Mardi 27 mai, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les experts russes avaient des questions à poser sur l'enregistrement vidéo de l'incident, présenté par la télévision géorgienne. M. Lavrov a indiqué que toutes ces questions avaient été rendues publiques sans que Moscou reçoive de réponses.
La déclaration spéciale publiée mercredi par la diplomatie géorgienne dit que "le rapport de la mission onusienne a donné une réponse compétente et détaillée à tous les doutes de la Russie.
Dans son rapport, publié lundi 26 mai, la mission onusienne dans la zone du conflit abkhazo-géorgien affirme que, le 20 avril dernier, un avion militaire russe a abattu un drone géorgien ayant violé l'espace aérien de la Géorgie. Le ministère russe de la Défense a formellement rejeté ces affirmations.
"Nous tenons à rappeler à nos collègues russes que le 23 avril dernier, le ministère géorgien des Affaires étrangères avait transmis une note au ministère russe des Affaires étrangères (MID) exigeant de fournir toute l'information sur l'incident pour pouvoir étudier les détails de cet acte d'agression et en dresser un tableau objectif. Pourtant, nous n'avons toujours pas reçu de réponse", dit le document de la diplomatie géorgienne.
En outre, lit-on dans le document, les matériaux sur cet incident ont été remis à tous les membres du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies, y compris à la Russie, lors de l'examen du problème à l'ONU.
L'ancienne république autonome d'Abkhazie a proclamé son indépendance envers la Géorgie après la chute de l'URSS en 1991. Des affrontements meurtriers ont opposé les Abkhazes aux forces militaires géorgiennes à partir de 1992 et n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Président depuis 2004, Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de Tbilissi sur la région sécessionniste. Les négociations sur le règlement du conflit sont suspendues depuis 2006.
Ces derniers temps, l'Abkhazie signale une forte concentration de troupes géorgiennes à sa frontière. Tbilissi dément. Vu la nouvelle aggravation de la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien, la Russie a augmenté ce mois de mai les effectifs de son contingent de paix dans la zone du conflit jusqu'à 2.500 hommes alors que la limite autorisée est de 3.000 hommes.
