Le journal cite notamment la société danoise Trigon Agri (fondée en 2006 par le groupe d'investissement Trigon Capital, sa capitalisation à l'OMX First North constituait vendredi 287,8 millions de dollars) qui contrôle 100.000 hectares de terres agricoles dans les régions de Penza et de Samara; le lituanien Agrowill Group AB (sa capitalisation à la bourse des valeurs de Vilnius constitue 76,7 millions de dollars) qui est en train d'achever ses négociations sur l'acquisition d'un terrain dans la région de Penza et se propose d'acheter avant la fin de l'année environ 50.000 hectares dans la région économique du Centre-Tchernozem; et la compagnie Black Earth Farming (BEF), dont l'actionnaire n'est autre que Vostok Nafta, et qui gère plus de 300.000 hectares de terres agricoles dans la région centrale des Terres noires.
De plus, comme l'indique le quotidien, la compagnie RAV Agro-Pro (on compte parmi ses bénéficiaires, par exemple, différents fonds du groupe d'investissement britannique RP Capital (31,4%), le propriétaire du trader israélien Rodemco Ron Izaki et différents fonds de Cargill) a annoncé le 3 juillet son intention d'effectuer une IPO dans des bourses russes.
Le Code foncier russe interdit aux citoyens étrangers et aux compagnies étrangères, ainsi qu'aux compagnies russes détenues à plus de 50% par des étrangers de posséder des terres agricoles, mais cette interdiction ne concerne pas dans la pratique les filiales de compagnies étrangères, a indiqué un expert au journal.
La loi sur l'exploitation des terres agricoles était entrée en vigueur en 2003, mais les holdings agricoles ne se sont intéressés au contrôle des terres agricoles que fin 2006, à la suite de la hausse des prix des produits agricoles.
Pavel Vintovkine, directeur général du Centre analytique de coordination du Complexe agro-industriel et ancien directeur du département des marchés alimentaires au ministère de l'Agriculture relève même qu'au milieu de 2007, on a vu apparaître sur le marché de nombreux investisseurs étrangers au secteur, espérant tirer profit de la hausse des prix.
D'après les données du ministère de l'Agriculture, la Russie possède 406,2 millions d'hectares de terres arables (environ 23,6% des ressources foncières du pays), dont 220,6 millions d'hectares de terres agricoles. Mais, selon Pavel Vintovkine, seulement environ 77 millions d'hectares sont cultivés.
L'Institut de conjoncture du marché agraire (IKAR) évalue la surface totale des labours contrôlés par 196 holdings agricoles privés (sans tenir compte des structures affiliées aux compagnies publiques) à 11,5 millions d'hectares. D'après les données de l'IKAR, 32 holdings agricoles contrôlent même plus de 100.000 hectares chacun (la liste n'a pas été dévoilée).
Le quotidien Vedomosti n'a pas réussi à obtenir des infos précises sur les prix auxquels s'effectuent les transactions foncières. Tous les interlocuteurs reconnaissent cependant que, depuis 2006, les prix ont grimpé de plusieurs fois et qu'ils continuent à monter, mais ils les citent à contrecoeur. Selon l'un d'entre eux, le prix moyen pour une terre destinée à être placée sous le contrôle d'un holding agricole est d'environ 1.000 dollars l'hectare, et les formalités à accomplir pour entériner cette propriété s'élèvent à 400-500 dollars l'hectare. Selon un représentant d'une grande entreprise du secteur, il existe cependant une règle générale: "plus on descend vers le Sud, plus le prix monte".
Les représentants des holdings agricoles affirment vouloir gagner en premier lieu en élargissant la production agricole et que, du point de vue des investissements, l'accroissement du prix des terres ne les préoccupe pas beaucoup.
Si le prix annuel moyen du blé se maintient à 5.500 roubles (149 euros) la tonne, et que les frais des agriculteurs pour le travail de la terre et les prix des produits agricoles restent les mêmes, le seuil de rentabilité sera d'environ 3.800 dollars l'hectare: il n'est pas avantageux d'acheter la terre plus cher. Les analystes s'attendent à un ralentissement de la croissance des prix en raison de la crise des liquidités sur les marchés financiers et de l'accroissement du coût des crédits bancaires.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.