", a déclaré à l'agence BelTA Irina Barkovskaïa, directrice du Fonds biélorusse des biens de l'Etat. Dans un premier temps, des paquets d'actions de 25% seront mis en vente, ensuite, la part d'un investisseur privé dans une entreprise pourra s'accroître peu à peu, affirme-t-elle.

C'est le ministère des Transports qui perdra le plus grand nombre d'entreprises (143), parmi lesquelles prédominent les parcs d'autobus et de taxis, les entreprises d'entretien liées aux Chemins de fer biélorusses, l'entreprise de construction Belavtostrada, les entreprises biélorusses de transport fluvial et maritime, les chantiers navals de Pinsk et de Gomel, et l'usine de réparation d'avions d'Orcha. 109 entreprises du ministère de l'Industrie seront également privatisées, entre autres, l'usine de camions MAZ et l'usine de moteurs de Minsk, l'usine de composants automobiles de Baranovitchi, l'usine de véhicules de génie civil BelAZ, Belgaztekhnika (gaz), Gomselmach (machines agricoles), et l'usine de chaînes automatiques de Minsk.

Douze entreprises du complexe militaro-industriel biélorusse, entre autres, celles qui fabriquent et conçoivent des véhicules comme l'usine des tracteurs à roues de Minsk (MZKT), ou Volatavto, ainsi que plusieurs autres de télécoms et d'électronique dont Lios, Agat-system, le bureau d'études Radar et l'usine électromécanique de Minsk sont également proposées à la vente. Le complexe militaro-industriel biélorusse intéresse les exportateurs d'armements russes, car ses sociétés peuvent être utilisées dans des programmes de modernisation des armes pour les clients étrangers, a fait savoir Konstantin Makienko du Centre d'analyse des stratégies et des technologies.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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