Revue de la presse russe du 17 juillet

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta

Nicolas II, star des médias malgré lui

La date d'aujourd'hui marque les 90 ans de l'exécution du dernier empereur russe Nicolas II et de sa famille; les membres actuels de la maison Romanov participent à différentes manifestations en mémoire de ce jour, notamment à Saint-Pétersbourg et à Ekaterinbourg, lit-on jeudi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Hier, le Comité d'enquête du Parquet général russe a fait savoir que les restes découverts l'an dernier dans la région d'Ekaterinbourg appartenaient bien au tsarévitch Alexis et à la grande princesse Maria. Le Patriarcat de Moscou fait de nouvelles déclarations à ce sujet presque tous les jours: tantôt il appelle l'Etat à condamner officiellement le meurtre de la famille impériale, tantôt il désigne cette exécution, par la bouche du patriarche Alexis II, comme la cause de tous les maux de la Russie.

"Nicolas II est toujours en tête dans le sondage du projet "Nom de la Russie", organisé par VGTRK (il est proposé aux Russes de voter pour la personnalité historique qui, selon eux, représente le mieux leur pays, ndlr.)", indiquaient hier matin toutes les agences d'information, comme s'il était question d'un candidat à la présidence. Nicolas II n'avait rien d'un homme politique méritant. Il n'était pas non plus un "bon tsar", en témoignent le dimanche sanglant de 1905 ou le Massacre de la Léna en 1912, ou encore le surnom qui lui fut donné de son vivant: Nicolas le sanglant. Qui plus est, Nicolas II n'est pas le seul souverain dans l'histoire russe à avoir été assassiné. D'où vient donc une telle popularité?

Le clergé tente de rallumer dans le coeur des Russes la nostalgie d'une époque où le tsar était un père pour le peuple, et l'Eglise, une mère, une époque où régnait la trinité "orthodoxie-autocratie-nationalisme". Une époque où tout le monde savait de quelle main faire son signe de croix, et où il fallait avant de se marier demander l'autorisation à ses supérieurs. Mais l'Eglise a une mémoire sélective: elle ne veut pas se souvenir que la majorité des évêques soutenaient en février 1917 le renversement de la monarchie.

Quant à ceux qui choisissent Nicolas II comme "visage de la Russie", il n'est même pas utile d'en parler. Beaucoup d'entre eux ont simplement du mal à se représenter ce qu'était l'époque du début du XXe siècle, et sont prêts à croire à n'importe quel mythe doré.

Dans le sondage "Nom de la Russie", le premier concurrent de Nicolas II n'est autre que Staline. Comment ces deux personnages peuvent-ils se retrouver côte à côte? C'est très simple. Nicolas II comme Staline, malgré toutes leurs différences, ont été propulsés au rang de symboles impériaux. Même pour une partie de l'émigration russe des années 1930-1940, Staline est l'homme qui a redonné au pays son statut de grande puissance, et ce, indépendamment du fait qu'il soit bolchévique. Quand on nous dit que le pays "se relève", il est question aussi d'un retour à un mode de pensée impérial, pour faire plus simple: au national-bolchévisme des années 30...

L'Eglise peut faire de n'importe qui un saint. Elle peut marquer d'opprobre des personnages historiques et des époques entières, personne ne lui conteste le droit d'avoir sa propre opinion. Cela devient inadmissible à partir du moment où les symboles qu'elle choie se transforment en une partie d'un discours bien trop officiel.

"Dans ce choix, on peut déceler les attentes de beaucoup de nos contemporains: le rêve d'une Russie indépendante, qui se renforce, et sait défendre ses intérêts, explique le père Mikhaïl Prokopenko, du Service des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, commentant le top-10 du classement "Nom de la Russie". Il semble que nous nous éloignions du négativisme par rapport à notre histoire et que nous apprenions dans chaque époque historique à trouver le meilleur et à écarter le pire".

"Ecarter le pire" en ce qui concerne les personnages historiques serait donc quelque chose de bien?!

Vedomosti

PME russes: des réformes sans fin

Cet hiver, un citoyen amateur de chaussures orthopédiques avait tous les atouts pour ouvrir son atelier et prospérer: de l'argent, un local et des clients, mais en apprenant qu'il lui fallait une licence pour chaque type de produit orthopédique, il y renonça, malgré la possibilité de pouvoir régler le problème au moyen d'une certaine somme, lit-on jeudi dans le quotidien Vedomosti.

Le souci des petites entreprises reste le sujet favori des hommes politiques de tous les pays. Durant la période 2005-2007, plus de 60 pays dans le monde ont réalisé des réformes en vue de réduire la pression administrative sur ce type de sociétés. Le gouvernement russe se penche régulièrement là-dessus depuis 2001. Il semble que l'affaire ait désormais bougé du point mort: depuis 2002, les activités pour lesquelles les entrepreneurs doivent obtenir des licences sont 15 fois moins nombreuses, l'enregistrement des nouvelles entreprises a été simplifié, et il est interdit d'effectuer plus d'une inspection tous les deux ans. Depuis 2003, les législateurs ont interdit les inspections des petites entreprises au cours des trois premières années suivant leur création. Un système d'imposition simplifié et avantageux a également été introduit à la même époque.

Cinq ans se sont écoulés depuis. Et il s'avère que l'un des premiers mots d'ordre du nouveau président est à nouveau de lutter pour assurer la prospérité des petites entreprises. Est-ce à dire que tout ce qui a été fait s'est avéré inutile?

Pas tout à fait. Le CEFIR, chargé ces dernières années de surveiller les barrières administratives, constate que la vie des entrepreneurs s'améliore peu à peu. Le passage au système d'imposition simplifiée s'est généralisé, le problème des impôts n'est donc plus crucial pour les petites entreprises. L'enregistrement des personnes morales a été simplifié, à tel point qu'il est possible de le faire en s'adressant à une seule instance. Le nombre d'entreprises demandant des licences a diminué d'un tiers. Après l'entrée en vigueur de la loi sur la protection des droits des entrepreneurs, le nombre d'inspections s'est considérablement réduit.

Cependant, les sondages effectués parmi les entrepreneurs montrent que, de leur point de vue, la pression administrative augmente. On est en présence d'un paradoxe: à en juger par les indices quantitatifs (le nombre d'inspections, de licences etc.), les barrières administratives diminuent, mais, en réalité, il n'en est rien.

Comment l'expliquer? Comme il ressort du sondage effectué par le CEFIR, l'essentiel n'est pas dans les lois, mais dans la manière dont elles sont appliquées.

Le présidium du gouvernement a entériné ces jours-ci une série d'amendements à la loi sur la protection des droits des entrepreneurs. Espérons que, cette fois-ci, l'application de la loi et la qualité du texte seront mises au même niveau. Sinon, la réforme tant vantée par les fonctionnaires s'avérera insensée et la prochaine élection présidentielle se déroulera de nouveau sous la devise de l'assistance à apporter aux petites et moyennes entreprises.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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