Si les prix mondiaux des hydrocarbures se maintiennent à leur niveau actuel, les recettes provenant de l'exportation de pétrole se réduiront d'environ 25%.
Comme l'a fait savoir au quotidien Alexandre Sakovitch, chef adjoint du département des taxes douanières du ministère russe des Finances, la taxe à l'exportation de pétrole atteindra à nouveau une somme record en août et en septembre, à 495,9 dollars la tonne (contre 398,1 dollars actuellement). Cette somme est évaluée en se basant sur le prix moyen du pétrole russe Urals en Europe, soit 123,3675 dollars le baril, selon les données du monitoring de mai-juin. Par conséquent, la taxe pour les produits pétroliers blancs passera de 280,5 à 346,4 dollars la tonne, et de 151,1 à 186,6 dollars la tonne pour les produits pétroliers noirs.
Il en découle que la taxe constituera environ la moitié des recettes provenant de l'exportation de pétrole. Mais Alexandre Sakovitch se déclare certain que cela ne causera pas de préjudice important au secteur. Cela n'entraînera qu'une certaine réduction des superprofits.
Selon les estimations de Vitali Krioukov, analyste du groupe d'investissement Kapital, afin de maintenir la rentabilité de l'exportation de pétrole au niveau de juin (48,1 dollars le baril), il faudrait que le prix moyen du baril d'Urals atteigne 146 dollars en août-septembre. Si les prix moyens du pétrole et des produits pétroliers se maintiennent au niveau de juin, la rentabilité du pétrole diminuera de 28%, mais celle du gazole et du fuel, seulement de 7 et 9% respectivement. Cela augmentera encore davantage l'attrait pour l'exportation de produits pétroliers.
M. Krioukov fait remarquer que, par rapport à la même période l'année dernière, la taxe à l'exportation pour le pétrole s'est accrue de 22 dollars entre janvier et juin, et le prix du baril d'Urals, de 46 dollars. "Si un tel décalage des taux d'accroissement se maintient, ce sera un fait positif pour les compagnies pétrogazières", résume Vitali Krioukov.
"Les taxes suivent les prix, c'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à une réduction de la rentabilité des compagnies pétrolières", a expliqué Guennadi Krassovski, représentant de Lukoil. Selon lui, les pétroliers ne peuvent avoir des ennuis qu'en cas de baisse considérable des prix du pétrole dans des conditions de taxes élevées, ce qui concerne en premier lieu les compagnies dont l'activité de raffinage est insuffisante.
Si les géants n'ont rien à craindre, en revanche, les petites compagnies pétrolières pourraient en pâtir, estime Elena Korzoun, directrice générale de l'Association des petites et moyennes entreprises pétrolières. En effet, leurs frais sont plus importants que ceux de la plupart des compagnies du secteur. "Le rendement moyen de nos gisements ne constitue que 16%, il faut y investir beaucoup, mais l'argent manque, déplore-t-elle. En outre, ces gisements sont petits et géologiquement complexes, ce qui augmente aussi le coût de leur exploitation".
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.