Revue de la presse russe du 9 juillet

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MOSCOU, RIA Novosti

RBC Daily, Vedomosti, Moskovski komsomolets

Le Caucase au bord de la guerre

Le Département d'Etat américain est intervenu hier dans le conflit abkhazo-géorgien, évoquant aussi bien la nécessité d'une reprise des négociations entre la Géorgie et l'Abkhazie que son intention d'obtenir l'introduction d'une force multinationale en évinçant par là même les forces de paix russes, lit-on mercredi dans les quotidiens RBC Daily, Vedomosti et Moskovski komsomolets.

Moscou interviendra dans le conflit militaire, estime-t-on à la Douma (chambre basse du parlement russe).

Matthew Bryza, secrétaire d'Etat américain adjoint chargé des affaires européennes et eurasiatiques, a déclaré ces jours-ci que Tbilissi et Soukhoumi devaient absolument participer au plan de règlement proposé par le président géorgien Mikhaïl Saakachvili. Cependant, une série d'attentats récemment commis en Abkhazie contre les civils de la république non reconnue et les soldats de la paix ont fait quatre morts. Soukhoumi a officiellement accusé Tbilissi d'être responsable de ce qui s'est produit, et le président abkhaze Sergueï Bagapch a annoncé la rupture de toutes les relations avec la Géorgie. Dans ce contexte, les propositions de négociations de paix semblent tout simplement ridicules.

"Toutes les actions proposées par les Etats-Unis font le jeu de la Géorgie, a expliqué Alkhaz Tcholokoua, porte-parole du président abkhaze. Tbilissi commet des actes terroristes en Abkhazie en vue de contraindre les forces de paix russes à quitter la république. L'un des objectifs poursuivis par ces explosions est de persuader la communauté mondiale de l'incompétence des soldats de la paix. Mais nous estimons que le contingent russe contrôle entièrement la situation".

Les autorités de l'Ossétie du Sud craignent quant à elles une prochaine agression militaire de la part de la Géorgie. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, les militaires géorgiens ont quitté l'état-major des forces de paix. Les militaires géorgiens évacuent les enfants des villages géorgiens de la région de Tskhinvali, a fait savoir Irina Gagloïeva, présidente du comité pour l'information et la presse de l'Ossétie du Sud.

"Des citoyens russes vivent en Ossétie du Sud, et la Russie doit les défendre. L'introduction de troupes en cas de conflit est une mesure obligatoire", a déclaré Arsen Khadzaïev, vice-président du Comité de la Douma aux affaires de la CEI (Communauté des Etats indépendants).

Des exercices de l'armée russe baptisés "Frontière caucasienne-2008" ont commencé le 5 juillet dans la Région militaire du Caucase du Nord avec la participation de la 58e armée interarmes et de la 4e armée des forces aériennes et de la DCA. Les troupes s'entraînent à coopérer dans des conditions de montagnes boisées. Ces exercices s'expliquent par l'aggravation de la situation dans la région, reconnaît une source au ministère de la Défense.

Il serait irréaliste de tenter d'empêcher l'invasion de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie sans une aide directe de l'armée russe, estime l'expert militaire Konstantin Makienko. La supériorité des Géorgiens en matière d'instruction au combat est indiscutable, et ce, grâce au travail effectué depuis plusieurs années par des instructeurs américains et israéliens. En outre, leur supériorité sur le plan du matériel de guerre est considérable: la Géorgie a récemment acheté le nouveau système lance-roquettes GRADLAR conçu en Israël.

Nezavissimaïa gazeta

ABM: Moscou doit-il poursuivre la lutte?

La diplomatie russe a perdu la bataille contre la défense antimissile américaine (ABM) en Europe qui a marqué la fin du mandat de Vladimir Poutine, lit-on mercredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Un dialogue très symbolique a eu lieu entre les présidents russe et américain au premier jour du sommet du G8 à Hokkaido. Dmitri Medvedev a déclaré à George W. Bush que la Russie jugeait inadmissible l'intention des Américains, rendue publique ces jours-ci, de déployer en Lituanie la base de missiles intercepteurs au sujet de laquelle ils ne sont toujours pas parvenus à s'entendre avec la Pologne, qui réclame un prix très élevé. George W. Bush n'a pas révélé à la presse ce qu'il avait répondu au président russe, se bornant à faire un compliment dans son style à son interlocuteur: "C'est un gars intelligent". En revanche, le dernier voyage à l'étranger de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice constitue une réponse explicite aux préoccupations russes.

L'accord sur le déploiement en République tchèque d'une station radar du système de défense antimissile a été signé mardi dans ce pays. La cérémonie s'est déroulée dans le contexte d'une grande manifestation de protestation à Prague et d'une désapprobation générale de cet accord par la population tchèque. D'après les données des sondages, que les autorités locales ne contestent pas, environ 70% des Tchèques sont opposés à l'installation du radar dans leur pays. Cependant, en bénéficiant du soutien de la partie pro-occidentale de l'élite tchèque, Washington a tout de même réussi à imposer cet accord.

A présent, c'est au tour de l'accord sur le deuxième élément de la défense antimissile: les missiles intercepteurs. Cette fois, Condoleezza Rice ne se rendra pas en Pologne où il est prévu de les déployer, mais effectuera une visite en Bulgarie, ce qui peut être un moyen de pression sur les dirigeants polonais qui refusent toujours de revoir à la baisse leurs prétentions financières et techniques quant au déploiement des missiles.

Dans un premier temps, la volonté de Washington de discuter avec Moscou de ses projets concernant la défense antimissile avait été accueillie dans le monde comme un signe de l'avènement d'une "époque post-guerre froide". Ensuite, des discussions ont eu lieu au cours des sommets et rencontres ministérielles, y compris selon la formule 2+2, lors de consultations spéciales avec la participation de diplomates et d'experts militaires. Au fur et à mesure que ces discussions se sont poursuivies, les promesses faites par les Américains ont été de plus en plus édulcorées.

Si un accord sur la base des missiles intercepteurs est prochainement signé, Moscou devra réfléchir à l'utilité de la poursuite des consultations. En effet, on sait bien que cette activité diplomatique a permis à George W. Bush de voiler, aux yeux de l'opinion publique mondiale et américaine, sa politique appliquée ces six dernières années visant à mettre fin aux ententes intervenues dans le domaine du désarmement et du contrôle des armements. Qui plus est, la Maison Blanche a su obtenir le soutien de Moscou aux approches américaines sur toute une série de problèmes. Reste à comprendre sur la base de quelle réciprocité.

Il est apparemment temps de révéler au monde et à la population de la Russie le contenu de la "réponse asymétrique" qui constituera la réaction du Kremlin à la menace que représente pour la sécurité du pays la troisième zone de positionnement de la défense antimissile américaine.

Vremia novosteï

Eni vendra du gaz sur le marché intérieur russe

L'italien Eni sera la première société européenne à vendre du gaz sur le marché intérieur russe, fait savoir mercredi le quotidien Vremia novosteï.

La société italienne a annoncé mardi qu'elle avait signé le 1er juin un contrat sur la livraison de gaz à TGK-9 (société russe détenant des centrales de production d'électricité dans le territoire de Perm). Il est question de la livraison d'un volume assez modeste de 350 millions de m3 de gaz sur une période de deux ans et demi. Eni n'a pas donné plus de détails, notamment concernant le vendeur du gaz et le début des livraisons. KES Holding, auquel appartient TGK-9, s'est abstenu de tout commentaire concernant ce contrat. Une source du quotidien Vremia novosteï chez Eni affirme que les volumes nécessaires pour respecter les engagements pris devant TGK-9 sont déjà fixés dans des contrats. Mais il ne s'agit pas de gaz de Gazprom. Bien plus, comme tout l'indique, les transactions n'ont pas été concertées avec le monopole russe du gaz.

Comme l'a déclaré une source au sein du monopole gazier russe, la société Eni Energia (qui vendra du gaz en Russie au nom d'Eni) n'a demandé aucune autorisation de transport. Cela signifie que la filiale de la compagnie italienne a probablement acheté du gaz non pas dans un puits d'un producteur ou à l'entrée du système de Gazprom, mais à une compagnie qui a déjà accès au tuyau.

Par conséquent, Eni Energia deviendra simplement un nouvel intermédiaire entre le fournisseur actuel de gaz aux centrales de TGK-9 et l'acheteur final. Naturellement, cela n'aura rien à voir avec une réelle expérience en matière de livraisons. Il est assez difficile de déterminer l'intérêt économique de cette transaction, à moins qu'il ne s'agisse d'une partie d'un accord plus sérieux entre les Italiens et les propriétaires de TGK-9.

Le principal fournisseur de gaz à TGK-9 (à l'exception des quotas fournis par Gazprom) est la société Gazex qui fait partie de KES Holding, contrôlé par les structures de Viktor Vekselberg. Une source bien informée sur le marché suppose que la filiale d'Eni a justement acheté du gaz à Gazex.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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