La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

S'abonner

 

ESTONIE

Gouvernement Poutine: les libéraux en hausse

L'économie estonienne otage de la rhétorique de Tallinn envers la Russie

Les médias constatent la formation au sein du gouvernement russe, à la suite des remaniements de cadres, d'un système d'adoption de décisions qui se distingue par la diminution de l'influence des siloviki (employés des structures de force) et par l'accroissement de l'importance des spécialistes libéraux. Dans l'ensemble, les changements survenus sont toutefois considérés comme très insignifiants. "Les nouveautés se réduisent, pour l'essentiel, au déplacement de certains fonctionnaires du Kremlin vers le gouvernement de Poutine, et vice versa [...] Un nouveau système de prise de décisions est apparu [...] dans lequel le centre de contrôle dominant ne se trouve ni entre les mains du Kremlin, ni entre les mains du gouvernement [...] De toute évidence, le rôle des économistes au gouvernement s'accroîtra quelque peu, car Alexeï Koudrine a gardé son poste et qu'en plus de l'ex-premier ministre Viktor Zoubkov, les fonctions de premier vice-premier ministre sont également assumées par l'économiste Igor Chouvalov, et non par le représentant du clan des siloviki Igor Setchine, comme on le prévoyait à l'origine... Cela signifie que la politique économique actuelle de la Russie se poursuivra". (Eesti Paevaleht, 14.05). "Presque tous les leaders issus des structures de force ont perdu de leur influence, ou bien ont été rétrogradés. En même temps, les fonctionnaires de l'échelon supérieur considérés comme relativement libéraux ont gardé [...] leurs postes, ou bien [...] ont bénéficié d'une promotion". (Eesti Paevaleht, 17.05).

Selon les experts, les actions irréfléchies des autorités au cours du démantèlement du Soldat de bronze ont entraîné une nouvelle vague de refroidissement des rapports avec la Russie, ce qui s'est répercuté négativement sur le volume du transit russe, dont dépend, dans une grande mesure, la prospérité économique de la république. Selon Tiit Vahi, président du Conseil du port de Sillamae, en plus d'un recul considérable dans le domaine de la consommation et de l'immobilier, le comportement de l'Etat à l'égard de la Russie est probablement un facteur freinant le développement de l'économie estonienne [...] Selon lui, une coopération fructueuse avec la Russie est impossible, si l'Estonie continue à offenser constamment [...] son voisin de l'Est". (Delfi.ee, 15.05). "Après le rétablissement de l'indépendance de l'Estonie, nos rapports avec la Russie sont restés très bons. Que s'est-il passé alors? La nuit de bronze... Nos ports se distinguent par la meilleure infrastructure, nous avons d'excellentes équipes capables de travailler dans des conditions difficiles. Cependant, nous nous en tenons à une rhétorique hostile envers la Russie, alors que cette rhétorique ne fait que nourrir les radicaux russes". (Äripäev, 16.05).

LETTONIE

Le coeur de la Lettonie balance entre l'UE et la Russie

Les non-citoyens, une des clés des relations avec la Russie

Les anciens combattants moins bien lotis que les victimes des répressions soviétiques

La majeure partie des publications considèrent la Russie comme un Etat auquel la Lettonie sera inévitablement liée, en premier lieu, sur le plan économique. En cas de confrontation avec la Russie, l'Occident est considéré comme un allié, mais nullement comme un garant incontestable de la prospérité de la république. "La guerre informationnelle et propagandiste entre la Géorgie et la Russie est l'une des questions qui gênent les hommes politiques européens. Un fossé s'est de nouveau creusé entre les Européens qui ne veulent pas détériorer leurs rapports avec Moscou et ceux qui se prononcent [...] pour l'intégration rapide de cet Etat caucasien dans l'Occident. La Lettonie s'est retrouvée au milieu: d'un côté, elle souhaite que la coopération avec les pays de l'UE devienne l'une des priorités de sa politique étrangère, de l'autre, elle n'est pas prête à des démarches fermes à cause du mécontentement éventuel de la Russie". (Diena, 15.05).

Certains médias conseillent aux autorités d'assouplir leur politique à l'égard de la population non lettone, ce qui peut, à leur avis, contribuer à l'amélioration des rapports avec la Russie. "Un grand nombre [de non-Lettons] sont vexés à juste titre: en 1990, ils avaient soutenu l'indépendance de la Lettonie, mais, à présent, ils ont reçu le statut de non-citoyens. L'Etat peut aller au-devant des non-citoyens en leur accordant le droit de participer aux élections municipales, ce qui les rendrait plus loyaux envers la Lettonie. La Lettonie doit comprendre qu'il n'y a aucune alternative au gaz russe". (Nedelia, 14.05).

Les médias russophones sont inquiets de la situation désastreuse des anciens combattants de la Grande Guerre patriotique. "Les légionnaires SS qui ont pâti du pouvoir soviétique bénéficient d'avantages au même titre que les victimes des répressions politiques. Les anciens "frères de la forêt" baptisés [...] partisans nationaux ou combattants de la résistance nationale touchent également une majoration qui s'ajoute à leur retraite. Mais les anciens combattants (soviétiques)... ne possèdent qu'un statut "d'occupants" avec toutes les conséquences qui en découlent. Il ne leur reste qu'à espérer bénéficier du soutien de l'ambassade de Russie et des particuliers (entrepreneurs)". (Vesti-segodnia, 14.05).

LITUANIE

Nouvel accord UE-Russie: Moscou reste muet sur le veto lituanien

La hausse systématique des tarifs du combustible russe agace Vilnius

Les médias gouvernementaux sont indignés par le silence de Moscou quant à la position de Vilnius, qui a bloqué le lancement des négociations sur un nouveau traité entre la Russie et l'UE. Les médias d'opposition estiment que ce geste conduira davantage à un échec qu'à un succès. "Moscou ne commente pas la position sévère occupée par la Lituanie à l'égard des négociations entre l'UE et la Russie. [L'ambassadeur russe] Boris Tsepov ne se prononce pas sur ce sujet. "En ce qui concerne l'opinion officielle, j'estime que vous la connaissez mieux que moi. Quant à l'opinion informelle, je n'ai pas l'intention de l'exprimer", a-t-il déclaré [...] en confirmant qu'il considérait toujours notre pays comme une association d'amateurs de scandales". (Lietuvos Zinios, 15.05). "En claquant la porte [...] et en bloquant les négociations entre l'UE et la Russie, Vilnius a pris le risque de se retrouver seul [...] Le service de presse du ministère lituanien des Affaires étrangères et celui de la présidence ont publié simultanément un communiqué sensationnel: les ministères étrangers ont entièrement soutenu la Lituanie et apporteront le même soutien à la Géorgie [...] On ne sait pas jusqu'à quel point la joie du ministère des Affaires étrangères et de la présidence se justifie: n'est-ce pas là une nouvelle campagne médiatique faisant état d'une "victoire totale" dans des conditions "d'échec total"? (Litovski kourier, 15.05).

Les médias sont indignés par la hausse systématique des tarifs du combustible russe. Certains médias expliquent la nouvelle hausse des prix du gaz par le parti pris de Gazprom à l'égard de ses partenaires lituaniens. "Cette année, le prix du gaz a battu tous les records. Les experts affirment que ce n'est pas une surprise [...] Gazprom avait promis des prix européens pour la Lituanie il y a trois ans [...] Nous avons accueilli cette nouvelle comme si c'était une surprise [...] Malheureusement, cette hausse [...] n'est pas la dernière. Les prix du gaz monteront aussi bien en raison des tendances mondiales qu'à cause de la politique des prix adoptée par Gazprom, qui est particulièrement défavorable pour nous". (Veidas, 16.05).

BIELORUSSIE

Loukachenko cherche "l'amitié" du nouveau président russe

Medvedev, un idéaliste loin des réalités russes

Examinant les scénarios possibles d'évolution des rapports entre la Russie et la Biélorussie, les commentateurs des médias d'opposition soulignent aussi bien l'absence de contacts un tant soit peu amicaux entre Dmitri Medvedev et Alexandre Loukachenko que l'intérêt de ce dernier pour l'affaiblissement des structures du pouvoir russes. "Loukachenko doit faire face à la nécessité d'entrer à tout prix en contact avec Dmitri Medvedev. Il a maintes fois employé des moyens tant officiels qu'informels en vue d'inviter le troisième président (de la Russie) à se rendre à Minsk, en faisant des déclarations éloquentes et en démontrant ainsi sa bonne connaissance en matière "d'intrigues" du Kremlin, mais, pour l'instant, ses efforts sont vains... "L'amitié" avec le troisième président russe est un rêve qui doit devenir réalité... Naturellement, Alexandre Loukachenko est vivement intéressé par une division entre les dirigeants russes. Sachant louvoyer entre ces deux centres de force, le président biélorusse espère que la division au sein du pouvoir russe lui permettra de combler rapidement les lacunes accumulées en 2007. En tout cas, le problème de (son) quatrième mandat présidentiel serait réglé avec Moscou". (Bielorousski partizan, 19.05).

Certains médias évoquent Dmitri Medvedev avec ironie, en le faisant passer pour un idéaliste fort éloigné de la réalité et, dans une certaine mesure, infantile. "Dmitri Medvedev est intéressant pour nous non seulement parce qu'il [...] écoute le groupe Deep Pruple et parce qu'il est fils d'intellectuel. Sur un site officiel, il a reconnu qu'il lisait Tchékhov, Bounine et Dostoïevski. Il n'y a pas longtemps, il était encore professeur à l'Université de Leningrad et voici qu'il est président, on lui consacre des vidéoclips, il est salué par des généraux [...] Les actes de cet homme étonnant [...] sont probablement déterminés par un for intérieur complexe dépourvu de discipline militaire et de manières tchékistes. Pour comprendre les actions ultérieures du président russe, il faut plonger non pas dans la théorie des complots ni dans la géopolitique, mais dans l'univers touchant des personnages de Tchékhov". (BelGazeta, 14.05).

UKRAINE

Loujkov fait scandale avec ses déclarations sur Sébastopol

Migrations: la politique russe vivement critiquée

La presse commente en détails le scandale diplomatique qui ne cesse de prendre de l'ampleur après les déclarations faites par le maire de Moscou Iouri Loujkov sur le statut administratif incorrect de Sébastopol. Les journalistes désapprouvent la position occupée par le ministère russe des Affaires étrangères et par de nombreux hommes politiques russes qui ont soutenu le maire de la capitale. "Les déclarations du maire de Moscou sur Sébastopol n'étaient probablement pas fortuites. En témoigne l'avis exprimé par Lioubov Sliska, vice-présidente de la Douma (fraction du parti Russie unie). Elle estime que la question du statut de la presqu'île, notamment de Sébastopol, mérite d'être posée [...] devant les instances internationales appropriées [...] Il n'existe aucun fondement juridique permettant à Moscou de réclamer Sébastopol et la Crimée par voie judiciaire. On sait qu'une signature apposée au bas de documents internationaux est plus importante que les opinions ou les humeurs de qui que ce soit. Les diplomates russes le savent mieux que n'importe quel maire [...] Il semble que, place de Smolensk (MID russe), on n'arrive pas à passer ce test de politique étrangère". (Den, 14.05).

Les experts constatent l'échec de la politique russe en matière de régularisation des ouvriers immigrés. "Les ouvriers immigrés sont contraints en Russie de passer dans "l'ombre". Les entreprises [...] ont épuisé leurs quotas d'embauche d'étrangers dès avant la fin du premier semestre, mais le manque de main-d'oeuvre demeure. Par conséquent, le deuxième semestre de 2008 sera marqué par une immigration illégale [...] D'après les dernières données, la plupart des étrangers qui travaillent en Russie sont des Ukrainiens. C'est pourquoi les quotas frapperont durement nos compatriotes qui se rendent massivement dans le pays voisin en quête de travail [...] Tout en reconnaissant l'inefficacité des quotas établis, le Service fédéral des migrations (FMS) ne fait rien pour régler ce problème". (Delo, 15.05).

MOLDAVIE

La Moldavie, cheval de Troie de l'impérialisme russe?

Le problème de la Transnistrie et le rôle de la Russie dans le règlement du conflit sont les principaux sujets abordés par les médias. Selon des sources moldaves, la réconciliation entre la Moldavie et la Transnistrie apparait comme un projet important de la politique étrangère de la Russie, qui lui permettra de montrer au monde sa capacité à mener à bien des opérations de maintien de la paix. La presse d'opposition affirme que Moscou se sert du conflit comme d'une carte pour satisfaire ses propres intérêts politiques extérieurs. "Si ce plan s'avère efficace, la Russie prouvera au monde que la non-adhésion à l'OTAN conduit directement au rétablissement de l'intégrité territoriale [...] On attend la confirmation par Chisinau au niveau international de son statut de neutralité permanente en vue de garantir solidement sa non-adhésion à l'OTAN (Agence d'information Infotag, 16.05). "Moscou veut montrer sa capacité à mener à bien des opérations de maintien de la paix et prouver au monde entier, avant tout à la Géorgie et à l'Ukraine, que la non-adhésion à l'OTAN conduit directement au rétablissement de l'intégrité territoriale. Cependant, pour cela, la Moldavie doit [...] renoncer au caractère unitaire de son Etat et accepter une fédéralisation [...] La mission historique assumée par la Russie [...] possède les caractéristiques d'une opération diplomatique dirigée contre l'Ukraine et la Géorgie, grâce à laquelle la Russie espère obtenir des avantages d'ordre moral et géostratégique. [...] Moscou vise à faire de la Moldavie un cheval de Troie au service de l'impérialisme russe. Les feux d'artifice du Kremlin ne doivent pas nous aveugler: le règlement proposé par la Russie n'est pas fondé sur un changement de position à l'égard du séparatisme et ne correspond pas à nos intérêts". (Journal de Chisinau", 20.05).

ARMENIE

L'Arménie prise dans les maillons de la politique russe dans le Caucase

Poutine garde les rênes dans les relations avec Erevan

La presse commente les rapports entre la Russie et la Géorgie, ainsi que les risques et les conséquences qu'encourt l'Arménie avec la possible aggravation du conflit du Karabakh. "Chaque fois que les rapports entre Moscou et Tbilissi se détériorent, cela se répercute immédiatement sur l'Arménie [...] Moscou a déclaré que les travaux au poste de contrôle frontalier Verkhni Lars s'achèveraient dans un proche avenir [...] C'est le seul itinéraire terrestre qui relie actuellement l'Arménie à la Russie. Cependant, dans les conditions d'une nouvelle détérioration des rapports russo-géorgiens, on peut oublier l'ouverture prochaine de Verkhni Lars [...] Il y a quelques années, il était question du rétablissement de la circulation ferroviaire vers la Russie, également via la Géorgie. A présent, même les liaisons par la route via ce pays sont un problème". (Pakaguits, 14.05). "L'objectif minimum (pour la Russie) est d'empêcher l'apparition de bases de l'OTAN sur le territoire de l'Azerbaïdjan, et de dissuader Bakou d'adhérer à l'Alliance, probablement au prix de concessions que l'on peut obtenir, comme l'estime Moscou, de l'Arménie sur le problème du Karabakh". (Respoublika Armenia, 15.05).

Analysant les changements survenus sur la scène politique russe, les médias supposent que Vladimir Poutine éprouve une certaine méfiance à l'égard de Dmitri Medvedev qui n'a aucune expérience dans le domaine de la politique étrangère. "Les échelons supérieurs du pouvoir russe ont décidé que les rapports avec l'Arménie seraient désormais contrôlés par l'ex-président. Autrement dit, Vladimir Poutine ne fait pas confiance à son successeur dans ce domaine. Le fait est que la Russie est inquiète du rapprochement éventuel d'Erevan avec les pays occidentaux. Voici pourquoi Vladimir Poutine a décidé de ne prendre aucun risque, car le nouveau président pourrait ne pas supporter la rivalité avec l'Occident, ce qui ne manquerait pas d'avoir pour conséquence la fin de l'influence de Moscou sur l'Arménie, ou bien l'affaiblissement considérable de la position de la Russie dans ce pays". (Pakaguits, 14.05).

GEORGIE

Moscou accusé de vouloir annexer une partie de la Géorgie

L'adhésion russe à l'OMC, seule carte de Tbilissi face à la Russie

Des articles de plus en plus nombreux accusent la Russie de vouloir annexer une partie du territoire de la Géorgie. "Les actions régulières lancées par la Russie sur les territoires géorgiens dans la zone de conflit, parallèlement à l'intervention militaire, sont une véritable occupation rampante qui transforme définitivement ces territoires appartenant à l'Etat géorgien en propriété de l'Etat russe". (Pankissi.info", 15.05). "On assiste à des tentatives pour créer une provocation très grave visant à nous entraîner dans une confrontation militaire". (Agence d'information News Georgia, 16.05). "La Russie considère depuis longtemps ses voisins et le Caucase comme une zone échappant temporairement à son influence et qui doit être récupérée". (Georgia Online, 19.05).

Certains auteurs invitent les autorités de la république à opposer une riposte armée à "l'agresseur". "Nous devons utiliser toutes les ressources possibles pour assurer le règlement pacifique du conflit abkhaze, mais si nous ne parvenons pas à obtenir les résultats voulus, il ne restera qu'à choisir le moment propice pour récupérer notre territoire par la force". (Rezonansi, 14.05). "L'Etat géorgien doit concentrer tous ses efforts sur le renforcement de ses [...] positions militaires. (Georgia Online, 19.05).

Selon les médias, la position occupée par Tbilissi dans les pourparlers bilatéraux sur l'adhésion de la Russie à l'OMC est un des rares moyens d'influence sur Moscou. "Nous ne soutenons pas l'admission de la Russie à l'OMC [...] Si la Russie ne change pas de position, la Géorgie ne pourra pas changer la sienne (sur cette question) [...] En violation de tous les accords, l'Etat voisin lève les sanctions prises contre [...] une république autoproclamée". (Georgia Online, 18.05).

AZERBAIDJAN

Bakou penche vers l'Occident

L'Agence fédérale russe pour les affaires de la CEI vouée à l'échec

Les politologues soulignent la situation avantageuse de l'Azerbaïdjan dans la région où se heurtent les intérêts géopolitiques des puissances mondiales. "L'Occident ne peut pas permettre à Moscou de renforcer [...] ses positions dans le Caucase du Sud, car l'Azerbaïdjan est [...] la clef de la réalisation de différents projets stratégiques à long terme. Le Kremlin n'a plus qu'à espérer que Bakou flanchera sous le poids des problèmes qui se sont accumulés [...] Reste à louvoyer entre Moscou et l'Occident en virant fermement vers ce dernier". (Zerkalo, 14.05).

Les médias sont certains qu'une détérioration des rapports avec l'Azerbaïdjan ne serait pas dans l'intérêt de la Russie. "La Russie et l'Azerbaïdjan ont des problèmes douloureux [...] Leurs rapports ne sont pas aussi complexes que dans le cas de la Géorgie, donc, à quoi bon les détériorer? Il serait absurde de se créer un deuxième ennemi, en plus de la Géorgie, dans le Caucase du Sud". (Echo, 14.05).

L'Agence fédérale pour les affaires de la CEI doit être une réponse de la Russie à l'influence croissante de l'Occident dans l'espace postsoviétique, mais, de l'avis de plusieurs commentateurs, cette nouvelle structure est vouée à l'échec. "Créant une agence chargée des affaires de la CEI, la Russie vise à retrouver ses positions dans ces pays, en continuant à les considérer comme faisant partie de sa zone d'influence". (Temps nouveaux, 14.05). "Chaque pays possède ses propres intérêts qui ne coïncident pas forcément avec ceux de la Russie [...] Toutes sortes d'agences peuvent être créées dans la CEI. Si d'aucuns veulent coopérer avec cette agence, libre à eux de le faire". (Temps nouveau, 14.05).

KAZAKHSTAN

La Russie commence à se faire plus d'ennemis que d'amis

Certains médias estiment que les émissions des chaînes de télévision russes donnent une image de la Russie peu reluisante. "Le petit écran du pays voisin cesse de montrer [...] les visages de poètes et de peintres, leur préférant la physionomie des hommes politiques russes qui essaient de mettre tous les peuples voisins au garde à vous. En outre, la télévision russe nous montre souvent des Topol et des Mig en laissant entendre: "Attendez un peu que nous réunissions nos forces, et nous deviendrons vos "frères aînés", alors nous serons liés d'amitié" [...] Cette propagande produit l'effet contraire. La Russie [...] commence à se faire plus d'ennemis que d'amis. Elle se perd sous le tonnerre d'applaudissements de Russie unie qui se plaît à organiser des réunions pompeuses digne d'un caporal qui a perdu la raison" (Megapolis, 19.05).

KIRGHIZSTAN

Gazprom plus que jamais au service du Kremlin

Les journalistes sont inquiets de l'influence dont jouit dans la région Gazprom, qui manipule les ressources énergétiques en vue d'atteindre les objectifs politiques de l'élite russe. "Sous Poutine, les autorités russes se servent assez efficacement de leurs ressources naturelles comme d'un instrument de pression sur d'autres pays. Ce n'est plus un secret pour personne. Cette politique est particulièrement évidente dans le domaine du gaz naturel. [...] A l'instar d'une immense araignée, Gazprom a étendu ses tentacules à l'Europe et aux pays de l'ex-URSS. Tout le monde comprend que les hausses des prix du gaz naturel ne sont pas dictées par les managers du monopole gazier, mais par les dirigeants réels du Kremlin". (Alibi, 14.05).

TURKMENISTAN

Nouvelle tentative russe de renforcer la coopération avec Achkhabad

A l'occasion de la nomination du nouveau président du Conseil d'affaires russo-turkmène, un des médias d'opposition analyse les investissements des compagnies russes sur le marché turkmène. "M. Potapov doit diriger le processus de "renforcement de l'amitié et de la coopération" avec le Turkménistan. A l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne qui travaillent intensivement avec Gourbangouly Berdymoukhammedov en jouant de la carotte et du bâton, la Russie a probablement décidé d'essayer de réaliser ses projets concernant le Turkménistan par l'intermédiaire du Kremlin. Selon des renseignements informels en provenance d'Achkhabad (capitale du Turkménistan) [...] pour l'instant, les autorités turkmènes accueillent avec un "optimisme réservé" l'idée du "renforcement réel de l'amitié et de la coopération" [...] Les compagnies russes n'ont toujours pas d'accès libre au marché turkmène. Lors de l'approbation de la candidature de M. Potapov à la Douma russe, Vladimir Poutine a mis l'accent sur les problèmes des investissements des compagnies russes dans les Etats étrangers. (Tourkmenskaïa iskra, 12.05).

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала