LE MOUVEMENT DE PROTESTATION EN REPUBLIQUE TCHEQUE CONTRE L’INSTALLATION DE LA STATION RADAR AMERICAINE

S'abonner
Le président du Parti social-démocrate tchèque, l’ancien Premier ministre Jiri Paroubek entend envoyer dans les jours qui viennent à la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice un message pour demander de ne pas signer l’accord sur l’installation en territoire du pays de la station radar américaine, élément du système de défense anti-missile. Un commentaire de notre observateur politique Viktor Iénikéev.
Cette décision peut avoir une grande signification. Car le Parti social-démocrate tchèque est la plus importante force d’opposition dans le pays. Cette intention de contacter Mme Rice fait suite à sa visite rendue à deux militants de l’initiative civique « Non aux bases militaires », dont les participants font la grève de la faim depuis déjà le 13 mai. A leur conférence les sociaux-démocrates ont, d’ailleurs, pris la décision de soutenir les grévistes de la faim tant que les autorités n’auront refusé de participer aux plans des Etats-Unis d’installer leur bouclier anti-missile en Europe. Ils prévoient en outre de déployer dix missiles intercepteurs en Pologne. Des représentants du mouvement « Greenpeace » en République Tchèque protestent également contre l’installation de cette station radar américaine. Depuis déjà un mois ils bloquent le polygone militaire Brdy, où l’on planifie son déploiement.
Intervenant à la télévision, la ministre de la Défense de la République Tchèque Vlasta Parkanova a appelé les grévistes de la faim maîtres chanteurs et a déclaré que le gouvernement allait négocier avec des parlementaires qui sont compétents de ratifier les accords conclus avec Washington. En réalité les pouvoirs tchèques cherchent eux-mêmes à prendre en otage la population du pays, dont 70% s’opposent à l’apparition de la station radar des Etats-Unis, y inclus les communistes et une partie des députés du Parti des Verts, membre de la coalition au pouvoir.
Or le gouvernement tchèque prévoit de signer tous les documents indispensables concernant l’installation de la station radar en juin ou en juillet. Mais de toute façon, le sort des accords sera décidé au parlement du pays. La plupart des citoyens tchèques considèrent que sur cette question on doit tenir un référendum national. Quoi qu’il en soit, le mouvement de protestation contre les plans des Etats-Unis en République Tchèque se développe visiblement. Les gens comprennent que leur pays peut devenir tout simplement un polygone pour réaliser les ambitions politiques et militaires américaines. De plus, ils voient que la Pologne ne se dépêche pas de donner le feu vert à l’installation en son territoire de dix missiles intercepteurs des Etats-Unis.
Certes, les Tchèques et les Polonais doivent avant tout penser à leurs propres intérêts. Mais de nombreux d’entre eux comprennent, sans doute, que l’apparition du bouclier anti-missile américain en Europe peut déstabiliser la situation dans le continent et dans le monde, en général. Puisque la Russie s’oppose catégoriquement à ces plans des Etats-Unis, le considérant comme une menace à sa sécurité nationale. Elle peut prendre des mesures de rétorsion afin de maintenir l’équilibre militaire et stratégique.
C’était l’opinion de notre observateur politique Viktor Iénikéev.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала