Elargissement de l'OTAN: Poutine craint de "nouveaux murs de Berlin"

S'abonner
Le premier ministre russe Vladimir Poutine s'est une nouvelle fois déclaré hostile, dans une interview publiée samedi par le quotidien français Le Monde, à l'élargissement de l'OTAN avant de mettre en garde contre de "nouveaux murs de Berlin".
MOSCOU, 31 mai - RIA Novosti. Le premier ministre russe Vladimir Poutine s'est une nouvelle fois déclaré hostile, dans une interview publiée samedi par le quotidien français Le Monde, à l'élargissement de l'OTAN avant de mettre en garde contre de "nouveaux murs de Berlin".

"Nous sommes opposés à l'élargissement de l'OTAN en général", a-t-il souligné, répondant à la question de savoir en quoi l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'Alliance atlantique menaçait la Russie.

M. Poutine a rappelé que l'OTAN avait été créée pendant la guerre froide. "L'Union soviétique n'existe plus, la menace non plus, mais l'organisation est restée. D'où la question: contre qui faites-vous ami-ami?", a-t-il argumenté.

"Admettons que l'OTAN doive lutter contre les nouvelles menaces: la prolifération, le terrorisme, les épidémies, la criminalité internationale, le trafic de stupéfiants. Pensez-vous que l'on puisse résoudre ces problèmes au sein d'un bloc militaro-politique fermé? Non", a souligné le chef du gouvernement russe avec conviction.

L'élargissement de l'OTAN conduit à l'érection de "nouvelles frontières en Europe, de nouveaux murs de Berlin, invisibles cette fois mais pas moins dangereux", a-t-il estimé, déplorant "la défiance mutuelle".

"Les blocs militaro-politiques conduisent à une limitation de la souveraineté de tout pays membre en imposant une discipline interne, comme dans une caserne. Nous savons bien où les décisions sont prises: dans un des pays leaders de ce bloc", a souligné M. Poutine.

"Nous craignons que l'adhésion de ces pays (la Géorgie et l'Ukraine) à l'OTAN ne se traduise par l'installation, chez eux, de systèmes de missiles qui nous menaceront", a-t-il expliqué.

"On parle sans arrêt de la limitation des armements en Europe. Mais nous l'avons déjà fait! Résultat: deux bases militaires ont émergé sous notre nez. Bientôt il y aura des installations en Pologne et en République tchèque", a-t-il poursuivi.

Le chef du gouvernement russe a également appelé à respecter à la lettre les principes de la démocratie dans les relations internationales. "La démocratie, c'est le pouvoir du peuple. En Ukraine, près de 80 % de la population est hostile à une adhésion à l'OTAN. Nos partenaires disent pourtant que le pays y entrera. Tout se décide donc par avance, à la place de l'Ukraine. L'opinion de la population n'intéresse plus personne? C'est ça, la démocratie?" a-t-il résumé.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала