Revue de la presse russe du 19 mai

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Conflit abkhazo-géorgien: Tbilissi pourrait proposer à Moscou le statut de garant

Tbilissi et Soukhoumi se sont mis d'accord, dans les grandes lignes, sur un plan de règlement pacifique du conflit abkhazo-géorgien, indique lundi le quotidien Kommersant.

Le président abkhaz, Sergueï Bagapch, qui arrive lundi à Moscou, essaiera d'obtenir l'accord des dirigeants russes pour la mise en oeuvre de ce plan, dans le cadre duquel, selon des informations non-officielles, Moscou devrait assumer le statut de garant de l'application des ententes entre les parties en conflit.

Selon les informations recueillies par le Kommersant, l'accord proposé par le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, prévoirait la signature d'un document juridique établissant à la fois le renoncement de la Géorgie à tous les moyens militaires de règlement du conflit et des garanties de la part des autorités abkhazes concernant le libre retour des réfugiés géorgiens. D'après le chef de la diplomatie abkhaze, Sergueï Chamba, "au niveau bilatéral, on est en principe parvenu à s'entendre sur les questions cruciales, mais il reste encore quelques détails à régler".

En cas de signature, cet accord marquera une percée dans le règlement du conflit abkhazo-géorgien. Cependant, pour que cette initiative aboutisse, elle doit être approuvée par la Russie, car sans l'accord de Moscou, toute entente entre Tbilissi et Soukhoumi sera irréalisable. Le chef de la diplomatie abkhaze a laissé entendre que c'est justement pour obtenir cet accord que Sergueï Bagapch s'est rendu à Moscou. Mais Soukhoumi ne se risque manifestement à aucune conjecture quant à l'éventuelle réaction des autorités russes. "Nous ne savons encore rien. Nous verrons ce que dira Moscou", a noté le diplomate.

Il est en effet difficile de prédire la réaction de Moscou. Celui-ci a vivement rejeté toutes les précédentes initiatives unilatérales de Tbilissi en matière de règlement du conflit abkhazo-géorgien. Le dernier exemple en date est la réaction houleuse de Sergueï Lavrov face à la proposition d'organiser à Moscou une conférence sur le maintien de la paix en Abkhazie.

Selon des sources parmi les dirigeants abkhazes, afin d'obtenir l'assentiment de la Russie, Tbilissi envisage de proposer à Moscou le statut de garant des ententes intervenues entre la Géorgie et l'Abkhazie. Notamment, si la Russie donne son accord pour la conclusion de ces ententes, le document pourrait être signé par Mikhaïl Saakachvili et Sergueï Bagapch sur le territoire russe en présence des dirigeants russes (le président Dmitri Medvedev ou le premier ministre Vladimir Poutine, ou bien les deux membres du tandem dirigeant à la fois). Le document pourrait être signé au cours du sommet de la CEI (Communauté des Etats indépendants) au mois de juin à Saint-Pétersbourg. Par ailleurs, Sotchi, par exemple, représenterait également un endroit convenable.

Pour la Russie, un tel dénouement pourrait constituer la preuve de sa capacité à mener à bien des opérations de maintien de la paix, de même que le règlement du conflit en Transnistrie qui est en préparation au Kremlin. Cependant, il existe une différence considérable entre ces deux situations: le leader géorgien n'a encore jamais évoqué son intention de renoncer à l'adhésion à l'OTAN et de suivre l'exemple du président moldave, Vladimir Voronine.

Vedomosti

Le précédent du Kosovo inspire les autorités du Haut-Karabakh

Les autorités du Haut-Karabakh ont l'intention d'obtenir leur indépendance en peuplant cette contrée d'un demi-million d'Arméniens, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Le Haut-Karabakh doit participer aux négociations sur le règlement pacifique du conflit avec l'Azerbaïdjan, a déclaré le président de cette entité autoproclamée sur le territoire azerbaïdjanais Bako Saakian en répondant à une question du quotidien Vedomosti. "La République du Haut-Karabakh (RNK) indépendante ayant les mêmes priorités que d'autres Etats étrangers est la partie principale engagée dans le conflit", a expliqué M. Saakian. Durant 14 ans, les négociations ont été menées par l'Arménie. Le Karabakh n'y a participé que lors de la conclusion de l'accord de cessez-le-feu en 1994.

Guegam Bagdassarian, l'unique député d'opposition au parlement du Karabakh, n'exclut pas que Stepanakert (capitale de la RNK) ait pu y être poussé par des rumeurs, selon lesquelles l'Arménie serait prête à céder une partie des territoires du Karabakh à l'Azerbaïdjan en vue d'accélérer le règlement du conflit.

En 1988, la république autonome du Karabakh annonça son retrait de l'Azerbaïdjan. Le conflit militaire qui suivit fit 25.000 à 30.000 morts, et provoqua l'exode de 1 à 1,5 million de réfugiés. Les négociations sur le règlement du conflit se poursuivent dans le cadre du groupe de Minsk de l'OSCE coprésidé par les Etats-Unis, la Russie et la France.

Même l'Arménie hésite à établir des relations diplomatiques avec Stepanakert. Les ruines des maisons et les carcasses rouillées des véhicules blindés témoignent de la situation "ni guerre ni paix" en vigueur dans les anciens villages azerbaïdjanais. En revanche, les villages arméniens se rétablissent grâce à l'aide de la diaspora étrangère. Des émigrés construisent parfois dans leur village d'origine de véritables palais avec des fontaines et des zoos.

L'armée constitue environ 1/6 de la population. Une reprise économique est observée. L'agriculture et la production de vins prospèrent tout particulièrement dans cette contrée fertile. En outre, le complexe minier de Drmbon assure à lui seul presque la moitié du PIB.

La doctrine fixant l'objectif de peupler au maximum le territoire du Karabakh sera le fruit de la stabilité, a déclaré au quotidien Araïk Aroutiounian, premier ministre de la république autoproclamée. Selon les données officielles, la république compte moins de 150.000 habitants, la densité de la population y est 10 fois inférieure à celle de l'Arménie voisine. Le gouvernement poursuit l'objectif de faire en sorte dans de brefs délais que la république compte 500.000 habitants. L'afflux de population dépasse de deux fois le nombre de départs. On constate également un accroissement du taux de natalité, qui est actuellement à environ 14 pour 1.000. L'augmentation de la population peut également aider à régler la question de l'indépendance: "comme c'était le cas au Kosovo", résume M. Aroutiounian.

Le ministre arménien des Affaires étrangères Edvard Nalbandian estime que le statut de la république doit être déterminé par ses habitants au cours d'un référendum. Quant à Moscou, il se prononce pour la recherche d'un compromis avec la participation de médiateurs internationaux, a déclaré Leonid Sloutski, vice-président du Comité des affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe).

SmartMoney

La base navale russe en Crimée, un levier d'influence sur l'Ukraine

Lors du sommet de Bucarest en avril dernier, l'élargissement triomphal de l'OTAN à l'est s'est heurté non seulement aux habituelles protestations russes, mais également à des doutes manifestes au sein même de l'Alliance, note lundi l'hebdomadaire SmartMoney dans son édition web.

L'OTAN a reporté au mois de décembre la question du lancement ou non des négociations sur l'adhésion à l'organisation de l'Ukraine et de la Géorgie. A Moscou, nombre d'experts se sont hâtés de déclarer que les résultats du sommet de Bucarest étaient une victoire de la diplomatie russe, mais en réalité, il ne s'agit que d'un petit obstacle sur la voie de l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN.

Pourquoi donc les dirigeants de l'Ukraine, où l'on ne trouve aucun signe de consensus "à la géorgienne" (en janvier dernier, 77% des électeurs [géorgiens] ont voté pour l'adhésion à l'OTAN), aspirent-ils tellement à adhérer à l'Alliance? "La question de la garantie d'une sécurité nationale réelle n'est pas encore réglée", explique Anatoli Zlenko, chef de la diplomatie ukrainienne sous les présidents Kravtchouk et Koutchma.

D'ailleurs, dans le Traité d'amitié de 1997, la Russie reconnaissait la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières actuelles. "D'où vient donc cette peur de Kiev et son impression d'être en danger?, s'étonne le nouvel ambassadeur de la Russie à l'OTAN Dmitri Rogozine, avant de répondre partiellement lui-même à cette question. Ils nous soupçonnent de continuer à considérer comme mauvaise et artificielle la décision de transmettre la Crimée à l'Ukraine. Pour eux, l'adhésion à l'OTAN est une tentative pour graver dans le marbre ce qu'ils ont réussi à s'accaparer à la suite du démembrement de l'Union soviétique, rien de plus".

Les déclarations des représentants russes ne sont pas toujours délicates et irritent Kiev. Il a suffi que le maire de Moscou, Iouri Loujkov, émette des doutes quant à l'appartenance de Sébastopol [à l'Ukraine, ndlr.] pour que les autorités ukrainiennes lui refusent l'entrée dans le pays.

La présence de la Flotte russe de la mer Noire en Crimée est un autre grand problème russo-ukrainien. Une nouvelle base navale sera aménagée à Novorossiïsk d'ici 2017, pour un montant de 56 milliards de roubles (1,5 milliards d'euros), mais celle-ci devra se contenter d'un rôle secondaire. En effet, une telle somme est insuffisante pour construire une deuxième Sébastopol.

Le délai de location de la base en Crimée expire en 2017, et l'Ukraine ne veut rien entendre au sujet d'une éventuelle prolongation: au mois d'avril, la Russie a reçu la proposition d'entamer des négociations sur les délais et procédures du retrait de la flotte. Pour l'instant, la partie russe est inflexible. "On ne peut pas évacuer la Flotte de la mer Noire, et elle n'a nulle part où se déplacer, souligne M. Rogozine. Historiquement, la base a été fondée à Sébastopol, et elle doit rester là-bas". La Russie conserve donc un levier d'influence sur l'Ukraine: il est impossible d'adhérer à l'Alliance tant qu'une base étrangère est présente sur son territoire.

RBK Daily

Gazprom rejoindra le projet de construction d'un terminal de GNL au Canada

Gazprom se rapproche encore davantage de son objectif de conquérir le marché nord-américain: Gazprom Marketing & Trading USA, Inc. (GMTUSA), filiale du monopole russe du gaz, rejoindra le projet de construction du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Rabaska, dans la province canadienne du Québec, lit-on lundi dans le journal RBK Daily.

GMTUSA fournira au futur terminal 100% du gaz produit dans le cadre du projet de Chtokman. Selon les experts, le marché nord-américain est très important pour Gazprom dans l'optique de la mise en valeur du gisement de Chtokman et des gisements de la péninsule de Iamal.

Les partenaires du terminal de Rabaska (qui pourra recevoir, stocker, regazéifier le GNL et fournir environ 500 millions de mètres cubes de gaz au gazoduc) sont la compagnie énergétique Gaz Metro, la grande corporation canadienne Enbridge et Gaz de France.

La signature de l'accord définitif avec la filiale de Gazprom est prévue avant la fin de l'année. Le terminal, d'un coût de 840 millions de dollars, doit être construit en 2014.

Le marché nord-américain a acquis une nouvelle importance pour Gazprom qui met en valeur le gisement de Chtokman, fait remarquer Svetlana Savtchenko, directrice du département des projets d'investissement du groupe 2K Audit - Delovye konsoultatsiï. En outre, le monopole gazier russe compte également diriger une partie du gaz provenant des gisements de Iamal vers ce marché.

Dans le cadre du projet de Chtokman, Gazprom prévoit de construire sur place une usine de liquéfaction du gaz, ainsi qu'une autre dans la péninsule de Iamal. Le gaz liquéfié sera transporté par méthaniers vers le littoral nord-américain, où il devra subir une procédure de regazéification.

En participant à la construction du terminal qui dépendra entièrement du GNL de Gazprom, la compagnie russe s'assure un consommateur fiable et solvable, dont les besoins en gaz ne feront que croître, fait remarquer Alexandre Nazarov, analyste du groupe financier Métropole.

"L'industrie mondiale du GNL se développe intensivement, par conséquent, cette transaction peut être avantageuse non seulement pour Gazprom, mais aussi pour les consommateurs canadiens qui reçoivent avec lui un fournisseur fiable à long terme", estime Alexandre Nazarov. D'autant que les autres grands fournisseurs supposés de GNL sont concentrés dans le golfe Persique, alors que le Canada, de même que l'Europe, doit diversifier son approvisionnement en ressources énergétiques.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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