Revue de la presse russe du 20 juin

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Moscou-Londres: réchauffement en vue

Les délibérations ont commencé hier au tribunal d'arbitrage de Moscou dans le cadre de l'action en justice engagée par le British Council contre le Service fédéral des impôts en vue de contester une partie des griefs fiscaux présentés pour les années 2004-2006, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Un procès analogue se tient déjà à Saint-Pétersbourg. Mais si, auparavant, les parties utilisaient ce genre de prétextes pour échanger de sévères déclarations politiques, elles restent à présent muettes, refusant même de citer le montant des sommes réclamées et les motifs avancés. Les experts en ont tiré la conclusion suivante: ce changement de tactique témoigne du fait que Moscou et Londres sont prêts à normaliser leurs rapports bilatéraux, et que le premier pas en ce sens sera fait dès le sommet du G8 qui se tiendra en juillet au Japon.

En décembre de l'année dernière, le ministère russe des Affaires étrangères avait interdit aux bureaux régionaux du British Council à Saint-Pétersbourg et à Ekaterinbourg de poursuivre leur activité, se référant au "statut illicite" de l'organisation. Les autorités russes avaient reconnu sans ambages que leurs actions étaient motivées par des ressorts politiques. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait notamment déclaré que la fermeture des bureaux du BC avait été entraînée par des actions inamicales de la Grande-Bretagne, qui avait expulsé un certain nombre de diplomates russes en réponse au refus d'extrader l'homme d'affaires Andreï Lougovoï, soupçonné d'avoir assassiné l'ex-agent du FSB Alexandre Litvinenko, réfugié au Royaume-Uni.

La réunion d'hier au tribunal d'arbitrage de la capitale a été reportée au 3 juillet, à la demande des représentants de l'inspection fiscale. Après la séance, les deux parties se sont refusé à tout commentaire sur la nature des griefs et les sommes qui font l'objet du procès. Selon le siège central de l'organisation à Londres, "le conflit actuel ne dépasse pas le cadre des rapports ordinaires avec le fisc".

Selon des sources proches des milieux diplomatiques, les pourparlers se déroulent assez favorablement et il n'est pas exclu que la Grande-Bretagne accepte les conditions proposées par la Russie concernant l'organisation de l'activité du British Council. "Nous espérons que ce problème pourra être réglé avant la fin de l'année", a indiqué l'interlocuteur du journal.

"Ce qui se passe actuellement autour du BC est lié à la rencontre à venir entre le président russe Dmitri Medvedev et le premier ministre britannique Gordon Brown lors du sommet du G8 au Japon, estime Andreï Fedotov, directeur des programmes politiques du Conseil pour la politique étrangère et militaire, et ancien vice-ministre des Affaires étrangères en 1990-91. D'après les données disponibles, une entente est intervenue au sujet de cette rencontre. Selon des informations de la partie britannique, M. Brown remettra à M. Medvedev une invitation à se rendre à Londres en vue de débattre d'un ensemble de propositions visant à normaliser les rapports bilatéraux. Si ces ententes sont mises en oeuvre, le problème de l'activité du British Council en Russie sera réglé".

Nezavissimaïa gazeta

Le contentieux russo-ukrainien s'étend à la mer Noire

Le ministère russe des Affaires étrangères a exigé de Kiev l'arrêt de l'exploitation de certains gisements de pétrole et de gaz sur le plateau continental de la mer Noire en raison du caractère incertain de leur statut juridique, lit-on vendredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Kiev a répondu que les travaux en cours s'effectuaient sur des secteurs appartenant à la zone de compétence ukrainienne. Selon les experts, Moscou compte obtenir un instrument de pression en cas d'opposition de l'Ukraine à la construction dans ses eaux du gazoduc South Stream, qui doit passer par le fond de la mer Noire.

Cependant, la valeur économique des secteurs litigieux est pour le moins douteuse. "Il s'agit surtout de politique, estime Alexandre Sobianine, directeur du service de planification stratégique de l'Association de coopération transfrontalière. En entamant une activité économique sur les secteurs au statut juridique incertain, l'Ukraine tente d'y tracer, de facto, la frontière. Dans ce cas, il s'agit d'une question de principe et les réserves de pétrole ou de gaz qui s'y trouvent n'ont pas d'importance".

"L'extraction annuelle sur ces secteurs peut atteindre un million de tonnes de pétrole par an, fait remarquer Svetlana Savtchenko, chef du département des projets d'investissement de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsii. L'Ukraine consomme environ 15 millions de tonnes de pétrole par an, dont plus de 70% sont importés. Evidemment, il est impossible de parler de réduction de la dépendance énergétique grâce aux réserves de ces secteurs".

La majorité des experts sont unanimes à estimer que ce problème est politique pour les deux pays, qui s'en tiennent à leurs positions de principe. "Si la question des prix pour les livraisons de gaz est un atout de la Russie dans toutes ses divergences avec l'Ukraine, cette dernière a également ses arguments et ses méthodes de pression, estime Mme Savtchenko. Une campagne éventuelle contre le gazoduc South Stream qui doit passer par le fond de la mer Noire pourrait être un de ces moyens. On peut citer également de possibles obstacles à l'adhésion de la Russie à l'OMC". C'est pourquoi il n'est pas exclu que Moscou puisse mettre l'accent sur le problème du plateau continental pour se prémunir contre l'apparition de réclamations de la part de Kiev envers le South Stream. Il pourrait s'agir, par exemple, de réclamations écologiques, à l'instar de celles avancées au gazoduc Nord Stream qui doit passer par le fond de la Baltique et qui suscite actuellement l'opposition farouche des pays baltes et de la Pologne.

"Les problèmes énergétiques deviennent aujourd'hui politiques, par conséquent, tous les moyens sont bons pour les régler", indique Sergueï Pravossoudov, directeur de l'Institut russe de l'énergie nationale. Mais le problème peut parfaitement être réglé s'il y a de la bonne volonté, surtout compte tenu de l'expérience acquise ces dernières années. La situation autour des gisements du plateau continental de la Caspienne était analogue. Mais les secteurs litigieux d'hier sont actuellement exploités en commun par des compagnies de la Russie et du Kazakhstan, et tout le monde est content".

Kommersant

Le magazine Tatler sortira en russe à l'automne

La maison d'édition Condé Nast fera paraître en septembre le premier numéro de la version russe du magazine Tatler, mensuel britannique culte sur la vie des aristocrates, il s'agira de la première version étrangère de la revue éditée en Grande-Bretagne depuis 1709, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Les éditeurs russes se disent étonnés de l'idée de faire paraître une version adaptée pour le marché russe de ce journal relatant la vie de la haute société anglo-saxonne. Selon eux, l'auditoire de Tatler ne devrait pas dépasser 25.000 personnes.

Il s'agira d'un mensuel de 300 pages tiré à 120.000 exemplaires. L'éditeur prévoit de diffuser 56% du tirage à Moscou, 7% à Saint-Pétersbourg et 1,5 à 6% dans d'autres villes millionnaires. Condé Nast espère que ce projet deviendra rentable dans trois ans. La somme des investissements n'a pas été révélée. Les acteurs du marché l'ont évaluée à environ 10 millions de dollars.

La version russe de Tatler se distingue par une grande quantité de photos de mode, qui occuperont environ 50% de la revue, a fait savoir Elena Chneïderova, chargée des relations publiques de la maison d'édition Condé Nast. Le positionnement général restera invariable: c'est une revue sur les aristocrates et la vie mondaine, a-t-elle souligné.

La représentation russe de Condé Nast édite les revues Glamour, Vogue, GQ et Architectural Digest/AD. Leur tirage mensuel total est de 1,1 million d'exemplaires. Selon les estimations des experts, le chiffre d'affaires de la maison d'édition a été en 2007 de 35 à 40 millions de dollars.

"La société mondaine au sens où l'entend le Tatler britannique n'existe pas en Russie", estime Evgueni Zmievets, propriétaire de la maison d'édition Parlan.

D'après les données de l'Assemblée de la noblesse russe, le pays compte actuellement environ 10.000 familles d'aristocrates, dont une centaine possèdent des titres, notamment de princes et de comtes. "Il est peu probable que ces gens puissent susciter l'intérêt des lecteurs d'une revue de luxe, estime Alexandre Korolev-Perelechev, président de l'assemblée. Ils ont des revenus modestes et aucun d'entre eux ne fait partie des 100 personnes les plus riches du monde citées par Forbes. Ce sont, pour l'essentiel, des représentants des milieux artistiques".

Selon lui, le vice-premier ministre Iouri Joukov est probablement l'unique représentant de la noblesse largement connu aujourd'hui.

Le succès de Tatler en Russie dépendra de sa capacité à se faire une niche sur le marché, estime Viktor Chkoulev, président de la maison d'édition HFS. "Par exemple, à côté des revues sur les stars et la mode", dit-il. Selon ses estimations, en 2007, les recettes publicitaires de ces types de revues ont constitué près de 350 millions de dollars. Selon Evgueni Zmievets, "le tirage vendu de cette publication pourrait se situer aux alentours de 5.000 exemplaires".

Selon un haut responsable d'une grande compagnie de sondage, l'auditoire potentiel de Tatler en Russie sera de 12 à 25.000 personnes.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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